Au 37e jour du génocide commis contre la population à Ghaza : Israël intensifie les bombardements des camps de refugiés

13/11/2023 mis à jour: 03:06
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Durant toute la nuit de samedi à hier, la population de Ghaza, en Palestine occupée, a vécu l’horreur, avec d’intenses et incessantes frappes aériennes, visant des écoles de réfugiés de l’Onu, des hôpitaux surchargés et privés de moyens humains et matériels, des camps de réfugiés situés dans le sud de Ghaza et en Cisjordanie.

 En ce 37e jour de bombardements intensifs par voie maritime, aérienne et terrestre contre Ghaza, le bilan a dépassé les 11 000 morts et plus de 22 000 blessés, un chiffre non exhaustif parce qu’il ne prend pas en compte les nombreuses victimes encore ensevelies sous les décombres, déchiquetées ou celles qui jonchent encore les rues, en raison de la difficulté que rencontrent les équipes de secours à les atteindre. 

Hier, des bombardements intensifs ont ciblé des maisons à l’est de Khan Younès, dans le sud de la Bande de Ghaza. Selon l’agence officielle palestinienne Wafa, des dizaines de personnes «sont tombées en martyrs, d’autres blessées, certaines portées disparues». 

En Cisjordanie, des tirs ont ciblé le camp de Kalandia, faisant aussi de nombreuses victimes. L’entité sioniste n’a pas hésité également à attaquer avec des missiles de d’artillerie lourde et des drones trois importants hôpitaux, les mettant à l’arrêt et causant la mort de nombreux blessés. Diffusées sur les réseaux sociaux, les images des appels aux secours des médecins étaient aussi choquantes que tragiques. 

Réagissant à cette catastrophe humanitaire, William Schomburg, chef de la sous-délégation du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) Ghaza, a averti : «La destruction des hôpitaux à Ghaza devient insupportable et doit cesser. La vie de milliers de civils, de patients et de membres du personnel médical est en danger (…), le système de santé a désormais atteint un  point de non-retour mettant en danger la vie de milliers de personnes.» En plus des hôpitaux, l’entité sioniste a bombardé et de manière ciblée les camps de réfugiés où des centaines de familles ont tenté de s’abriter. 

Cela a été le cas pour l’école de l’Unrwa, une agence onusienne pour les réfugiés, à Beit Lahya, qui a été ciblée par d’intenses frappes de missiles tard dans la soirée, provoquant l’effondrement d’une bonne partie du bâtiment, enterrant sous les décombres de nombreuses personnes, principalement des femmes et des enfants. En un mois, cette agence a perdu 100 de ses fonctionnaires. «100 collègues ont été tués en un mois. 

Parents, enseignants, infirmières, médecins, personnel de soutien. L’UNRWA est en deuil, les Palestiniens sont en deuil, les Israéliens sont en deuil. Pour mettre fin à cette tragédie, il faut un cessez-le-feu humanitaire maintenant», a déclaré Philippe Lazzarini, premier responsable de l’Unrwa, dans un post sur Twitter. 
 

«Enfer sur terre»

Lui emboîtant le pas, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a aussi évoqué hier «un nombre important de morts et de blessé dans le bombardement, tard dans la soirée de samedi, de son siège de Ghaza, évacué par les employés et désormais occupé par des centaines de déplacés palestiniens». 

Vers le sud,  L’armée d’occupation n’a pas lésiné sur les moyens pour achever la destruction du camp Jabalia de réfugiés, au nord de Ghaza, entamée il y a quelques semaines et qui a horrifié l’opinion publique par le nombre des victimes qui avait dépassé les 500 morts. Les tirs de missiles n’ont pas arrêté durant des heures, tuant de nombreuses personnes déjà lourdement affectées par les précédents bombardements et les dommages qu’ils ont causés. Les dernières 24 heures ont été très violentes. 

Le porte-parole palestinien du ministère de la Santé avait déclaré samedi que «pour la première fois, nous ne pouvons connaître le nombre des martyrs, certains blessés gisent dans les rues et sont hors de portée de toute assistance». A cette situation tragique s’ajoute celle plus dramatique, liée à l’aide humanitaire toujours bloquée à la frontière avec l’Egypte, privant la population civile de ce qui est vital pour sa survie. 

Hier, le porte-parole de l’Ocha (Bureau de l’Onu de coordination des affaires humanitaires), Jens Laerke, a confirmé que ces aides ne peuvent être acheminées vers le nord de Ghaza, où la situation est qualifiée d’«enfer sur terre». 

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