Peintre exposé partout dans le monde, écrivain et cinéaste, plasticien, dessinateur et poète, il aura tout fait, jusqu’à chef décorateur parmi les plus recherchés par les cinéastes algériens, après avoir été scénographe au théâtre. Machaho de Belkacem Hadjadj, La montagne de Baya de Azzedine Meddour, Morituri de Okacha Touita ou Exectution de Youcef Mahsas, c’est lui, en plus de deux courts métrages de fiction qu’il a réalisés en adaptant ses propres textes, Winna en 2019 et Le chant de la sirène en 2022, largement basés sur le décor.
- Après avoir fait le tour de la question, dessin, peinture, littérature et cinéma, quel est le bilan ? Comment tout ça est-il lié ?
C’est différent mais ça se complète. Pour mes films j’écris, je réalise, je décore. Pour les autres, la peinture ne rentre pas dans tous les films, même si au théâtre, j’ai fait des peintures comme pour la pièce de Ziani Cherif Ayad. Mais généralement, l’idéal est que le réalisateur et le producteur soient d’accord avec moi au départ sur l’idée de discuter de l’esthétique du film c’est toujours mieux, on en parle, on imagine le décor en étudiant le scénario. Quand c’est une commande, par exemple comme pour la télévision, avec des sponsors qui veulent un tel décor, telles couleurs, tel style, c’est autre chose. Evidemment, on est plus libre au cinéma qu’à la télévision.
- Comment on devient chef décorateur ?
On le devient, tout le monde peut devenir décorateur, ou sortir d’une école, des Beaux-arts, de design ou d’architecture, mais c’est surtout une histoire de talent et de passion. Le chef décorateur regarde le général et le détail, il peut acheter des accessoires, moi j’aime bien les fabriquer, pas les objets qui ne bougent pas, par exemple un meuble je l’achète, mais pour le reste, je fabrique et je travaille sur les accessoires, très importants dans le décor, même si paradoxalement en tant que décorateur, je suis aussi adepte des scènes nues, épurées, avec le moins de décor possible.
- Quel est le décor le plus difficile à faire ?
Celui qui demande beaucoup d’argent qu’on n’a pas. Quand il y a un budget, on peut tout faire, mais quand on te demande un décor et qu’il n’y a pas d’argent pour le faire comme souhaité, on improvise, et là c’est difficile, d’autant que souvent, on ne donne pas beaucoup de temps au décorateur, au repérage, et c’est souvent le dernier budget, il est laissé à la fin.