Environ 70 000 décès dus au cancer du col de l’utérus pourraient être évités chaque année sur le continent africain si les efforts visant à éradiquer la maladie d’ici à 2030 étaient intensifiés, afin de garantir une meilleure détection, des soins et une prévention en temps opportun, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon l’agence sanitaire mondiale de l’ONU, les ressources financières et humaines allouées aux programmes de lutte contre le cancer du col de l’utérus sont insuffisantes à cause du peu d’importance accordée à la lutte contre cette maladie par les gouvernements.
La capacité limitée des travailleurs de la santé à fournir des services complets de prévention et de lutte contre la maladie, le faible niveau de sensibilisation et de connaissance de la maladie, ainsi que le coût élevé des produits et des vaccins, entravent l’efficacité de la lutte.
«Cette maladie cancéreuse est terriblement dévastatrice et affecte profondément les familles. Cependant, grâce au dépistage précoce, aux soins et à la prévention par la vaccination, les femmes et les jeunes filles de notre région peuvent être protégées contre le cancer du col de l’utérus», a affirmé, dans un communiqué, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti.
Conformément aux objectifs mondiaux de l’OMS visant à éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici à 2023, les pays doivent vacciner 90% des femmes et des jeunes filles avec le vaccin contre le papillomavirus humain.
Il s’agit aussi de parvenir à un taux de dépistage du cancer de 70% et faire en sorte que 90% des femmes et des jeunes filles atteintes de cancer bénéficient d’un traitement.
Pour la responsable, l’intensification des efforts pour améliorer l’accès aux services de lutte contre le cancer est une priorité absolue pour l’OMS. Cette priorité, a-t-elle ajouté, «entre dans le cadre de son soutien aux objectifs des pays pour vaincre les maladies et améliorer la santé et le bien-être de la population de la région».
Selon l’ONU, 26 pays de la région africaine de l’OMS ont actuellement introduit le vaccin contre le papillomavirus humain et seules 31% des filles âgées de 15 ans ont reçu le premier vaccin dans la région en 2022.
Seuls 16 pays ont introduit le dépistage du papillomavirus humain au niveau local. Par ailleurs, l’OMS estime que le continent africain a réalisé des progrès ces dernières années dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus.
Près de 40% des pays qui administrent la première dose de vaccin aux filles ont atteint une couverture de 70%. Le cancer du col de l’utérus, principalement causé par le papillomavirus humain, est le quatrième cancer le plus courant chez les femmes dans le monde, causant plus de 300 000 décès par an.
Le continent africain compte 19 des 20 pays où la charge de morbidité du cancer du col de l’utérus est la plus élevée au monde.