La violence en milieu scolaire prend des proportions alarmantes depuis quelques années. Le phénomène «s’est invité» brusquement dans les établissements, surprenant enseignant et cadre de l’éducation.
L’école qui accueille chaque année des enfants, produit de la famille et de la société, tente de dépasser son rôle de service de scolarisation à celui consistant à impliquer dans son fonctionnement des mécanismes pour faire face à cette nouvelle vague de comportement juvénile violent dans un milieu qui doit désormais «corriger les erreurs» de l’éducation familiale et sociétale et l’influence négative de la société sur l’enfant.
Cela est possible selon les intervenants à la conférence sur les mécanismes de lutte contre la violence en milieu scolaire, organisée par la direction de l’éducation de Béjaia, grâce à la conjugaison des efforts d’acteurs impliqués directement dans l’éducation des enfants, à savoir, les associations des parents d’élèves, auxquelles est reproché le manque d’entrain dans ce domaine, le déni et son «divorce consumé avec les administrations des établissements scolaires», atteste un inspecteur intervenant à l’occasion, les secteurs de la justice, de la santé et de la sécurité.
Selon la directrice de l ‘éducation de Béjaïa, on a enregistré, sans préciser la période, 40 cas de violence dans le cycle moyen, soit 0.05% par rapport au nombre d’élèves dans ce palier. Au lycée, 19 cas sont comptabilisés pour le même taux.
Cependant, ces chiffres sont loin de refléter la réalité, car souvent, beaucoup de cas, de l’avis même des enseignants, sont étouffés ou traités au niveau des établissements sans que ces cas ne soient recensés. Il y a lieu de répertorier toutes les formes de violence, notamment, celle qui est nées de l’indiscipline et de l’incivilité des chérubins (verbale, physique et morale).
La violence sexuelle, caractérisée par des attouchements, n’est pas uniquement le fait d’un adulte envers un élève dans ce même milieu, car des cas avérés ont été passés sous silence ou traités dans les bureaux des directeurs.
Se focalisant sur la violence émanant du comportement de l’élève contre l’institution, la directrice a résumé que le meilleur moyen d’y faire face est d’abord «l’identification des facteurs avant d’adapter le traitement, l’accompagnement scolaire et familial des enfants, l’écoute, la réactivation du rôle des associations des parents d’élèves, et la promotion des activités culturelles et sportives dans ces établissements», où la surcharge des classes ne plaide pas pour une meilleure prise en charge de ce phénomène.