Le mouvement Hamas a affirmé que la participation des Etats-Unis à l’opération menée par l’occupation à Nuseirat «prouve leur complicité dans les crimes de guerre commis dans la bande de Ghaza».
Au 246e jour de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, les forces d’occupation ont intensifié leurs bombardements aériens, terrestres et maritimes sur le centre de l’enclave palestinienne et commis plusieurs massacres dans le camp de Nuseirat. Au moins 210 réfugiés palestiniens ont été tués et plus de 400 autres blessés, hier, dans des frappes aériennes israéliennes sur le camp de Nuseirat et d’autres zones dans le centre de la bande de Ghaza, a rapporté Al Jazeera.
Le nombre de morts dans ce énième massacre, qui a coïncidé avec la récupération de quatre détenus israéliens au cours d’une opération «spéciale» menée conjointement avec les Américains, «est susceptible d’augmenter à mesure que les opérations de recherches au milieu des décombres se poursuivent», a indiqué en milieu de journée une source palestinienne citée par la chaîne qatarie.
Le directeur de l’hôpital Al Aqsa à Deir Al Balah, dans le centre de la bande de Ghaza, a affirmé qu’un grand nombre de blessés palestiniens a été admis dans cet établissement de santé déjà submergé auparavant par un afflux massif de blessés et manquant cruellement de médicaments, de fournitures médicales et de carburant pour faire fonctionner le principal générateur d’urgence. Le mouvement de résistance Hamas a, dans une déclaration aux médias, affirmé que la récupération des prisonniers «ne changera rien à l’échec stratégique de l’occupation».
Il a ajouté que l’armée israélienne a commis un horrible massacre contre des civils innocents dans le camp de Nuseirat. Il a, également, souligné que la participation des Etats-Unis à l’opération menée par l’occupation à Nuseirat «prouve leur complicité dans les crimes de guerre commis dans la bande de Ghaza».
Le porte-parole du Croissant-Rouge palestinien à Ghaza, Raed Al Nams, a qualifié de «tueries» les nouvelles frappes menées par les Israéliens à Nuseirat, évoquant les difficultés rencontrées par les équipes médicales pour traiter les personnes blessées lors des massacres en cours. De son côté, la présidence palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie occupée, a considéré l’administration américaine pour responsable du massacre de Nuseirat et a appelé à une intervention internationale pour mettre fin immédiatement à l’agression israélienne.
Outre les séquences génocidaires auxquelles sont soumises les populations civiles, des risques d’épidémies ressurgissent. L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a en effet mis en garde, hier, contre «une éventuelle épidémie de choléra dans la bande de Ghaza» en raison du manque d’eau potable et des températures élevées dans l’enclave palestinienne.
L’UNRWA a expliqué, dans un message sur la plateforme X, qu’«avec un accès minimal à l’eau potable dans la bande de Ghaza et la chaleur estivale continue, il existe de réelles craintes d’une éventuelle épidémie de choléra à Ghaza, qui détériorerait encore davantage les conditions de vie inhumaines».
«Guerre de désinformation»
L’agence onusienne a, par ailleurs, averti que la hausse des températures et le manque d’hygiène exacerbent la crise humanitaire à Ghaza. «De nombreuses familles déplacées à Ghaza sont obligées de dépendre de l’eau de mer sale pour leurs besoins quotidiens», a déclaré l’UNRWA dans un message sur X. «L’accès à l’eau potable est essentiel pour la santé et la survie de centaines de milliers de personnes dans la bande de Ghaza. La chaleur croissante et le manque d’hygiène aggravent encore une situation déjà désastreuse», a ajouté l’Office.
Dans un autre message sur X, l’agence onusienne a affirmé qu’«au 5 juin, presque toutes les personnes déplacées ont quitté Rafah, et seulement 100 000 environ se trouvent encore dans la région». Elle a ajouté aussi que les opérations humanitaires à Ghaza «continuent d’être affectées par les perturbations du réseau de télécommunications.
La connectivité reste sporadique», tout en faisant rappeler que «la population de Ghaza a besoin d’un cessez-le-feu immédiat».Pendant ce temps, les appels se multiplient pour l’ouverture des enquêtes sur les exactions et massacres israéliens répétitifs dans les Territoires occupés.
L’UNRWA a déclaré vendredi que «le temps est venu pour des enquêtes indépendantes» sur les attaques israéliennes visant des convois humanitaires.
Le commissaire de l’Office, Philippe Lazzarini, a souligné, dans une déclaration via son compte sur la plateforme X, que «la guerre de désinformation fait toujours rage contre l’agence, et cela met en danger la vie de mes collègues à Ghaza et ailleurs». Il a ajouté que des employés de l’ONU avaient été tués à Ghaza à des niveaux «sans précédent». Lazzarini a souligné que «le temps est venu pour des enquêtes indépendantes et pour la responsabilisation».
Il a poursuivi : «Il est temps de soutenir les journalistes palestiniens héroïques en autorisant leurs collègues internationaux à entrer à Ghaza afin que les reportages médiatiques indépendants, réalistes et courageux puissent continuer.» Depuis le 7 octobre 2023, l’agression sioniste contre Ghaza a fait plus de 120 000 morts et blessés palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 personnes sont portées disparues, dans un contexte de destruction massive et de famine.
Le bilan de l’agression génocidaire israélienne contre la bande de Ghaza s’est élevé hier à 36 801 morts et 83 680 blessés, ont indiqué les autorités palestiniennes. Outre le bilan humain, cette agression génocidaire contre la bande de Ghaza se déroule dans un contexte de famine et de destruction massive.