Augmentation des prix du gaz vendu à l’Espagne : Sonatrach passe à l’acte

04/04/2022 mis à jour: 09:22
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Photo : D. R.

Des négociations sont en cours, selon des sources espagnoles, entre l’Algérie et l’Espagne, dans le cadre de la révision périodique des prix prévue par les clauses d’indexation incluses dans les contrats gaziers à long terme liant les deux pays.

En Espagne, la déclaration du PDG de Sonatrach a été largement répercutée par la presse qui fait état, depuis des semaines, de craintes de répercussions énergétiques négatives en Espagne, dans le sillage de la brouille diplomatique avec l’Algérie.

La récente déclaration du PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, sur une possible révision à la hausse des prix du gaz acheminé vers l’Espagne, intervient alors que des négociations sont en cours, selon des sources espagnoles, entre les deux parties, dans le cadre de la révision périodique prévue, par les clauses d’indexation inclus dans les contrats gaziers à long terme liant les deux pays.

Des révisions prévues tous les deux à trois ans, en fonction du développement des marchés ; or, la flambée actuelle des prix du gaz donne la possibilité à notre pays de réviser certaines conditions de vente en s’appuyant sur les termes des contrats signés qui incluent une possible révision des prix, en fonction de facteurs liés notamment à la hausse des coûts de production, de transport etc.

En Espagne, la déclaration du PDG de Sonatrach a été largement répercutée par la presse qui fait état, depuis des semaines, de craintes de répercussions énergétiques négatives en Espagne, dans le sillage de la brouille diplomatique avec l’Algérie. Sur ce point, les déclarations de la classe politique espagnole sont nombreuses.

Elles reprochent par la voix de l’opposition au gouvernement espagnol d’avoir opéré, sans aucune consultation préalable, un virage en matière de politique internationale sur le Sahara occidental, alors que l’Espagne a toujours adopté – pouvoir et opposition unis – la même position de principe, depuis près de cinquante ans.

L’opposition espagnole met en garde notamment sur les éventuelles répercussions du revirement diplomatique espagnol sur l’approvisionnement en gaz du pays, mais surtout sur les prix, alors que le pays connaît une inflation galopante, une des plus élevées en Europe.

Vendredi, le PDG du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, a souligné à propos des exportations du groupe vers l’Europe que «depuis le début de la crise en Ukraine, les prix du gaz et du pétrole explosent. L’Algérie a décidé de maintenir, pour l’ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement corrects. Cependant, il n’est pas exclu de procéder à un ‘'recalcul'’ des prix avec notre client espagnol».

Interrogée Par le journal El Pais à propos de l’éventualité de prix plus élevés du gaz en provenance d’Algérie, la troisième vice-présidente et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera, s’est voulue rassurante. Elle a notamment assuré que la relation avec l’Algérie «est fluide» et que c’est un pays «fiable» précisant qu’elle croyait que «l’approvisionnement en gaz algérien est garanti.»

«Ils (Sonatrach) sont toujours en train de négocier les prix avec les acheteurs espagnols et j’espère qu’ils parviendront à un accord», a-t-elle déclaré dans l’interview accordée à El País, dans laquelle elle a souligné que l’Algérie est un pays avec lequel «traditionnellement et forcément» l’Espagne doit avoir une «excellente amitié».

L’Algérie est le premier fournisseur de l’Espagne en gaz, avec près de 42% des importations espagnoles entre janvier 2021 et fin janvier 2022, selon les statistiques de l’organise public espagnol «Strategic Reserves of Petroleum Products Corporation (Cores)», sous la tutelle du ministère de la Transition écologique.

Renforcement de la coopération bilatérale

La renégociation de certains aspects des contrats avec l’Espagne intervient alors que les relations avec l’Italie, un autre client traditionnel du gaz algérien sont au beau fixe.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, vendredi, selon un communiqué de la présidence de la République, répercuté par l’APS, un appel téléphonique du Premier ministre italien, Mario Draghi, avec lequel il a évoqué l’état des relations bilatérales solides et les moyens de les renforcer ainsi que le développement de l’action gouvernementale, A cette occasion, «le président de la République a été informé de la visite en Algérie, (dès aujourd’hui) d’une délégation représentant la société italienne ENI, entrant dans le cadre de la coopération énergétique entre les deux pays», note la même source.

«En vue du renforcement de la coopération bilatérale, le Premier ministre italien a accepté l’invitation du président de la République de visiter l’Algérie dans les meilleurs délais», ajoute le communiqué.

L’Italie cherche, en pleine crise énergétique européenne, à diversifier ses achats en misant notamment sur l’excellente relation qui l’a toujours liée à l’Algérie.

Le Transmed reliant l’Italie à l’Algérie a une capacité allant jusqu’à 32 milliards de m3, – tandis que le Medgaz reliant Oran à Almería, en Espagne, a une capacité de 8 milliards de m3, récemment portée à 10,7 de milliards de m3 – ce qui permet une bonne option pour améliorer l’approvisionnement en gaz du pays.

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