Avec des dépôts de 900 milliards de dinars : La finance islamique représente 6% du marché bancaire

23/03/2025 mis à jour: 22:31
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La finance islamique connaît un réel essor ces dernières années

L’activité de la finance islamique totalise un volume de dépôts de près de 900 milliards de dinars. 

Un montant recouvré par les banques opérant dans le cadre de cette formule. Aussi, la part de la finance islamique a atteint près de 6% du marché bancaire national. 

C’est ce qu’a détaillé Sofiane Mazari, chef de la division Finance islamique au Crédit populaire d'Algérie (CPA) et membre de l'Association des diplômés de l'Institut de financement du développement du Maghreb arabe (Ifid), et ce, à l’occasion de la rencontre annuelle de l’association organisée jeudi dernier. 

Avec l'entrée en vigueur des sukuk islamiques comme prévu dans la loi de finances 2025, la souscription sera ouverte aussi bien aux institutions financières islamiques et conventionnelles qu'aux autres institutions économiques, a encore expliqué M. Mazari, repris par l’APS. 

La souscription sera également ouverte au grand public, en cas de souscription publique. «Cet instrument financier consacre un nouveau mode de financement, tout en garantissant la transparence et la gouvernance dans le cadre du financement et de la réalisation des divers projets structurants», notera encore le chef de la division Finance islamique au CPA. 

Élaborer un cadre juridique

En effet, le lancement des sukuk souverains, en tant que formule nouvelle et alternative au financement consacré, ouvre de nouvelles perspectives à la finance islamique en Algérie, ont relevé les professionnels de la finance et de la banque lors de la conférence-débat. 

Les intervenants ont mis en avant les opportunités qu'offre l'émission des sukuk souverains d'une part, en tant qu'instrument auprès des institutions financières conventionnelles et islamiques dans le placement des excédents financiers et la relance de l'investissement dans les infrastructures et le développement en général, d'autre part.

L'émission de ces sukuks par le Trésor public interviendrait dans le cadre du parachèvement de l'édification de l'écosystème de la finance islamique en Algérie, a précisé à ce sujet M. Mazari. 

Ajoutant que des sukuk d'entreprise (sukuk corporate) seront émis ultérieurement, en tant qu'instruments financiers lancés par des entreprises privées au profit des investisseurs pour financer divers projets. Et de mettre en avant «les efforts considérables» déployés pour élaborer le cadre juridique de la finance islamique. 

Un cadre qui a connu des évolutions successives à travers l'ouverture de fenêtres islamiques au niveau des banques, l'émergence de banques spécialisées dans cette formule, le lancement de plusieurs compagnies d'assurance takaful, parallèlement aux mesures fiscales et à la création de l'Office national des wakfs et de la zakat. 

De son côté, Hichem Kacimi El Hassani, directeur de l'orientation à la Banque Al Salam Algérie, a souligné l'importance des opportunités offertes par les sukuk islamiques, toutes formes confondues, en tant que nouveaux instruments de financement en Algérie, précisant qu'ils s'inscrivent dans le cadre du «développement naturel que connaît l'industrie de la finance islamique dans le pays». 

Selon le représentant d’Al Salam Algérie, les sukuk islamiques, à travers les différentes expériences internationales en la matière, se présentent sous de multiples formes, telles que les sukuk Idjara, Moucharaka, Mourabaha, Moudaraba, Salam et Istisna'a.

 

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