servir la pensée ibadite en valorisant l’héritage de la civilisation de la vallée du M’zab, à travers la préservation et la transmission du patrimoine de la région par la collecte, l’étude, la publication et la diffusion demeure l’un des principaux objectifs de Djamaâiete ethourat, l’association culturelle du patrimoine activant à El Guerrara, deuxième plus grande ville de la wilaya de Ghardaïa, située à 115 km au nord-Est du chef-lieu.
Présente pour la première fois au Salon national du livre de Constantine, organisé du 21 au 28 septembre à la maison de la culture Malek Haddad par le ministère de la Culture et des Arts par le biais de l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), l’association de la ville de Guerrara s’est distinguée en proposant des ouvrages traitant des thèmes très intéressants, fruit d’un remarquable travail de recherche et de documentation portant sur le patrimoine ibadite dans toute sa diversité.
Dans un document de présentation qui nous a été remis à l’occasion de cette manifestation, il est expliqué que l’association s’occupe du patrimoine culturel algérien avec un intérêt particulier pour les richesses culturelles et patrimoniales de la région du M’zab. Sa création remonte à 1983, l’année durant laquelle elle a commencé ses activités, suite à une initiative du docteur Mohamed Salah Nacer, enseignant à l’université d’Alger et chercheur dans l’histoire du journalisme en Algérie.
Agréée officiellement en 1989, l’association avait commencé à activer grâce aux efforts de ses chouyoukh et enseignants, dont cheikh Saïd Ben Belhadj Cherifi qui avait été son président jusqu’à son décès en 2004. Son successeur sera le docteur Mohamed Ben Kacem Nacer Bouhedjam.
On compte parmi ses membres fondateurs et ses pionniers Ahmed Ben Kacem Djehlane, Yahia Benmohamed Bekouche, Mohamed Benaïssa Oumoussa, Moussa Benyoucef Nacer et autres. «L’association a toujours participé dans diverses manifestations culturelles en Algérie et à l’étranger.
Elle prend part régulièrement au Salon international du livre d’Alger (SILA) depuis 2004. Elle a toujours œuvré pour l’impression et la diffusion des projets scientifiques, en réunissant les chercheurs de toute la région du M’zab qu’elle oriente vers la réalisation de travaux sur le patrimoine ibadite à travers la collecte, l’étude et l’exploitation des manuscrits, des documents et des archives», a révélé à El Watan, Mohamed Bekouche, son représentant au Salon national du livre de Constantine à travers un stand qui comptait une riche collection d’ouvrages.
Accompagnement des chercheurs
«Pour atteindre ses objectifs, l’association du patrimoine a œuvré à orienter, accompagner et aider les chercheurs à publier leurs mémoires et thèses et assurer leur diffusion ; une mission qui a été confiée à une commission de lecture composée d’universitaires diplômés de l’université islamique émir Abdelkader et autres docteurs et professeurs spécialisés, comme elle active à travers ses membres à collecter les livres et même à proposer l’achat de bibliothèques entières auprès des particuliers dans le but d’enrichir sa collection qu’elle mettra au service des universitaires et des chercheurs», a-t-il ajouté.
L’association s’est toujours attelée à établir des relations avec les centres de la recherche scientifique et les universités en Algérie et à l’étranger pour faire connaître la pensée ibadite et la civilisation de la région du M’zab.
Notre interlocuteur ne manquera pas de noter que l’association est parvenue à publier jusqu’à ce jour 300 titres dans différents domaines, sans compter les revues scientifiques.
L’une de ses fiertés est d’avoir rassemblé les archives de la presse nationale, grâce aux efforts inlassables du docteur Mohamed Salah Nacer, dont une série complète du journal El Bassaïr, organe de l’Association des Ulémas musulmans algériens, ce qui a permis de la publier sous forme de tomes par le ministère de la Culture et des Arts. Parmi ses principales réalisations, on notera la deuxième édition du «Dictionnaire des personnalités de l’Ibadisme dans le Maghreb», concrétisé grâce à un travail collectif et de bénévolat.
Un effort qui se poursuit pour mettre à jour le projet du «Dictionnaire des personnalités de l’Ibadisme dans le Zanzibar et l’Afrique orientale».
Cela sans oublier la grande bibliothèque spécialisée dans le patrimoine ibadite et la région du M’zab, qui rassemble 3500 titres de précieux ouvrages, revues, thèses, mémoires, travaux de recherche et autres, et qui représente une véritable «mine d’or» pour les chercheurs.