Invité hier au forum d’El Moudjahid, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelkrim Benmbarek, a indiqué que le comité central (CC) du parti «se réunira après la convocation du corps électoral pour déterminer les modalités de participation» à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain.
Il a livré, à cette occasion, la position du FLN quant à la prochaine élection présidentielle qu’il considère comme une «étape charnière» dans la vie politique du pays. «Nous soutenons les efforts du président Tebboune pour le parachèvement des réformes politiques et économiques qu’il a entamées depuis son élection en 2019», a-t-il déclaré, estimant, au passage, que «le dernier mot revient au comité central».
Benmbarek a, sur ce même registre, assuré que le programme du FLN et celui du président Tebboune «se rejoignent», notamment sur les questions fondamentales qui intéressent les citoyens. Il fera savoir, toutefois, en réponse à une question d’un confrère, que le président Tebboune n’«est pas membre du comité central». Interrogé sur la décision de rapprocher l’échéance électorale, qui était prévue en décembre 2024, Benmbarek a repris l’argumentaire présidentiel considérant que cette anticipation est liée à des «raisons techniques».
S’agissant du conclave du CC, prévu en juin prochain, le premier responsable du FLN a évoqué la nécessité d’instaurer une «stricte discipline partisane», non sans rappeler l’épisode de 2019 lorsque le FLN s’est retrouvé pris dans des vents contraires. «Le temps de l’argent sale, des baltaguia (hommes de main) est révolu. Des individus qui n’avaient rien à voir avec le FLN sont passés par là. Sachez que les authentiques militants du FLN ont marché avec Abdelmadjid Tebboune en 2019», a-t-il soutenu. Tout en rappelant les étapes parcourues par le FLN depuis les assises du 11e Congrès, à savoir la tenue de la deuxième session du comité central et l’installation du comité des sages, M. Benmbarek a indiqué que sa formation politique aura un «rôle décisif» lors du prochain scrutin. «Nous sommes la première force politique en Algérie. Et nous serons aux avant-postes de la présidentielle ainsi que les principaux acteurs de ce scrutin», a-t-il dit.
«Resserrer les rangs»
Sur le plan organique, l’orateur a précisé que le FLN a finalisé en mars dernier le cycle de rencontres régionales qu’il a organisées à Laghouat, Oran, Sétif et aux Eucalyptus (Alger), dans le cadre de la restructuration du parti. «Notre mission consiste actuellement à resserrer les rangs du parti. Il faut que tous les militants rejoignent les structures du parti», a-t-il affirmé.
Flanqué de plusieurs membres du comité central, complètement rajeuni, le secrétaire général du FLN a défendu l’idée de la modernisation du parti. Après l’organisation d’une rencontre sur l’économie, début avril, le parti compte tenir une conférence sur la numérisation dans les semaines à venir.
Dans le cadre de cette modernisation, Benmbarek a annoncé le lancement d’une procédure d’adhésion électronique afin, a-t-il expliqué, «de briser les pratiques observées au niveau des cellules de base du parti marquées par le clientélisme et l’archaïsme». «Je ne suis pas venu faire un nettoyage. Je suis venu ressouder les rangs du FLN», a-t-il, par ailleurs, répondu à une question sur les mesures disciplinaires ciblant certains militants.
Concernant l’alliance politique créée par le FLN, le RND, El Moustakbal et El Bina, l’orateur a expliqué que celle-ci s’est mise d’accord pour mettre sur pied une commission nationale visant à trouver des solutions aux blocages survenus au niveau des APC. Pour lui, cette alliance n’a pas d’autres objectifs à part celui de traiter de la problématique des blocages au niveau local.
Est-ce que le FLN est-il encore marqué par le hirak de 2019 ? Il répond : «Le FLN est implanté partout dans le pays. Les partis qui appelaient à mettre le FLN au musée voulaient occuper seuls le terrain. Aujourd’hui, la réalité est autre. Et nous ferons l’impossible pour réussir le scrutin.»