Blocage depuis une année à l’APC de Constantine : Le bras de fer entre le maire et ses détracteurs perdure

01/04/2023 mis à jour: 22:30
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Pour certains élus, le poste passe avant les intérêts des citoyens ( Photo : elwatan)

Le conflit entre des élus de l’APC de Constantine et le maire, Charaf Bensari, dure depuis une année. Une situation qui ne semble trouver aucune issue, ce qui porte un énorme préjudice aux affaires de la ville et aux projets qui sont toujours bloqués. 

Dans une lettre adressée mardi dernier au wali de Constantine, Abdelkhalek Sayouda, les détracteurs du maire demandent carrément son départ. Tout un arsenal de dépassements a été souligné dans ladite correspondance, dont El Watan détient une copie. 

Les signataires soulèvent : «Le refus du maire d’organiser des sessions ordinaires (une seule session ordinaire durant 2022) causant un retard dans les projets de développement de la commune. La majorité des projets ayant fait l’objet d’une délibération durant les sessions du 30 juin et 5 décembre 2022 n’ont pas été lancés jusqu’à présent pour des raisons inconnues et injustifiées.» Les opposants estiment également que «le P/APC a montré son incapacité à revaloriser le patrimoine communal et de repérer les mécanismes nécessaires afin de trouver des ressources financières stables et organisées permettant à la commune d’augmenter ses capacités en autofinancement». 

Sans aménager M. Bensari, les insurgés évoquent «la marginalisation des cadres et des compétences en ressources humaines, élus ou administrateurs.» Le maire, selon leurs dires, refuse d’exploiter leur savoir scientifique dans la gestion du développement local. 

Les protestataires accusent le maire d’avoir compté sur des gens «au-dessous du niveau requis et qui n’ont aucune compétence pour réaliser les buts envisagés». Les signataires de la pétition qualifient le maire «d’otage entre les mains des gens ayant des intérêts étroits et qui n’ont aucune relation avec les affaires communales. Son départ est devenu nécessaire pour assurer le bon avancement de la commune en tant qu’établissement public garantissant au service des citoyens». 
 

« L’assemblée n’est pas un conseil scientifique » 

S’il n’y avait pas une rémunération pour les postes des vices P/APC et autres,  y aurait-il un tel blocage et conflit entre des élus d’une même assemblée ? Afin d’avoir sa version des faits, nous avons contacté le maire de Constantine Charaf Bensari. Ce dernier a rejeté toutes les accusations portées à son encontre. «Chaque projet proposé dans le cadre du PCD doit passer par une session, avec délibération, suivie des procédures afin d’obtenir le visa du contrôleur financier. 

On ne peut pas donc tenir une session en l’absence de 23 ou 24 élus», a-t-il précisé. Et d’affirmer que tous les projets inscrits dans le budget communal sont en état d’avancement considérable, à l’instar de goudronnage des voies et l’éclairage public. Notre interlocuteur rappelle que la commune a débloqué une enveloppe de 20 milliards de centimes pour une couverture de la ville en lampes LED. Cette opération est à 70%. «Il faut faire recours à la raison pour le bien du citoyen et mes portes sont ouvertes. J’ai invité ces opposants pour proposer des idées pour la ville et j’ai promis une révision du rendement de chaque élu occupant un poste, afin d’accorder une chance à tout le monde. 

D’ailleurs, je suis en discussion avec HMS et le RND», a souligné M. Bensari. Et de regretter «le fait de dénigrer» les élus non diplômés. «Ce qui est inadmissible est de demander le départ de tout le monde et leur donner à eux les postes. Ce que ces protestataires oublient, une assemblée populaire n’est pas un conseil scientifique. Un élu est choisi par le peuple et il apporte un plus pour la collectivité. Une assemblée est un lieu de coexistence, il y a l’agent et il y a l’universitaire. Ce qui est sidérant, c’est que le blocage est provoqué par des universitaires», a-t-il regretté. 
 

De son côté et en réponse à une question d’El Watan, jeudi dernier, le wali Abdelkhalek Sayouda a promis de régler très prochainement ce blocage. «Je n’ai rien reçu jusqu’à présent. Mais, nous allons procéder à la levée de ce blocage pour le bien des citoyens. 

Et pour que ces derniers ne soient pas les otages des conflits d’intérêts et personnels. Nous allons intervenir pour que l’Assemblée reprenne sa fonctionnalité le plus normalement», a-t-il conclu.   

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