Les ménages, qui soufrent déjà d’une distribution perturbée de l’eau potable appréhendent cette saison estivale à cause de la baisse significative du niveau du barrage Tichy Haf.
La population locale s’inquiète quant à l’approvisionnement en eau potable cet été, suite aux faibles précipitations qui ont marqué ces trois derniers mois.
L’impact du stress hydrique se traduit d’ores et déjà par la perturbation de la distribution de l’eau. Des cours d’eau habituellement abondants sont asséchés. Les champs qui offraient un paysage verdoyant à cette période de l’année sont devenus jaunâtres, plantant précocement le décor d’un mois de juillet. Les fellahs ont recouru trop tôt cette année à «l’arrosage d’appoint» pour tenter de sauver leurs récoltes, à certains endroits. Les ménages appréhendent cette saison estivale à ses portes, à cause de la baisse significative du niveau du barrage Tichy Haf. Dans certains villages, on a repris dès à présent le chemin vers les sources épuisées et l’approvisionnement en citerne.
Néanmoins, l’ADE de Béjaïa rassure la population. Afin de renforcer l’AEP et de sécuriser l’alimentation en eau, les pouvoirs publics ont prévu une station de dessalement de l’eau de mer d’une capacité de 300 000 mètres cubes. En attendant, en plus du programme de rationnement de la distribution de l’eau qui sera mis en place comme chaque année, l’ADE et les services de la direction des ressources en eau ont engagé une batterie d’actions de nature à mobiliser progressivement toutes les ressources souterraines et de récupérer les eaux en déperdition.
Malgré le maigre apport des pluies cette année, des actions ont été entreprises afin de mobiliser et de récupérer des quantités importantes d’eau qui se perdent dans la nature à cause des fuites et des branchements illicites, la réactivation ainsi que la mise en service de nombreux forages. Les résultats de ces opérations, affirme Sahraoui Abdennour, directeur de l’Unité de l’Algérienne des eaux de Béjaïa, «présagent à un bon service public de l’eau potable pour cette année en attendant l’achèvement de la station de dessalement de Toudja».
Durant l’année 2022 et le début de celle de 2023, l’ADE a axé ses efforts sur la rentabilité du système d’AEP, et ce, par la réparation de 13 500 fuites sur les réseaux de production et de distribution et l’élimination de 214 branchements illicites.
Ces actions ont permis la récupération d’un volume de 17 000 m3/jour renforcé par un volume de 67 000 m3/jour par la remise en service de 18 forages par l’ADE et de 13 nouveaux forages par la direction des ressources en eaux de la wilaya, dont le responsable a été injoignable le long de la semaine passée pour donner davantage d’informations à ce sujet.
Ainsi, en mobilisant ces quantités d’eau, l’ADE compense presque la réduction de production opérée à partir du barrage hydraulique Tichy haf qui produit actuellement seulement 30 000 m3/jr, à cause du manque de la pluviométrie (réduction de 100 000 m3/jour).
Le responsable a indiqué que les communes de la wilaya de Béjaïa, qui sont gérées directement par l’ADE, enregistrent «une grande évolution en matière de dotation de leurs population en eau potable», alors que les autres localités, gérées par les communes, connaissent en grande partie «une stabilité dans la distribution, et cela, grâce aussi au traitement de plusieurs points noirs relatifs au déperditions et autres pannes sur le réseau qui ont été d’un apport appréciable direct sur l’amélioration de la distribution et de l’alimentation en eau potable de leurs habitants». La situation devra s’améliorer au niveau d’autres communes, selon notre source, avec la mise en service de nouveaux forages dont le programme dépend également de DRE.
Par ailleurs, des villages entiers demeurent sans cette ressource vitale qui continuera à être acheminée par le moyen de citernes.