Béjaïa : Le déficit en AVS complique la scolarisation des enfants autistes

09/04/2023 mis à jour: 00:44
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La question de la scolarisation des enfants autistes est devenue un tracas, déroutant les parents à chaque rentrée scolaire. 

Malgré la mise en place d’une batterie de textes et des mesures favorisant la scolarisation des enfants à besoins spécifiques, et que les établissements scolaires sont appelés à mettre en œuvre pour prendre en charge cette catégorie, les parents trouvent toujours des difficultés à placer leurs enfants dans une école publique, un milieu encourageant l’inclusion des enfants dans le système éducatif et globalement, dans la société. Les raisons sont multiples. 

Le plus important des obstacles semble être celui du manque des auxiliaires de vie scolaire (AVS). Aussi, la réticence de certains chefs d’établissement  d’accueillir des AVS et des handicapés pour ne pas «s’encombrer» avec l’ouverture d’une classe spéciale. Dans la wilaya de Béjaïa, on ne compte pas plus de 225 enfants autistes scolarisés à travers les trois paliers de l’éducation, dont 198 élèves au primaire, 24 au palier moyen et 3 au secondaire. 

La présence des AVS, formés par les associations pour comprendre et gérer les attitudes d’un enfant autiste, est forcément incontournable dans la vie scolaire, car il sert d’intermédiaire entre le personnel de l’établissement et le monde de l’enfant autiste. 

Le vide laissé par l’administration est comblé péniblement par des associations activant dans le domaine de l’humanitaire, des organisations qui nourrissant l’espoir de connaître l’aboutissement de l’implication effective de l’Etat dans ce dossier depuis 2021, à l’occasion d’une réunion du gouvernement Djerad, visant à tracer une stratégie de prise en charge. 

Alors, «un groupe de travail interministériel, présidé par le ministre de l’Éducation nationale, a été mis en place à l’effet d’élaborer une stratégie nationale de prise en charge de l’autisme, et ce, à travers la création d’un centre national de référence de l’autisme en partenariat avec les centres spécialisés étrangers, ayant de l’expérience en la matière et la création d’une Ecole nationale supérieure pour la formation d’enseignants spécialisés dans le domaine de l’autisme». En attendant, les associations tentent de combler le déficit. 

A Béjaïa, ces organisations, qui fonctionnent grâce aux dons, aux cotisations de leurs adhérents et aux subventions insignifiantes de l’Etat, compte tenu de l’importance des tâches qu’elles remplissent, ne ménagent aucun effort pour former des AVS recrutés dans le cadre du filet social avant de les placer, selon les besoins, dans les établissements scolaires en collaboration avec la DAS et de la direction de l’éducation. C’est ainsi qu’en 2018, témoigne un militant associatif, 60 contractuels de la DAS ont été mis à la disposition de ces associations qui se sont chargées de les former. 

Cependant, la décision de l’intégration des diplômés du pré-emploi, dans la fonction publique, a vidé les rangs de ces AVS, fuyant plutôt le caractère précaire du statut du contractuel qui propose une rémunération à 6 000 da/mois. 

Aujourd’hui, les associations revendiquent l’ouverture de postes budgétaires permanents pour le recrutement des auxiliaires de vie scolaire et l’inclusion d’une formation spécialisée dans la nomenclature des formations prodiguées à l’université et dans les centres de la formation professionnelle, car les efforts de ces organisations, bien que salutaires, restent limités eu égard aux ressources financières, humaines et le niveau de spécialisation qu’exige la scolarisation de tout enfant aux besoins spécifiques. 
 

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