Selon des professionnels de l’éducation et de simples citoyens, le recours à cette pratique, pourtant unanimement décriée par des spécialistes, est devenu la hantise de nombreux parents d’élèves.
À l’approche des examens du troisième trimestre qui se dérouleront le 15 mai, beaucoup de parents d’élèves s’attellent déjà à procurer des cours particuliers à leurs enfants, dans l’espoir de combler les insuffisances et les lacunes scolaires.
Dans la région d’El Kseur, à titre d’exemple, ces cours de soutien font toujours des émules. Selon des témoignages concordants de professionnels de l’éducation et de simples citoyens, le recours à cette pratique, pourtant unanimement décriée par les spécialistes en pédagogie et en psychologie de l’enfant, est devenue la hantise de nombreux parents d’élèves.
Le comble, déplore-t-on, réside dans le fait, que la dispensation de ces cours fait l’impasse sur les conditions sanitaires les plus rudimentaires. «Les locaux abritant ces cours illégaux sont des foyers potentiels de contamination et de propagation des maladies.
C’est à la fois absurde et dramatique, car même au plus fort de la pandémie de Covid-19, les mesures barrières de protection contre la propagation du virus n’ont pas été appliquées», s’offusque le directeur d’une école primaire, en déplorant que les mises en garde récurrentes des spécialistes soient restés sans écho.
Un retraité de la santé, tenant boutique au lotissement Akal Aberkane, tient à monter en épingle «les conditions lamentables» dans lesquelles les enfants suivent ces cours. «Des garages et locaux désaffectés, sans aération ni commodités, sont exploités sans scrupules par des marchands d’alphabet, pour organiser des leçons, moyennant finance. Les enfants issus de familles plus aisées reçoivent ces cours dans des appartements censés être plus hygiéniques, mais à des tarifs exorbitants», soutient-il.
Et de préconiser «une intervention prompte de l’Etat, pour mettre un terme à cette pratique illégale, qui ne fait que creuser davantage le fossé entre les petites gens et les nantis.» Apostrophé au quartier Berchiche d’El Kseur, un éducateur, versé depuis des années dans ces cours particuliers, défend une thèse aux antipodes des points de vue précédents: «Nous répondons à une demande pressante exprimée par des parents soucieux de la réussite scolaire de leur progéniture.
Mes collègues et moi n’avons jamais négligé l’aspect sanitaire des enfants pris en charge. Même sur le plan pécuniaire, la rétribution demandée, et souvent négociée, n’est jamais au-delà des efforts consentis», insiste-t-il.
La cinquantaine bien sonnée, une mère de famille, dont un enfant lycéen suit assidûment des cours parallèles, abonde dans le même sens : «Ce soutien pédagogique est plus qu’indispensable, dans la mesure où il traite les lacunes que l’école publique peine à combler. Depuis que mon rejeton en bénéficie, son niveau scolaire s’est considérablement amélioré».