Au moins 64 morts à Ghaza en 24 heures : «Israël doit répondre de ses actes»

22/07/2024 mis à jour: 08:46
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L'entité sioniste commet quotidiennement des génocides à Ghaza - Photo : D. R.

La guerre faite au peuple palestinien à Ghaza a eu très tôt des répercussions régionales, avec notamment l’entrée dans l’arène du Hezbollah au sud du Liban et également la forte implication affichée par les Houthis au Yémen en attaquant régulièrement des navires occidentaux devant traverser Bab El Mandab, sur la mer Rouge. Pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le seul moyen d’éviter un embrasement généralisé de toute la région est de faire en sorte que l’ensemble de la communauté internationale fasse bloc derrière la CIJ qui vient de reconnaître que l’occupation israélienne des Territoires palestiniens annexés après 1967 est «illégale».

L’armée d’occupation sioniste a commis 4 massacres en 24 heures, entre samedi soir et la journée d’hier, faisant 64 morts et 105 blessés recensés au niveau des hôpitaux de Ghaza. C’est ce qu’a indiqué hier le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, précisant qu’avec ce nouveau lot de victimes, le bilan de la guerre infligée au peuple palestinien depuis près de dix mois s’élève à 38 983 morts et 89 727 blessés. 

Hier, 5 personnes, dont un reporter, en l’occurrence le journaliste Moatassem Ghorab, ont été tués suite à un bombardement qui a ciblé une zone d’habitation au camp de Nuseirat, au centre de la bande de Ghaza. Une source médicale de l’hôpital Al Awda a déclaré à ce propos à l’agence turque Anadolu : «Le journaliste palestinien Moatassem Ghorab et quatre autres personnes, dont deux filles, sont tombés en martyrs lors d’un raid israélien visant une maison de la famille Ghorab au nord du camp de Nuseirat.» Le Bureau gouvernemental des médias à Ghaza précise qu’avec la perte tragique de Moatassem Ghorab, le bilan des travailleurs des médias tués à Ghaza s’élève désormais à 162 depuis le début de la guerre.

Lors de la journée d’hier, qui correspondait au 289e jour de l’offensive meurtrière israélienne, 4 personnes ont également péri dans le bombardement d’un appartement au camp d’Al Bureij, au centre de la bande de Ghaza, rapporte l’agence Wafa.

La même source ajoute que les équipes du Croissant-Rouge palestinien ont recensé trois autres morts suite à une frappe dirigée contre le camp de Shaboura, à Rafah, au sud de l’enclave. Par ailleurs, une femme a trouvé la mort dans un raid assassin à Bani Sahila, à l’est de Khan Younès. Al Jazeera a indiqué de son côté que deux civils ont été tués hier lors d’une attaque contre le rond-point Koweït dans la ville de Ghaza.

D’après l’agence Anadolu, samedi soir «des dizaines de Palestiniens, dont des enfants, ont été tués et blessés lors d’une série de raids lancés par des avions israéliens contre des maisons à Khan Younès (sud) et dans les camps de Bureij et Nuseirat (centre)».

Le front yéménite s’embrase

La guerre faite au peuple palestinien à Ghaza a eu très tôt des répercussions régionales, avec notamment l’entrée dans l’arène du Hezbollah au sud du Liban et également la forte implication affichée par les Houthis au Yémen en attaquant régulièrement des navires occidentaux devant traverser Bab El Mandab, sur la mer Rouge.

Il s’agit principalement de navires israéliens ou affrétés par des pays soutenant Israël. Pour les Houthis, c’est une manière d’apporter leur soutien aux Palestiniens massacrés quotidiennement à Ghaza. Ce samedi, Israël a décidé d’attaquer le port d'Al Hodeïda, à l’ouest du Yémen, tenu par les Houthis.

Selon un bilan actualisé rendu public hier par le ministère de la Santé houthi, les raids israéliens ont fait six morts et 83 blessés auxquels s’ajoutent trois personnes portées disparues. Les Houthis ont menacé l’Etat hébreu d’opérations de représailles de grande ampleur. «La réponse à l’agression israélienne contre notre pays est inévitable et sera énorme», a prévenu hier le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree.

Au milieu de cette escalade qui marque un nouvel embrasement dans la région, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a fait part de la volonté américaine d’arracher un cessez-le-feu à Ghaza. Blinken dit viser plus qu’une simple trêve. «Il est essentiel de s’assurer que nous disposons d’un plan pour la gouvernance, la sécurité, l’aide humanitaire, la reconstruction», a-t-il martelé vendredi, cité par l’AFP. Il parlait de l’après-cessez-le-feu.

Washington, qui s’apprête à recevoir le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a réaffirmé en outre son attachement à la solution à deux Etats, répliquant à l’adoption par le Parlement israélien d’une résolution exprimant sa farouche opposition à la création d’un Etat palestinien.

En attendant de nouvelles et improbables avancées diplomatiques, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, a jugé «illégale» l’occupation des Territoires palestiniens depuis 1967 par Israël, en insistant sur le fait que cette situation «doit cesser le plus rapidement possible».

«L’utilisation abusive et persistante de sa position en tant que puissance occupante, à laquelle Israël se livre en annexant les Territoires palestiniens occupés et en imposant un contrôle permanent sur ceux-ci, ainsi qu’en privant de manière continue le peuple palestinien de son droit à l’autodétermination, viole des principes du droit international et rend illicite la présence d’Israël dans les Territoires palestiniens occupés», a déclaré la CIJ dans son avis rendu vendredi dernier, 19 juillet.

Cet avis portait, rappelle-t-on, sur «les conséquences juridiques des politiques et pratiques d’Israël dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est».

«Éviter d’être entraînés dans des conflits majeurs»

La CIJ s’est ainsi déclarée compétente sur ce dossier et a statué sur les «politiques et pratiques d’Israël dans ces territoires», définis comme «une seule unité territoriale comprenant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Ghaza». Et ces politiques, tranche la CIJ, «ne sont pas conformes à la loi internationale». D’où «l’obligation» faite à l’entité sioniste de «mettre fin à sa présence dans les Territoires palestiniens occupés dans les plus brefs délais (…), et l’obligation de réparer les dommages causés à toutes les personnes morales et physiques concernées».

Prenant acte de cet avis consultatif, le président de la Cour internationale de justice, le Libanais Nawaf Salam, a déclaré dans la foulée : «L’Etat d’Israël a l’obligation de mettre fin le plus rapidement possible à sa présence illégale dans les Territoires palestiniens occupés.» 
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé de son côté hier, selon des propos rapportés par l’agence Anadolu, qu’Israël «doit répondre de ses actes de manière à ce que la punition soit suffisamment sévère pour dissuader quiconque d’envisager à nouveau une telle cruauté».

Réagissant à l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice, il dira : «J’espère que la non-application de cette décision et des précédentes par Israël sonnera le réveil de la communauté internationale.» «Ceux qui défendent la justice contre les actions d’Israël doivent s’unir pour s’assurer que tout le monde se rallie à la décision de la CIJ. Ce n’est qu’en adoptant une telle position que nous pourrons changer la donne», a-t-il plaidé.

Le président turc fera remarquer qu’Israël ne s’est conformé à aucune des décisions de la CIJ jusqu’à présent, attribuant cela au soutien aveugle et inconditionnel de l’Occident, à sa tête les Etats-Unis. «Soutenir Israël et fermer les yeux sur l’oppression systématique que subit le peuple palestinien depuis des années ne peut conduire à aucun progrès significatif», assène-t-il.

Et d’appeler la communauté internationale à se ranger «du bon côté de l’histoire».  «Nous devons nous unir contre l’oppression israélienne et contraindre Israël à se conformer au droit international. Ainsi (…) notre région embrasée pourra éviter d’être entraînée dans des conflits majeurs», préconise Recep Tayyip Erdogan.

Le Pakistan place Netanyahu sur la liste des terroristes

Le gouvernement pakistanais a reconnu officiellement le chef du gouvernement de l’entité sioniste, le dénommé Netanyahu, comme un «terroriste» et invite la communauté internationale à faire de même. «Le gouvernement pakistanais a décidé de reconnaître officiellement le chef du gouvernement de l’entité sioniste, le dénommé Netanyahu, comme un ''terroriste'' et invite la communauté internationale à faire de même», a rapporté le journal pakistanais Dawn.

Reprenant des extraits d’interventions de plusieurs ministres pakistanais au cours d’une conférence de presse animée à Islamabad, le média a précisé que «le conseiller aux affaires politiques du Premier ministre pakistanais, Shahbaz Sharif, Rana Sanaullah, le ministre de l’Information et de la Radiodiffusion, Attaullah Tarar, et des représentants du parti Tehrik-e-Libbeyk Pakistan (TLP) ont expliqué qu’avec un commun accord, après les manifestations en soutien à Ghaza, le gouvernement pakistanais a décidé de reconnaître officiellement le chef du gouvernement de l’entité sioniste, le dénommé Netanyahu, comme un ''terroriste'' et invite la communauté internationale à faire de même».

Les mêmes responsables ont fait savoir que le gouvernement a décidé également «de renforcer le soutien aux victimes palestiniennes des atrocités de l’armée sioniste, en fournissant davantage d’aide humanitaire à Ghaza». Par ailleurs, le gouvernement a décidé la mise en place d’un comité pour identifier et boycotter les entreprises et les produits au Pakistan susceptibles d’aider l’entité sioniste dans son agression génocidaire contre la bande de Ghaza. (APS) 

 

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