Ce que la Palestine apporte au monde : L’expo qui fait vibrer l’IMA

06/06/2023 mis à jour: 06:56
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 A Paris, l’Institut du monde arabe (IMA) abrite depuis le 31 mai un grand événement dédié à la culture et à l’art  palestiniens. 

Au cœur de la ville des lumières, le pays de Mahmoud Darwich expose sa vitalité créative avec une scène contemporaine qui n’a rien à envier aux aînés. 

La Palestine millénaire n’est pas seulement synonyme de conflit, de larmes et de destruction, elle est aussi un phare culturel qui ne cesse d’alimenter le monde.L’événement qui se décline sous forme d’une exposition et d’un livre est intitulé fièrement et à juste titre «Ce que la Palestine apporte au monde». Déjà, depuis 2018, l’IMA abrite le Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine et quelques centaines d’œuvres rassemblées des quatre coins du monde. 

Un projet porté à bout de bras par l’écrivain et ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco, Elias Sanbar, et destiné à déménager, un jour, à El Qods. En 2018, Sanbar déclarait sur les ondes de France culture que ce projet est un défi à la conjoncture, politique s’entend. Aujourd’hui, alors que la situation est fort instable dans les territoires occupés, soumis à une violence inouïe de la part de l’armée israélienne et des colons juifs, le rendez-vous parisien parait encore un exploit indéniable et pas seulement pour des raisons politiques. «Cet événement est exceptionnel, tant par sa durée que par son ampleur. Il puise ses sources autant dans l’histoire que dans la vitalité de la scène contemporaine», soulignait Jack Lang, président de l’IMA et ancien ministre de la Culture. 

L’événement devra durer jusqu’au 19 novembre 2023, soit près de six mois d’installation. Le public pourra découvrir quatre expositions en tout, dont l’une est dédiée aux archives du grand poète Mahmoud Darwich. Les trois autres donnent à voir les œuvres d’artistes qui animent la scène artistique actuelle, installés en Palestine ou parmi la diaspora. C’est le cas du projet Sahab (nuage), porté par le collectif Hawaf, qui présente une nouvelle génération d’artistes nés entre 1990 et 2000, tous impliqués dans le projet «fou» de construction d’un musée à Gaza. Une exposition-photos crée le dialogue entre deux regards opposés. Le premier offrant des images (paysages, scènes de genre et portraits) datant de plus d’un siècle et dépoussiéré grâce à la technique Photochrom. Le second regard permet en revanche de découvrir des scènes de vie actuelle, tirées du quotidien des Palestiniens. Avec une pointe d’humour noir, les artistes photographes exposés nous livrent un visage méconnu de la Palestine d’aujourd’hui, et une lecture dédramatisée, alternative, de la vie de ses habitants. 

Enfin, une quatrième exposition est dédiée aux archives de Jean Genet, réunissant des manuscrits et des documents inédits rassemblés dans des valises découvertes après sa mort. Le célèbre écrivain français, devenu activiste, avait rencontré durant ses années de vagabondage, les militants des Black Panthers et les fidaiyyines palestiniens. Grâce à ces derniers, il tombe amoureux du peuple palestinien auquel il consacre son livre-testament Un captif amoureux, qualifié plus tard du plus grand livre écrit par un auteur occidental sur les Palestiniens en lutte. Pour accompagner les expositions, les organisateurs ont publié aussi un livre collectif, composé d’une cinquantaine de textes, planches de bande dessinée, cartes et illustrations autour de la Palestine. Et en marge de l’événement, l’animation prévoit aussi un riche programme de concerts, colloques, ateliers, cinéma, rencontres littéraires sur le même thème.
 

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