Blinken au Proche-orient pour éviter l’embrasement

08/01/2024 mis à jour: 09:39
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Photo : D. R.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, poursuit sa tournée au Proche-Orient. Septième virée dans la région depuis le début de l’agression israélienne contre la Bande de Ghaza, ce nouveau périple s’annonce long.

Selon le département d’Etat, le chef de la diplomatie américaine, qui s’est rendu d’abord en Turquie et en Grèce, est attendu également en Jordanie (où il s’est arrivé hier), au Qatar, aux Emirats arabes unis, en Arabie Saoudite, en Israël, en Cisjordanie (Palestine) et en Egypte.

La tournée, entamée le 4 janvier et qui se poursuivra jusqu’à jeudi prochain, a pour but, selon les déclarations d’Antony Blinken lui-même, d’éviter l’extension du conflit au Moyen-Orient. «Nous devons nous assurer que le conflit ne se propage pas», a-t-il déclaré lors d’un point de presse animé samedi dernier en Grèce.

Et d’ajouter : «L’une des véritables préoccupations est la frontière entre Israël et le Liban, et nous voulons faire tout notre possible pour nous assurer qu’il n’y ait pas d’escalade.» Pour cela, Washington compte sur les pays de la région ayant une influence.

«On veut s’assurer que les pays qui pensent de même utilisent leurs liens, leur influence, leurs relations avec certains des acteurs qui pourraient être impliqués pour garder le contrôle sur la situation, afin de s’assurer que le conflit ne s’étende pas», insiste le diplomate américain.

Parmi ces pays, il cite la Turquie et son président Recep Tayyip Erdogan, avec qui il a eu des entretiens de 75 minutes. «Je pense qu’il ressort clairement de nos conversations que la Turquie est prête à jouer un rôle positif et productif dans le travail qui doit avoir lieu au lendemain de la fin du conflit et, plus largement, dans la recherche d’une voie vers une paix et une sécurité durables. Nous avons eu des conversations à ce sujet.

Je ne peux pas entrer dans les détails, sauf pour dire, encore une fois, que la Turquie est clairement prête à jouer un rôle productif», assure-t-il.

Antony Blinken se dit également convaincu que la «Turquie est prête à user de son influence, des relations qu’elle entretient avec certains des acteurs clés et certains des pays clés de la région pour empêcher le conflit de s’étendre». «La Turquie peut jouer un rôle essentiel à cet égard. Cela a pris une grande partie de notre conversation», ajoute-t-il.

La reconstruction et la gouvernance de Ghaza

Les craintes américaines sont amplifiées, notamment par la multiplication des violences à la frontière israélo-libanaise, en Irak, en Syrie et en mer Rouge.

Au menu de cette tournée, il y a aussi, selon Blinken, la «libération des prisonnier de guerre», «la protection des vies civiles en Israël, en Cisjordanie et à Ghaza», «la facilitation de l’acheminement des aides humanitaires ainsi que la reprise des services essentiels» et «veiller à ce que les Palestiniens ne soient pas forcés de quitter Ghaza».

Sans souffler mot sur la demande d’un cessez-le-feu, le secrétaire d’Etat américain évoque aussi la situation en mer Rouge et les attaques des Houthis contre des navires commerciaux.

«Durant cette tournée, le secrétaire d’Etat réaffirmera l’engagement des Etats-Unis à travailler avec leurs partenaires pour établir les conditions nécessaires à la paix au Moyen-Orient, ce qui comprend des mesures globales et tangibles vers la réalisation d’un futur Etat palestinien aux côtés de l’Etat d’Israël, dans lequel les deux pays vivront en paix et en sécurité», souligne le département d’Etat américain dans un communiqué.

Quelle sera la réponse des pays arabes à la sollicitation américaine ? Ayant reçu, durant la journée d’hier, Antony Blinken, le roi de Jordanie, Abdallah II, a mis en garde contre les «répercussions catastrophiques d’une poursuite de l’agression israélienne à Ghaza».

Il appelle, ainsi, les Etats-Unis à faire pression sur son allié israélien pour obtenir un «cessez-le-feu immédiat». Le souverain jordanien a affirmé aussi que «la région ne connaîtrait pas la stabilité sans une solution juste à la question palestinienne et sans la réalisation d’une paix juste et globale».

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