Ce qui attend le Président

06/11/2022 mis à jour: 05:03
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En toute légitimité se pose la question de l’après-Sommet arabe, de ce que le président de la République, auréolé de son succès diplomatique, aura à entreprendre au plan de sa politique interne.  Abdelmadjid Tebboune a déjà à son actif la réussite des Jeux méditerranéens et la réconciliation avec la France macronienne au profit des deux pays, notamment économique et humain.  Les Algériens ont été particulièrement sensibles à l’appui de l’Algérie apporté à la cause palestinienne, notamment en œuvrant pour la fin des hostilités entres les diverses factions. Israël, qui a longtemps tiré des dividendes des divisions, voire des affrontements entre elles, devra reconsidérer sa politique d’annexion et de répression, d’autant que le Sommet arabe a pris l’engagement de la contrer. D’une manière générale, le chef de l’Etat a gagné une reconnaissance internationale dans la conduite de la diplomatie algérienne axée principalement sur le non-alignement positif et l’encouragement du dialogue. Pour autant, il est attendu de lui, au niveau interne, qu’il fructifie ce capital par des initiatives fortes visant à dénouer la crise politique interne, une demande maintes fois exprimée autant par l’opposition que par la société civile. La première voudrait que  soit respecté le droit constitutionnel  des partis opposants  à  mener  normalement  leurs  activités, sans  interdits  ni rétrécissements et que leurs  leaders et  militants  soient épargnés de toute poursuite  policière ou judiciaires, dès lors qu’ ils agissent  pacifiquement.  Le second souhait est que le chef de l’Etat  devrait relancer son projet politique de «main tendue»  et de «détente»  jusque-là dans  les tiroirs, en le crédibilisant, comme préalable, par la libération des détenus politiques ainsi que la suppression,  le  gel ou  la reformulation de l’article 87 du code pénal qui permet la poursuite de faits qui peuvent relever de la pratique de l’exercice de  la liberté d’expression ou de rassemblement pacifique. Outre son caractère humanitaire, la  libération  des prisonniers politiques serait un geste fort en direction de toute la société  algérienne qui y verrait une volonté de faire tourner une  page au pays en rectifiant  les erreurs et les injustices passées.  C’est le bon moment pour une «main tendue» et  pour  la «détente politique», toute  l’Algérie en  sortira grandie :  l’opposition sera  confortée dans son rôle constitutionnel et la justice retrouvera sa fonction de  régulateur objectif de la société et  de la vie politique. Le Parlement assumera pleinement  sa vocation de contrôle de l’Exécutif et de la vie publique qui s’est effilochée au fil du temps et des  pesanteurs politiques. Année du soixantième anniversaire de son indépendance fêté avec faste et honneur, 2022  devrait  s’achever par un message d’espoir en direction d’une population qui mérite tout le bonheur du monde . 

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