S’agissant des relations algéro-françaises, notamment le litige mémoriel et les essais nucléaires au Sahara, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a soutenu que la France n’a «proposé aucune compensation financière» et a refusé d’assumer ses responsabilités en décontaminant les sites ayant abrité les essais nucléaires.
«La question mémorielle ne peut pas se terminer, il y a toujours une évolution», soutient-il. Le conférencier annonce une initiative de l’Union africaine (UA) à l’ONU pour la «criminalisation» de la colonisation. «Elle sera débattue en février prochain», précise-t-il.
Dans son discours à la nation devant les deux Chambres du Parlement au Palais des nations (Club des Pins), le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué «l’histoire honorable de notre pays et la mémoire nationale de la nation algérienne». «Nous préservons notre mémoire nationale et nous y attachons une grande importance», a-t-il déclaré, rappelant que «lorsque le colonisateur a foulé le sol de l’Algérie, le peuple algérien était instruit et l’Algérie était un grenier de blé, mais la colonisation a commis massacre après massacre à travers tout le territoire de notre pays, n’apportant que destruction, ruine et extermination du peuple».
Evoquant «le génocide commis contre le peuple algérien durant la période coloniale dans plusieurs régions, telles que Zaatcha et Laghouat, les 45 000 martyrs des manifestations du 8 Mai 1945, les autres massacres perpétrés, les enfumades, ainsi que les 500 crânes détenus par la France, dont nous n’en avons récupérés que 24», le chef de l’Etat a affirmé que «la valeur de nos martyrs tombés durant la résistance et la glorieuse Révolution de libération est bien plus précieuse que des milliards de dollars.
Je ne demande pas à l’ancien colonisateur de réparations matérielles mais bien la reconnaissance de ses crimes». Il précise que «l’ancien colonisateur est devenu par la suite une puissance nucléaire, mais il a laissé en Algérie des maladies résultant de ses essais nucléaires, dont souffrent encore aujourd’hui nos compatriotes dans le Sud».
S’adressant à l’ancien colonisateur, M. Tebboune déclare : «Ne nous donnez pas d’argent, mais venez nettoyer les sites que vous avez contaminés.» Il a souligné, dans ce sens, que «le différend avec le colonisateur d’hier autour de la mémoire est sans arrière-pensée». Et d’insister : «Les Algériens ont un droit imprescriptible et ils exigent la reconnaissance des massacres commis par le colonisateur.»