Après l’attaque de Majdal Shams dans le Golan qui a fait 12 morts et 35 blessés : Risque d’escalade et appels à la retenue

29/07/2024 mis à jour: 04:07
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Malgré les assurances données par le Hezbollah, Israël persiste à accuser le parti de Hassan Nasrallah

Un tir de roquette sur le plateau du Golan, en Syrie, territoire annexé par Israël en 1967, a fait 12 morts, en majorité des jeunes âgés entre 10 et 20 ans, et au moins 35 blessés, rapporte Al Jazeera en citant l’armée israélienne. Cela s’est passé samedi, à Majdal Shams, une localité à dominante druze. La roquette, tirée depuis le Liban, a atterri sur un terrain de football. 

A Majdal Shams, « de nombreux habitants conservent la nationalité syrienne plus d’un demi-siècle après l’occupation du plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Ils peuvent étudier et travailler en Israël mais n’ont pas le droit de vote», indique l’AFP.

Israël a aussitôt accusé le Hezbollah libanais d’être à l’origine de l’attaque. Et «bien que le Hezbollah ait nié toute responsabilité dans le bombardement qui a visé la ville de Majdal Shams, des avions de combat israéliens ont lancé aujourd’hui à l’aube (hier, ndlr) une série de raids intenses et successifs sur plusieurs zones du sud et de l’est du Liban, faisant de nombreuses victimes et d’importants dégâts matériels», affirme un site du groupe Al Jazeera (aljazeeramubasher.net). «Le Hezbollah avait déjà annoncé, peu avant l’attaque de Majdal Shams, avoir ciblé 4 sites militaires dans le nord d’Israël, en réponse aux attaques de l’armée d’occupation sur le sud du Liban qui avaient entraîné la mort de 4 de ses membres», relève la même source. Et de préciser : «Ces cibles comprenaient un bombardement de roquettes Katyusha qui a visé le quartier général de la Brigade Hermon dans la caserne de Maale Golani dans le Golan syrien occupé, mais le parti n’a jamais évoqué dans ses déclarations la possibilité de cibler la ville de Majdal Shams». Depuis le 8 octobre 2023, les frappes israéliennes contre le sud du Liban, fief du Hezbollah, «ont fait au moins 527 morts au Liban, en majorité des combattants mais aussi 104 civils», indique un décompte de l’AFP. 

Blinken : «Nous ne voulons pas que le conflit s’aggrave»

Malgré les assurances données par le Hezbollah quant à sa non-implication dans cette frappe, Israël persiste à accuser le parti de Hassan Nasrallah soutenu par Téhéran. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a pointé lui aussi un doigt accusateur vers le mouvement de résistance libanais. «Toutes les indications montrent que les roquettes provenaient du Hezbollah», a-t-il déclaré hier lors d’un point de presse à Tokyo. Tout en proclamant : «Nous soutenons le droit d’Israël à défendre ses citoyens».

 Blinken a pris toutefois la précaution d’appeler à la retenue en lançant : «Mais nous ne voulons pas non plus que le conflit s’aggrave. Nous ne voulons pas qu’il s’étende. C’est l’un de nos objectifs depuis le premier jour, depuis le 7 octobre, et nous continuerons à le faire. Et le meilleur moyen d’y parvenir durablement est d’obtenir le cessez-le-feu à Ghaza sur lequel nous travaillons si dur pratiquement à chaque minute de la journée». 

L’Iran est intervenu de son côté pour mettre en garde l’Etat hébreu contre les «conséquences imprévisibles» de nouvelles «aventures militaires» au Liban. «Toute action (...) du régime sioniste peut conduire à l’aggravation de l’instabilité, de l’insécurité et de la guerre dans la région», a averti le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, cité par l’AFP. Israël serait tenu responsable des «conséquences et des réactions imprévisibles à un tel comportement stupide», a martelé le diplomate iranien. Prenant la mesure d’un risque réel d’escalade, la mission des Nations unies au Liban a exprimé sa vive inquiétude quant à une «aggravation du conflit» après l’attaque de Majdal Shams. Dans une déclaration commune, la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban (Unscol), Jeanine Hennis-Plasschaert, et le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), le général Aroldo Lazaro Saenz, ont appelé ce dimanche «les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à mettre un terme à l’intensification des échanges de tirs». «Cela pourrait déclencher une conflagration plus large qui engloutirait toute la région dans une catastrophe inimaginable», ont prévenu les deux responsables onusiens.

Craintes d’une «guerre totale entre Israël et le Hezbollah» 

Le très informé site américain Axios a consacré hier un article à cette affaire, avec, à la clé, ce titre explicite : «L’attaque sur le plateau du Golan suscite des inquiétudes quant à la guerre entre Israël et le Hezbollah». L’auteur de l’article reprend des déclarations de responsables américains qui ont fait savoir sous le sceau de l’anonymat que «l’administration Biden est très préoccupée par le fait qu’une attaque à la roquette depuis le Liban qui a tué 12 personnes sur le plateau du Golan pourrait conduire à une guerre totale entre Israël et le Hezbollah». «Ce qui s’est passé aujourd’hui pourrait être le déclencheur qui nous inquiète et que nous essayons d’éviter depuis 10 mois», a glissé un de ces responsables politiques de Washington au site d’information US. 

Selon Axios, «les conseillers du président Biden, Brett McGurk et Amos Hochstein, se sont entretenus avec des responsables israéliens et libanais après l’attaque à la roquette». Le média américain poursuit : «Hochstein a exprimé son inquiétude face à la situation au leader druze du Liban, Walid Joumblatt».

«L’incident s’est produit au milieu d’intenses négociations entre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et son équipe avec les responsables de la Maison Blanche sur la proposition d’accord de cessez-le-feu et de prise d’otages à Ghaza», observe le même média. Et de terminer sur cette déclaration un brin optimiste d’un porte-parole de la force de maintien de la paix de l’ONU qui assure : «Le commandant de la Finul est en contact avec Israël et le Liban pour apaiser les tensions dans la région».  Mustapha Benfodil
 

 

 

 

13 martyrs à Khan Younès

Au moins 13 Palestiniens sont tombés en martyrs hier, et des dizaines d’autres ont été grièvement blessés dans des bombardements menés par les forces d’occupation sionistes sur la ville de Khan Younès au sud de la bande de Ghaza, rapporte l’agence palestinienne de presse, Wafa. Les avions de l’occupation ont bombardé une maison dans la ville de Khan Younès, faisant au moins 10 martyrs et des dizaines de blessés, a indiqué le correspondant de Wafa. Toujours à Khan Younès, les forces d’occupation ont visé un groupe de Palestiniens dans la région de Sika, faisant trois martyrs dont les corps ont été transférés à l’hôpital. Les forces sionistes d’occupation poursuivent leurs agressions contre l’enclave palestinienne depuis le 7 octobre 2023, dans lesquelles 39.324 Palestiniens sont tombés en martyrs, femmes et enfants pour la plupart, et 90.830 autres ont été blessés, tandis que des milliers de victimes se trouvent toujours sous les décombres et sur les routes. Samedi, de nouveaux ordres d’évacuation forcée des Palestiniens ont été émis par l’occupation sioniste pour la deuxième fois en une semaine, pour la zone prétendument «humanitaire et sûre» à l’ouest et au sud de la ville de Khan Younès. Selon l’ONU, plus de 180.000 Palestiniens ont été déplacés par les bombardements de Khan Younès depuis que l’armée sioniste a lancé une opération dans la région lundi.

Une mission médicale algérienne à pied d'œuvre à Ghaza

Une mission médicale composée de 13 chirurgiens, envoyée dans les territoires palestiniens dans le cadre d’une initiative du bureau d’Oran de l’Association des Oulémas musulmans algériens, a pu réaliser 250 opérations chirurgicales et des centaines de consultations au niveau de l’hôpital indonésien situé dans le nord de Ghaza, en Palestine, a indiqué le chef de la délégation médicale, le Dr Baradei Mebarek. M. Baradei, également chef du bureau d’Oran de l’Association des Oulémas musulmans algériens et membre national de l’International Relief Committee, a déclaré à l’APS que la mission a rejoint Ghaza, le 1er juillet, avant de rentrer au pays, le 25 juillet, précisant qu’elle est composée de 13 chirurgiens de diverses spécialités originaires d’Oran et d’autres wilayas. Malgré les conditions difficiles et les risques encourus, M. Baradei a estimé que « la mission a été un succès «, considérant qu’il s’agit de l’expression du soutien du peuple algérien au peuple palestinien frère et une confirmation de la position de l’Etat algérien, qui soutient les causes justes et appuie les populations vulnérables. La même source a ajouté que la délégation algérienne a décidé de se porter volontaire et de prendre en charge elle-même les frais de voyage et d’hébergement, en signe de solidarité avec les frères palestiniens. M. Baradei a indiqué que cette mission ne sera pas la dernière, puisque l’Association des Oulémas musulmans algériens compte en organiser d’autres. Concernant les dons, il a souligné que la même association veille à les faire parvenir aux territoires palestiniens. 

 

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