Béjaïa : Pas moins de 36 décharges sauvages recensées

30/04/2024 mis à jour: 06:07
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Sur la route de Tifra, une des décharges sauvages éradiquées à proximité de la forêt - Photo : D. R.

Considérés comme l’une des causes des départs de feux, les décharges et dépotoirs sauvages font l’objet d’une vaste opération d’éradication avant le début de la campagne de prévention et de lutte contre les feux de forêt qui a été avancée cette année au 1er mai.

Après les feux de forêt meurtriers qu’à vécus la population de Béjaïa en juillet 2023, les responsables de la wilaya tentent d’éradiquer dans l’urgence l’un des facteurs responsables des incendies de forêt : les décharges et dépotoirs sauvages. Outre le plan de prévention et de lutte contre les incendies de forêt peaufiné par les services des forêts, en impliquant divers services, la wilaya a installé une commission dont la mission est d’éradiquer les décharges et les dépotoirs sauvages.

Cette commission mixte, composée des municipalités, les services de sécurité, la conservation des forêts, la Sonelgaz et la DTP pour ne citer que celles-ci, «est chargée de recenser le nombre de décharges et de dépotoirs à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa et de décider du traitement adéquat», a expliqué le directeur de l’environnement à Béjaïa, Noureddine Abdelsadouk, 
à El Watan.

«En attendant le bilan de la Gendarmerie nationale qui participe activement à cette opération, nos services et ceux de la CF ont comptabilisé, du 31 mars au 18 avril 2024, au moins 36 sites à travers les communes et les daïras que nous avons localisés également sur des images satellitaires», précise-t-il.

Dans l’urgence, des dizaines de dépotoirs et de décharges ont nécessité simplement une éradication par la technique du recouvrement par de la terre végétale, afin d’écarter tout risque de déclenchement d’incendie et, par la même action, réhabiliter le site et éliminer les nuisances sur l’environnement et la santé. Les zones ciblées en priorité concernent celles situées à proximité de denses couverts végétaux.

Cependant, «pour l’éradication définitive des autres décharges, des inscriptions de projet de centres d’enfouissement technique ou d’aménagement des décharges contrôlées sont  proposés», ajoute la même source. 

Dans le même registre, plusieurs opérations inscrites au profit de la willaya pour l’aménagement des décharges ont été relancées, à l’image du projet de CET de Tinebdar qui est en cours, ou la décharge contrôlée de Béni Ksila qui est à 20% d’avancement des travaux. Une décharge contrôlée est prévue également à Amalou (Akbou) et une autre au profit de la commune de Boujlil où l’administration a acquis un terrain auprès d’un particulier.

A ce propos, il est utile de rappeler que le wali de Béjaïa avait suggéré l’an dernier comme l’une des solutions pour résoudre le problème de manque de foncier que «l’Etat est même prêt à acheter des terrains qui serviront à la réalisation des décharges contrôlées, afin d’éradiquer les dépotoirs sauvages».

Faisant état de plusieurs projets de CET et de décharges contrôlées bloquées par des oppositions citoyennes ou par l’absence d’assiettes foncières, le wali a jeté la balle dans le camp des élus locaux, notamment les P/APC, mais aussi les chefs de daïra qui ont été chargés de prospecter des terrains auprès des particuliers.

Décriée par la population locale, la gigantesque décharge sauvage implantée au cœur de la ferme pilote d’Amizour a enfin trouvé une solution. Située entre El Kseur et le chef-lieu communal d’Amizour, sur le CW 21, elle est source de nuisance pour les usagers du CW21, des habitants du patelin de Boukhalfa qui sont incommodés par les odeurs et la fumée des ordures incinérés comme elle infecte les récoltes des champs et de l’eau dans cette partie de la vallée de la Soummam.

Selon le directeur de l’environnement, «la décharge d’Amizour sera délocalisée vers le CET d’El Kseur sous les termes d’une convention entre l’APC d’Amizour et le CET». Enfin, cette action visant à réduire le nombre des décharges sauvages et leur impact sur l’environnement est bien accueillie, en attendant le développement d’une industrie du recyclage qui collecte, trie et enfin valorise les déchets. 

Sonelgaz engage 11 millions de dinars dans la campagne de prévention

Afin de sécuriser ses installations et d’éviter des ruptures en énergie en cas d’incendie, la direction de distribution de l’électricité et du gaz de Béjaïa a entamé depuis quelques semaines les travaux de réalisation des tranchée pare-feu à travers plusieurs localités. 

Ces travaux, dont le coût s’élève à 11 745 7 1608 DA, ont été confiés au groupe étatique génie rural ; un groupe spécialisé dans ce domaine via une convention-cadre signée avec la société Sonelgaz, selon la cellule de communication de la DD Béjaïa, précisant que les travaux ont atteint le taux de 50% de réalisation, avec une cadence très appréciable.

Ce nouveau projet consiste en l’ouverture de tranchées pare-feu sur une superficie de plus de 14 hectares sous les réseaux de moyenne tension, au niveau des communes de Béjaïa, Oued Ghir, Tala Hamza, Seddouk, Beni Maouche, Amizour, Toudja et Adekar, des sites retenus dans le cadre d’une mission de localisation effectuée conjointement avec les services des forêts.

Outre le nettoyage sous les réseaux, la direction de distribution de Béjaïa a procédé, ajoute la même source, à «l’opération d’élagage et de désherbage au niveau des postes et des lignes électriques s’étalant sur un linéaire de 18 km en touchant plus de 1200 points à élaguer éparpillés sur le territoire de la wilaya, une tâche annuelle opérée annuelle avec les moyens de la société». N. Douici

 

 

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