Au moins 87 palestiniens ont été tués en 48 heures : L’armée israélienne s’acharne sur Ghaza

07/07/2024 mis à jour: 06:16
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L'agression israélienne entre dans son 275e jour - Photo : D. R.

2,4 millions de personnes tentent de survivre dans l’enclave dévastée et assiégée au milieu de conditions jugées «désastreuses» par l’ONU.

Au moins 11 civils palestiniens ont été tués, hier, dans des raids menés par l’armée israélienne contre la ville de Ghaza et les camps de réfugiés d’Al Maghazi et Al Nuseirat, au centre de l’enclave palestinienne, dévastée et assiégée depuis plus de neuf mois, a rapporté l’agence palestinienne de presse Wafa. Des sources palestiniennes, citées par Wafa, ont indiqué que 9 Palestiniens ont péri dans des bombardements aériens menés par les forces d’occupation contre les deux camps de réfugiés d’Al Maghazi et Al Nuseirat.

Les combats se sont, en outre, poursuivis à Choujaïya, un quartier à l'est de Ghaza-ville, où l’armée mène une opération terrestre appuyée par l’artillerie et l’armée de l’air depuis le 27 juin. L’armée israélienne est intervenue de nouveau dans plusieurs secteurs qu’elle avait dit contrôler, notamment à Choujaïya.

Ces dernières 48 heures, au moins 87 personnes ont trouvé la mort à Ghaza, où quelque 2,4 millions de personnes tentent de survivre dans des conditions jugées «désastreuses» par l’ONU. L’eau et la nourriture y manquent, 80% de la population est déplacée et plusieurs personnes, dont des enfants, sont mortes de malnutrition, selon les Nations unies.

Alors que l’agression israélienne entre aujourd’hui dans son 275e jour, les efforts diplomatiques sont relancés en vue d’un cessez-le-feu et d’une libération des prisonniers détenus par le mouvement de résistance Hamas. Israël a, faut-il le souligner, annoncé l’envoi, la semaine prochaine, d’une délégation pour poursuivre les pourparlers avec les médiateurs qataris.

Cela au moment où la communauté internationale dit craindre une extension du conflit au Liban, à chaque intensification des attaques de l’armée israélienne et du Hezbollah dans les zones frontalières. Le Hezbollah a annoncé, hier, avoir lancé des «drones explosifs contre un site militaire» à Beit Hillel, dans le nord d’Israël. Les sirènes d’alerte ont retenti dans le nord d’Israël, l’armée faisant état de «l’interception d’une cible aérienne suspecte» et de la chute à Beit Hillel «d’appareils hostiles».

La crainte d’un embrasement au Proche-Orient pousse, ainsi, les Etats médiateurs à redoubler d’efforts, et ce, à quelques semaines d’une visite aux Etats-Unis du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui doit s’adresser au Congrès le 24 juillet. Après la fin des entretiens, vendredi au Qatar, du chef du Mossad israélien, David Barnea, le bureau de Netanyahu a annoncé qu’une équipe poursuivra «la semaine prochaine» les négociations dans l’émirat du Golfe. Il a fait état d’«écarts» persistants avec le Hamas qui a, de son côté, annoncé de nouvelles «idées».

Le Hamas réclame un cessez-le-feu définitif

Depuis plusieurs mois, les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte se heurtent aux exigences des deux camps : Benyamin Netanyahu affirme vouloir continuer la guerre jusqu’à la destruction du Hamas et la libération de tous les otages. Le Hamas de son côté réclame un cessez-le-feu définitif et un retrait de l'armée israélienne de Ghaza avant un accord.

Pendant ce temps, des milliers de Palestiniens ont été poussés par l’occupation sioniste aux déplacements forcés et à quitter la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, pour occuper des abris temporaires dans des décombres et sur la plage, a indiqué l’ONU vendredi.

«Une fois de plus, les déplacements forcés obligent les habitants de Ghaza à rechercher la sécurité», ont écrit les Nations unies dans un message sur X (anciennement Twitter), repris par Wafa, ajoutant que «des milliers de Palestiniens ont quitté Khan Younès et ont installé des abris temporaires parmi les décombres et sur la plage».

«Plus d’un million de personnes sont une fois encore à nouveau déplacées, en quête d’un abri et de sécurité, ce qui porte à 1,9 million le nombre de personnes déplacées à travers Ghaza», avait déclaré, début juillet, la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le territoire, Sigrid Kaag, se disant «vivement préoccupée» par les nouveaux ordres d’évacuation émis à Ghaza par les forces sionistes.

De son côté, l’Office des secours et des travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a estimé, mardi dernier, que 250 000 Palestiniens seront contraints de quitter la ville de Khan Younès, au sud de l’enclave palestinienne.

Le ministère de la Santé palestinien a annoncé hier un nouveau bilan de 38 098 morts, ajoutant que 87 705 personnes avaient été blessées dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre.

Par ailleurs, l’ex-ministre de la Défense, Benny Gantz, a appelé, vendredi, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, à ratifier l’accord d’échange de prisonniers avec le Hamas, tandis que le membre démissionnaire du Conseil de guerre, Gadi Eisenkot, a déclaré que la voie à suivre pour y parvenir est «difficile».

Gantz a, selon Al Jazeera, qualifié la décision que prendra Netanyahu d’approuver l’accord de «difficile et douloureuse», s’engageant à soutenir cette «décision courageuse», si elle était prise, selon la même source. Eisenkot a souligné que la proposition proposée est difficile, mais inévitable, après le retour du chef des services de renseignement israélien de Doha.

De son côté, le ministère américain de la Défense, Lloyd Austin, a exhorté à mettre fin à l’escalade et à soutenir les efforts diplomatiques en cours pour résoudre le conflit à Ghaza. Reuters, citant un responsable du Hamas, a affirmé que le Hamas «avait accepté une proposition américaine d’entamer des négociations sur la libération des détenus, y compris des soldats, dans les 16 jours suivant la première phase de l’accord» devant mettre fin à l’agression contre Ghaza.

Le journal israélien Maariv a, pour sa part, expliqué que Netanyahu n’a «aucune réponse ni aucun plan pour une alternative civile» pour les habitants de la bande de Ghaza, comme ce fut le cas il y a 6 mois.

158 journalistes assassinés depuis le 7 octobre

Le Bureau des médias à Ghaza a annoncé hier la mort en martyrs de cinq journalistes, lors des bombardements des forces d’occupation sioniste qui ont visé plusieurs quartiers dans la ville de Ghaza, portant le nombre de victimes au sein de la corporation à 158 depuis le début de la guerre génocidaire dans l’enclave il y a environ 9 mois.

Le Bureau a indiqué, dans un communiqué, que «le nombre de journalistes martyrs s’est élevé à 158, hommes et femmes, depuis le début de la guerre génocidaire contre la bande de Ghaza le 7 octobre 2023, après le mort des journalistes Saadi Medoukh, Adib Soukar, Amdjed Djehdjouh, Rizk Abou Shekyen et Wafa Abou Dhabaane».

A plusieurs reprises, les services de presse palestiniens et les organisations de défense des droits de l’homme ont averti que l’armée sioniste, depuis le début de la guerre contre Ghaza, «cible délibérément les journalistes palestiniens pour empêcher la couverture des crimes qu’elle commet à Ghaza».

Les données et les statistiques du Comité international pour la protection des journalistes (une organisation non gouvernementale basée à New York) montrent que la guerre actuelle contre Ghaza est devenue «la plus sanglante pour les journalistes» depuis que le Comité a commencé à documenter les meurtres de journalistes dans le monde en 1992.

Le Centre international des journalistes (une organisation non gouvernementale basée à Washington) a annoncé, en février, que la guerre contre Ghaza avait connu les plus hauts niveaux de violence contre les journalistes depuis 30 ans.

 

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