Béchar : Le prix de la viande ovine, bovine et cameline s’enflamme

04/09/2022 mis à jour: 14:56
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Les bouchers du marché couvert à Béchar et ceux des autres cités ont fermé, dans leur majorité, boutique, et ce, depuis une semaine. 

En tous les cas, leurs étals sont vides. Seul un ou deux bouchers tenaces au marché couvert continuent à exercer en dépit de l’envolée des prix de la viande ovine, bovine et cameline qui a atteint jusqu’ici des sommets inimaginables. Elle est cédée respectivement à 2200 DA, 1700 DA et 1000 DA. Il ne s’agit pas d’une grève concertée entre membres d’une même corporation victime d’une conjoncture défavorable mais d’un ras-le-bol généralisé face à des augmentations astronomiques de la viande qui a provoqué une réduction drastique de la clientèle. Le marché de la viande n’a pas échappé, lui non plus, à une inflation incontrôlable.
 

Un boucher spécialisé dans le commerce du poulet et de la viande cameline nous explique que depuis la fête de la l’Aïd et Adha dernier, les marchés à bestiaux en Algérie ont donné des signes avant-coureurs d’une pénurie à grande échelle qui s’annonçait. Le prix du mouton inaccessible pour la majorité des ménages lors de la dernière fête du sacrifice, ajoute-t-il, est un indicateur de la rareté du cheptel en Algérie, qui attendait le consommateur. 

Pour mettre fin à cette pénurie qui tend à s’accentuer, notre interlocuteur préconise de son côté l’importation temporaire en provenance des pays voisins du sahel le mouton «sidaoune», comme le font les pays du Golfe (Emirats arabes unis et Arabie Saoudite) en attendant la reconstitution du cheptel algérien. Le sidaoune est une race ovine originaire d’Afrique subsaharienne. C’est un mouton qui n’a pas de laine mais des poils comme une chèvre. 
 

L’Algérie, on s’en souvient, avait institué en accord avec les pays du Sahel un troc entre populations des régions du Sud et les pays frontaliers qui recevaient principalement en échange des dattes algériennes. Ce troc était limité géographiquement aux wilayas des régions du Sud et ne pouvait dépasser la wilaya d’Adrar pour le Sud-Ouest. On ignore si ce troc institué il y a plusieurs décennies est toujours en vigueur ou abrogé. Pour notre interlocuteur, c’est un moyen temporaire de combler le déficit actuel des aliments carnés en attendant la reconstitution du cheptel algérien.   

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