Célébration de la Journée mondiale de la langue arabe à Constantine : L’enseignement est une psychologie et une formation continues

20/12/2023 mis à jour: 01:06
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Les instituteurs sont en face d’enfants qui ont leur propre vécu

A l’occasion de la Journée mondiale de la langue arabe, célébrée le 18 décembre de chaque année suite à une décision adoptée par l’assemblée générale des Nations unies, une rencontre culturelle portant sur l’enseignement de la langue arabe en Algérie vient d’être organisée à la bibliothèque  principale de la lecture publique Mustapha Nettour à Constantine. 

En dépit de l’utilisation véhiculaire de l’arabe de manière globale dans le quotidien algérien, l’arabe littéraire n’est toujours pas considéré à sa propre valeur. La journée a été animée par Aïssa Amrani, inspecteur de la langue arabe, ainsi que Nora Hamlaoui et Dounia Bouhabila,  deux enseignantes de la langue arabe au primaire. La rencontre a été ouverte par l’intervention de M. Amrani qui a mis sous la lumière la didactique de la langue arabe et comment elle est enseignée aujourd’hui dans les établissements scolaires par l’approche textuelle. 

«Chaque phase d’enseignement soit le fondamental ou ce nouveau système basé sur l’approche par compétences, durant les années précédentes, avait ses avantages et ses inconvénients. Les erreurs signalées ont été rattrapées aujourd’hui dans les programmes. Les changements menés seront efficaces s’il y a une application», a déclaré à El Watan Aïssa Amrani. 

Ce dernier ajoute que le problème qui se pose aujourd’hui est lié à l’utilisation limitée de la langue arabe uniquement dans les écoles et à l’absence d’un bain linguistique en dehors des classes. Sachant que dès sa première année à l’école, l’enfant parle 2600 mots, dont certains sont issus de l’arabe littéraire, d’autres sont déformés et certains mots sont d’origine étrangère. Cela sans oublier qu’il a des signifiés sans signifiants. 

A ce moment, selon ses dires, l’enseignant et les parents doivent intervenir pour corriger et former l’apprenant. Cependant et lors des débats, certains intervenants, enseignants et directeurs d’établissements scolaires ont incombé la régression du niveau à la formation des enseignants qui fait défaut, se caractérisant par un vide. 

Manque de pédagogie  

Des enseignants, selon un des présents, ne maîtrisent pas la signification des mots, ni du savoir-faire ou du savoir-être. Même la durée de la formation assurée n’est pas suffisante. La plus grosse erreur commise par les pouvoirs publics, selon un autre intervenant, est la fermeture des instituts de technologie de l’éducation (ITE).

 Abordée en aparté en marge de cette rencontre, Nora Hamlaoui, enseignante de langue arabe dans une école primaire dans la ville d’Aïn Smara a incombé le manque de pédagogie chez certains de ses collègues à un manque de préparation des cours au préalable et surtout la négligence des conseils donnés par les formateurs.

 Notre interlocutrice évoque trois catégories d’enseignants concernés par le manque de pédagogie, à savoir celui qui a une expérience de plus de 5 ans croyant avoir toutes les compétences requises, l’ancien qui prépare sa retraite même durant les cours et le nouvellement titularisé. «Certains enseignants stagnent après leur titularisation, en oubliant que leur parcours vient de commencer en réalité. C’est l’hibernation pour eux. 

Pourtant, ils doivent se forger et faire des recherches continues», a ajouté Dounia Bouhabila enseignante de langue arabe à Aïn Smara également. Et de poursuivre que des enseignants oublient qu’ils ont affaire à des enfants, dont chacun d’entre eux a son propre vécu, son propre caractère et qui sont une boule d’émotion. «L’enseignant doit tout connaitre sur la psychologie, en particulier la psychologie différentielle pour pouvoir se comporter avec l’élève. L’information aujourd’hui est disponible partout, il suffit de faire des recherches», a souligné Dounia Bouhabila. 

Notons également que lors de cette rencontre, l’inspecteur Aïssa Amrani a présenté son ouvrage intitulé «Dictionnaire compilateur des personnalités et des écrivains dans le livre scolaire algérien». L’œuvre a été réalisée et éditée en 2008 puis rééditée en 2009, quand l’auteur a constaté que les références des textes, surtout les noms des écrivains, n’étaient pas mentionnées dans les livres des trois paliers.

 Le problème ne s’est pas posé pour les grands auteurs, mais pour certaines plumes et autres textes soustraits d’internet ou des journaux. Dans ce dictionnaire, 240 personnalités ont été citées.
 

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