Baromètre de l’attractivité…

14/06/2022 mis à jour: 18:04
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La Foire internationale d’Alger, après une absence de deux ans à cause de la pandémie de Covid-19, ouvre de nouveau ses portes cette semaine. Cette manifestation économique et commerciale verra ainsi la participation de quelque 530 entreprises nationales, dont 383 privées et 174 publiques, et de 187 sociétés étrangères venant de 20 pays.

Si la communication officielle met en avant le fait que pour sa 53e édition, la FIA occupera une superficie totale d’exposition de 24 800 m2, en augmentation de 41% par rapport à la dernière édition, il reste que son succès, en revanche, dépend davantage des résultats obtenus quant à l’atteinte des objectifs qu’elle s’est fixés.

Véritable baromètre de la dynamique économique d’un pays et de son attractivité, ce rendez-vous, important, ne saurait pourtant être réduit à une simple manifestation commerciale où il serait tout juste question de tisser «les bonnes affaires», le plus souvent synonyme encore une fois, comme jadis, d’un flux d’importations tous azimuts pour l’Algérie.

Au nom de la sacro-sainte règle de la liberté commerciale qui a fini par faire exploser la facture d’importation du pays durant les années 2000, sans pour autant permettre de hisser vers le haut l’appareil de production nationale ou encore l’attraction des investissements directs étrangers.

L’expérience a montré durant les deux dernières décennies que l’ouverture du commerce extérieur de l’Algérie, voire de son marché, s’il a, certes, permis de glaner quelques résultats, n’en a pas pour autant été un atout majeur pour améliorer la compétitivité de nos entreprises, améliorer le climat des affaires et encore moins favoriser la transparence afin de mieux lutter contre la corruption et la multiplication des scandales financiers.

Bien au contraire, le constat a été des plus alarmants sur la concomitance du rush des entreprises étrangères et de la hausse des réserves de change de l’Algérie. Pour beaucoup, la FIA de la production n’est nulle autre qu’une opportunité pour les entreprises étrangères d’écouler leurs produits sur le marché algérien et rarement le contraire.

Bien sûr, ce n’est pas faire grief aux entreprises étrangères qui cherchent tout naturellement à prospérer et à faire de «bonnes affaires». Les entreprises locales, quant à elles, sont-elles seulement capables de nouer des partenariats de qualité ?

L’idée, ici, est de montrer à quel point cette manifestation commerciale peut ne pas revêtir l’importance qu’elle requiert pourtant sous d’autres cieux, parce que cette mise en relation d’affaires ne serait pas porteuse de fruits escomptés en matière de partenariats industriels, de flux d’investissements et des mises à niveau que cela implique tant au niveau de l’appareil de production du pays que sur le plan de la gouvernance économique tout entière.

A l’heure où l’on s’échine à réduire la facture d’importations, du fait de la rareté des moyens financiers du pays, il est à se demander quelle serait la stratégie qui sous-tend l’organisation de ces rendez-vous économiques et commerciaux, qui constituent certes une vitrine pour notre économie, mais aussi un indice sur l’attractivité du pays, bien au-delà de son niveau des réserves de change.

Faut-il définir de nouveaux objectifs ? A commencer par la bataille de la production, de la spécialisation et de la conduite des réformes à bon port. Bref, tout un programme… !

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