Blinken en tournée dans la région pour promouvoir le cessez-le-feu : L’appel à l’aide des hôpitaux de Ghaza

11/06/2024 mis à jour: 10:02
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Le voyage de Blinken intervient deux jours après que l’armée israélienne a tué au moins 274 Palestiniens et en a blessé 698 autres à Nuseirat, dans le centre de Ghaza, dans le cadre d’une opération qui a conduit à la libération de quatre Israéliens détenus par le Hamas.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a entamé, hier, une nouvelle tournée au Moyen-Orient pour promouvoir la dernière proposition de cessez-le-feu dans la guerre d’Israël contre les Palestiniens de Ghaza.

Le responsable du Département d’Etat américain s’est ainsi rendu en Egypte et en Israël, avant de continuer vers la Jordanie et le Qatar. Il cherchera à obtenir un soutien pour la dernière version de l’accord de cessez-le-feu présenté par le président Joe Biden, il y a dix jours, que les Etats-Unis espèrent également soumettre à un vote au Conseil de sécurité des Nations unies.

La proposition inclut l’échange de prisonniers palestiniens contre des captifs israéliens, le retrait des forces d’occupation israéliennes de Ghaza, le retour des Palestiniens déplacés dans leurs foyers ainsi qu’un plan de reconstruction du territoire, grandement détruit depuis le 7 octobre. Plus de 37 000 Palestiniens ont été tués à Ghaza depuis le début de la guerre et environ 84 000 ont été blessés, principalement des femmes et des enfants.

Ce voyage intervient alors que Washington travaille sur plusieurs versions d’une résolution qu’il souhaite soumettre à un vote au Conseil de sécurité pour soutenir la proposition. Selon la chaîne Al Jazeera, la dernière version de la proposition diffère des efforts précédents. «Tout d’abord, elle stipule explicitement qu’Israël a accepté l’accord de cessez-le-feu.

Une version précédente indiquait seulement qu’un accord de cessez-le-feu était acceptable pour Israël», note la chaîne qatarie. Elle précise également que tout cessez-le-feu se poursuivra après six semaines et sera renouvelé tant que les négociations continueront. Ce n’est donc pas un cessez-le-feu catégorique et permanent.

Au Caire, Blinken devrait s’entretenir avec Abdelfattah Al Sissi sur la réouverture du point de passage de Rafah, entre l’Egypte et la bande de Ghaza, fermé depuis que l’armée israélienne en a pris le contrôle le 7 mai du côté palestinien. L’Egypte affirme que les chauffeurs des camions d’aide humanitaire ne se sentent pas en sécurité en franchissant les contrôles israéliens.

Le voyage de Blinken intervient deux jours après que l’armée israélienne a tué au moins 274 Palestiniens et en a blessé 698 autres à Nuseirat, dans le centre de Ghaza, dans le cadre d’une opération qui a conduit à la libération de quatre Israéliens détenus par le Hamas. Celui-ci a affirmé que trois autres captifs, dont un de nationalité américaine, ont été tués par les forces israéliennes lors du raid, ce qui a été démenti par Israël.

Pendant ce temps, l’armée israélienne a continué de bombarder l’enclave palestinienne sans relâche. Les opérations de l’armée israélienne se sont poursuivies, hier, avec notamment une frappe sur une maison dans la ville de Ghaza, au nord, ayant fait cinq morts, parmi lesquels une femme enceinte de huit mois, selon l’agence AFP.

Dans la nuit, des navires de guerre israéliens ont ciblé la côte de la ville de Ghaza, d’après la même source. Toujours dans le Nord, une frappe israélienne a tué deux personnes dans une maison de Shuja’iyya, selon une source de l’hôpital El Ahli. L’artillerie israélienne a également visé des maisons à Tal El Hawa, au sud-ouest de la ville de Ghaza, et à Zeitoun, au sud-est.

Les corps continuent d’arriver à l’hôpital El Aqsa, menaçant de submerger le seul hôpital en activité dans la région. L’hôpital a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle intervienne, afin de lui fournir des fournitures médicales et du carburant, car il fonctionne actuellement avec un seul générateur. En raison du grand nombre de blessés reçus ces derniers jours, l’hôpital est débordé.

«C’est un cauchemar à El Aqsa», déclare Samuel Johann, coordinateur de Médecins Sans Frontières à Ghaza. «Il y a eu des pertes massives successives suite aux bombardements dans les zones densément peuplées.

C’est bien au-delà de ce que pourrait gérer un hôpital fonctionnel, encore moins avec les ressources limitées dont nous disposons ici. Combien d’hommes, de femmes et d’enfants devront encore mourir avant que les dirigeants mondiaux décident de mettre fin à ce massacre ?» commente-t-il dans une intervention médiatique.

La situation est, par ailleurs, extrêmement critique à Deir El Balah, avec un besoin urgent d’assistance humanitaire pour répondre aux besoins médicaux croissants et soulager les souffrances des civils pris dans ce conflit. Les forces israéliennes se sont retirées, hier matin, de la partie est de Deir El Balah, révélant le chaos qu’elles y ont semé.

Les équipes de la Défense civile ont pu récupérer, dans la matinée, les corps de cinq personnes tuées dans la zone. Malgré le retrait des forces israéliennes, il y a eu quelques frappes aériennes dans la région ainsi qu’un bombardement intensif d’artillerie tout au long de la nuit.

L’Algérie condamne  le massacre de Nuseirat

L’Algérie a condamné, lundi, «dans les termes les plus forts et les plus énergiques» le massacre barbare commis par l’entité sioniste, samedi, contre les civils sans défense dans le camp de  Nuseirat dans la bande de Ghaza, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.

«L’Algérie condamne dans les termes les plus forts et les plus énergiques le massacre barbare commis par l’entité spoliatrice, samedi, contre les civils sans défense dans le camp de Nuseirat dans la bande de Ghaza, et la poursuite par celle-ci de ces crimes ignobles qui redoublent de férocité, au mépris flagrant de la communauté internationale et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», lit-on dans le communiqué.

«Face à ce énième épisode de la série de crimes odieux commis par l’occupation israélienne brutale, l’Algérie souligne l’impératif pour le Conseil de sécurité d’assumer les responsabilités qui lui incombent dans l’arrêt de l’agression sioniste, la protection du peuple palestinien dans son épreuve qui se poursuit et la fin de l’impunité dont jouit l’occupation de peuplement israélienne, qui échappe à toute reddition de comptes et à toute sanction», ajoute la même source.

L’Algérie «appelle également les instances judiciaires internationales à accélérer le jugement des criminels responsables de ces massacres, qui constituent une marque d’infamie pour l’humanité», conclut le communiqué.  

 

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