Appui coréen pour l’augmentation des rendements de blé : Les premiers essais concluants à Adrar

21/05/2024 mis à jour: 18:08
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Des experts agricoles sud-coréens en visite dans une ferme à Adrar - Photo : D. R.

La partie coréenne, qui a déjà travaillé sur deux autres projets (culture du blé d’orge adaptée à l’Algérie et production de patate douce), affiche son engagement pour la poursuite du programme. Mais, la décision revient au ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

Le projet de coopération technique dans la filaire céréalière lancé en 2023 entre Kopia (Korea programm on international agriculture) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) avec l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) comme partenaire commence à livrer ses premiers résultats. A six mois de l’achèvement du projet financé à hauteur de 40 000 dollars par la partie sud-coréenne et dont le but est d’augmenter de 50% les rendements en blé tendre via l’introduction de nouvelles lignées, les premiers essais semblent concluants.

Lancée dans l’objectif de développer de nouvelles variétés de blé tendre adaptées aux changements climatiques, l’expérience portant sur l’augmentation de la productivité de blé en Algérie, par la sélection de nouvelles variétés, est menée à travers quatre zones (Centre, Est, Ouest et Sud) qui présentent des différences agroécologiques. Il s’agit de Blida, Tiaret, Adrar et Constantine.

Globalement, le but de ces essais est la sélection de nouvelles variétés à adaptation spécifique ayant un haut potentiel de rendement stable. Une fois les tests de productivité et d’adaptation régionaux des lignées terminés, les meilleures d’entre elles seront sélectionnées et soumises à l’inscription auprès du Centre national de contrôle et certification des semences et plants (CNCC).

«Cela contribuera à augmenter le taux d’autosuffisance en blé et à renforcer la sécurité alimentaire nationale», expliquent les concepteurs du projet. «Nous recherchons des lignées à adaptation spécifique, et c’est la première fois que nous testons les nouvelles lignées dans le Sud», nous dit d’ailleurs à ce sujet Chafika Djennadi, représentante du projet pour la partie INRA.

Il reste à attendre le bilan dans les trois autres régions pour tirer les conclusions finales de cette expérience qui permettra d’accélérer la création variétale, et ce, une fois les meilleures lignées sélectionnées, elles seront proposées à homologation, selon Mme Djennadi, qui poursuit : «Dans les essais déjà lancés, nous avons mis le potentiel au Sud. Les nouvelles lignées ont donné de bons rendements à Adrar.

Les résultats sont plus que satisfaisants.» Justement, selon le premier bilan de la campagne moisson-battage, la production céréalière dans cette wilaya est importante. Une production de plus d’un million de quintaux (q) de céréales, toutes variétés confondues, est attendue au terme de cette campagne.

En quoi consiste l’apport du partenaire sud-coréen ?

Sachant que les objectifs de performance de ce projet de coopération portent sur l’augmentation de la quantité de blé en passant d’un rendement moyen de 1,9 tonne à l’hectare (t/ha) à 2,4 t/ha cette année, avec en parallèle une réduction du coût de production à hauteur de 15% par kilogramme, il s’agit d’assurer le transfert de technologie pour raccourcir les générations de variétés de blé de l’Inraa, et ce, en utilisant les installations de sélection rapide.

Plus concrètement, Kopia apporte son assistance pour le raccourcissement du cycle de sélection de lignées pour la création variétale. «Ce processus (création variétale, ndlr) est long. Il peut durer au minimum 7 ans uniquement pour cette phase. Du croisement jusqu’à la variété, la durée peut aller jusqu’à 12 ans. Avec la technologie coréenne, le cycle peut être raccourci jusqu’à 3-4 ans pour la première phase, c’est-à-dire la sélection des lignées.

Donc, nous allons gagner au minimum 3 ans avec cet apport grâce à la technologie mise en place. Ce qu’on appelle ‘‘le speed breeding’’», nous résume Mme Djennadi. Cette méthode permet en effet de réduire considérablement la durée requise pour le développement d’une lignée pure.

Ainsi, en adoptant cette nouvelle technologie dans le schéma classique de sélection, l’Inraa pourrait développer de nouvelles variétés «rapidement» et enregistrer comme résultat l’augmentation des rendements pour ce qui est du blé tendre dont les besoins sont assurés, faut-il le rappeler, majoritairement par les importations.

A titre indicatif, ce projet de coopération technique devait s’étaler sur une période totale de quatre années, en deux phases, dont la première s’achèvera en décembre 2024, alors que la reconduction du projet pour sa deuxième étape n’est pas encore tranchée.

Dans ce cadre, notons que la partie coréenne, qui a déjà travaillé sur deux autres projets (culture du blé d’orge adaptée à l’Algérie et production de patate douce) affiche son engagement pour la poursuite du programme. Mais la décision revient au ministère de l’Agriculture et du Développement rural.

 

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