Assemblée populaire communale de la Casbah : Des élus croisent le fer avec le maire

25/01/2023 mis à jour: 04:49
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Un climat délétère sur fond de désaccord s’empare de l’Assemblée populaire communale (apc) de La Casbah. En effet, plusieurs élus réclament le départ du premier magistrat de la commune, en l’occurrence Zetili Amar. «L’origine du conflit remonte à l’investiture du maire dans ce nouveau mandat. Une partie des élus refuse de travailler avec le p/apc pour diverses raisons», nous explique l’élu Abderrahmane Bouchène. En d’autres termes, l´installation du maire de la Cité antique a été contestée à plus d’un titre par la majorité de la constituante et les deux tiers de l’APC à cause de sa gouvernance (ancienne) chaotique, nous dit-on. Mais la pomme de discorde qui a exacerbée les (5) élus est liée surtout à une affaire opposant le maire à des familles sinistrées. L’affaire remonte au 22 avril 2019, lorsque cinq membres de deux familles ont été tués dans l’effondrement d’un immeuble au niveau de l’un des faubourgs de la vieille citadelle. Suite à quoi, les familles des victimes avaient intenté une procédure judiciaire contre le p/apc Zetili pour sa mauvaise gestion du dossier de relogement dans la commune. Pourvus des décisions de justice les confrontant dans leurs propos et condamnant le maire toujours en fonction, à un an de prison ferme pour «homicide involontaire», les élus de l’APC de La Casbah et des parents des victimes, lesquels ont fait le tour des rédactions, interpellent le wali d’Alger et le ministre de l’Intérieur afin qu’ils interviennent pour «appliquer la loi». «Etant donné qu’il est condamné par la justice, pourquoi les autorités compétentes n’interviennent pas de suite pour mettre fin à ses fonctions ?» s’interroge l’élu B. Abderrahmane.

La genèse de l’affaire : le maire Zetili est condamné le 16 mars 2022 par le tribunal de Rouiba à 1 an de prison ferme assorti d’une amende de 100 000 DA. En appel, la peine a été confirmée par la cour d’Alger le 6 juin 2022. L’élu affirme également que l’APC de La Casbah «est complètement bloquée» à cause de cette affaire et demande à appliquer la loi, en exhibant l’article 43 du code de la commune. Ce dernier stipule que «l’élu faisant l’objet de poursuites judiciaires pour crime ou délit en rapport avec les deniers publics ou pour atteinte à l’honneur ou ayant fait l’objet de mesures judiciaires ne lui permettant pas de poursuivre valablement l’exercice de son mandat électif, est suspendu par arrêté du wali, jusqu’à intervention de la décision définitive de la juridiction compétente. En cas de jugement définitif l’innocentant, l’élu reprend automatiquement et immédiatement l’exercice de son activité électorale». Sauf que dans ce cas de figure, l’édile communal écope toujours de sa peine, qui plus est confirmée par les mêmes juridictions. Dans un courrier qu’ils ont adressé au wali d’Alger et au ministre de l’Intérieur, en date du 26 décembre 2022, les parents des victimes demandent «l’application de la loi» à l’encontre du P/APC de La Casbah qui est, selon eux, «le responsable de la mort des cinq victimes» qui avait, toujours selon eux, «exclu de manière délibérée les membres des deux familles d’une opération de relogement». Les élus, quant à eux, attendent la sentence définitive tombe «afin d’espérer un retour à la normale dans la gestion des affaires courantes dans la municipalité», disent-ils. 

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