Après des années de frictions : Israël annonce la reprise des relations diplomatiques avec la Turquie

18/08/2022 mis à jour: 04:42
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En 1949, la Turquie est le premier pays musulman à reconnaître Israël. Elle constitue un allié régional de l’Etat hébreu. En février 1996, les deux pays ont signé un accord sur la coopération militaire et technique. Il est suivi, en décembre de la même année, par la conclusion d’un accord de libre-échange.

Israël a annoncé hier le rétablissement total des relations diplomatiques avec la Turquie et le retour des ambassadeurs dans les deux pays. «Il a été décidé d’élever le niveau des liens entre les deux pays à des relations diplomatiques pleines et entières et de renvoyer les ambassadeurs et les consuls généraux dans les deux pays», a indiqué le Premier ministre israélien Yaïr Lapid dans un communiqué, relayé par l’AFP. «Le rétablissement des relations avec la Turquie est un atout important pour la stabilité régionale et une nouvelle économique très importante pour les citoyens d’Israël», a-t-il ajouté. A Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a déclaré que son pays «n’abandonnerait pas la cause palestinienne».

En 1949, la Turquie est le premier pays musulman à reconnaître Israël. Elle constitue un allié régional de l’Etat hébreu. En février 1996, les deux pays ont signé un accord sur la coopération militaire et technique. Il est suivi, en décembre de la même année, par la conclusion d’un accord de libre-échange.

Ankara a encadré les négociations indirectes engagées en mai 2008 entre la Syrie et Israël et interrompues à la suite de l’offensive israélienne dans la bande de Ghaza, fin décembre 2008-début janvier 2009.

Tension

Les relations entre les deux alliés régionaux se sont progressivement détériorées au cours des années 2000. La tension a atteint son paroxysme en 2010 avec l’assaut meurtrier lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une organisation non gouvernementale turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Ghaza. Cette opération s’est soldée par la mort de 10 Turcs. En juin 2016, Ankara et Tel Aviv ont officialisé la normalisation de leurs relations.

La Turquie a posé trois conditions à cet effet : des excuses publiques pour l’assaut, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus de Ghaza, contrôlée par le Hamas. Mais Benyamin Netanyahu a affirmé que ce blocus resterait en vigueur.

En 2018, les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs après la mort de manifestants palestiniens à Ghaza. En 2020, Israël a conclu un accord avec Chypre et la Grèce portant sur la construction d’un gazoduc devant acheminer du gaz vers l’Europe, un projet qui a suscité l’opposition de la Turquie.

La même année, ils ont aidé l’Azerbaïdjan en fournissant des équipements militaires utilisés par Bakou pour chasser les forces arméniennes du Haut-Karabakh. En novembre 2021, la Turquie a libéré un couple israélien qu’elle a détenu quelques jours auparavant pour espionnage pour avoir prétendument pris des photos de la résidence du président Tayyip Erdogan lors d’un voyage à Istanbul. Suite à cette mesure, ce dernier a échangé des discussions avec son homologue israélien et le Premier ministre israélien Naftali Bennett.

Il s’agit d’un premier entretien entre un Premier ministre israélien et Erdogan depuis 2013. Israël et la Turquie ont salué récemment un tournant dans leurs relations, avec notamment la visite du président israélien Isaac Herzog en mars en Turquie, la première d’un chef d’Etat israélien depuis 2007 dans ce pays. A son tour, le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu a effectué fin mai une visite à Jérusalem. 

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