La cellule aura pour principale mission d’analyser les éléments de stabilité du marché national en termes de capacités de production et de transformation, en proposant des solutions intelligentes afin de développer une production locale durable utilisant des technologies modernes.
La compensation des prix de l’huile alimentaire raffinée et du sucre blanc a coûté à l’Etat 120 milliards de dinars cette année, alors que plus de 397 milliards de dinars ont été alloués à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), pour couvrir la différence des prix de vente de céréales, pour une quantité globale de 98 millions de quintaux.
L’acheminement des marchandises vers le Sud a par ailleurs nécessité une enveloppe financière de 1,5 milliard de dinars. C’est ce qu’a indiqué, jeudi dernier, le ministre des Finances, Laaziz Faid, lors de l’installation de la «cellule de veille et d’alerte précoce» pour réguler l’approvisionnement du marché avec les différents produits, notamment, de large consommation.
Abordant la contribution du ministère des Finances dans la régulation du marché, Laaziz Faid a précisé qu’il s’agit d’affectations financières, à travers «différents dispositifs d’aide, en vue de protéger le pouvoir d’achat du citoyen et réaliser la sécurité alimentaire». La mission sera menée par les représentants de plusieurs départements ministériels appelés à trouver des solutions efficaces de manière à éviter les perturbations en matière de production et de distribution.
La cellule présidée par le secrétaire général du ministère du Commerce a du pain sur la planche, vu la situation dans laquelle se débattent plusieurs filières ces derniers temps, à l’image du café et des viandes blanches, deux produits dont les prix connaissent une flambée ces dernières semaines. L’installation de ce mécanisme vient, selon le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, en réponse aux instructions du président Tebboune portant sur l’approvisionnement du marché national.
Analyser les capacités de production
La création de cette cellule, a-t-il indiqué, fait suite à une directive du Premier ministre et témoigne de l’intérêt particulier accordé par les hautes autorités à la stabilité du marché national et à la protection du pouvoir d’achat des citoyens, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurité alimentaire.
La cellule s’appuiera sur des mécanismes sophistiqués de prospective stratégique et de veille économique, afin de permettre au gouvernement de faire face aux défis climatiques et géopolitiques et aux perspectives macroéconomiques.
Une manière, selon Tayeb Zitouni, d’intensifier les efforts visant à garantir la sécurité alimentaire, dans le cadre d’une stratégie nationale globale basée sur le cadre référentiel mis en place par le président de la République pour le nouveau modèle économique (2020/2024).
Car, de l’avis du ministre, la garantie de la sécurité alimentaire requiert la conjugaison des efforts et la nécessité de relever le plafond des prévisions dans un contexte marqué par des fluctuations mondiales continues, tout en tirant parti des potentialités naturelles et matérielles du pays pour atteindre cet objectif stratégique.
Dans ce cadre justement, la cellule aura pour principale mission d’analyser les éléments de stabilité du marché national en termes de capacités de production et de transformation, en proposant des solutions intelligentes afin de développer une production locale durable utilisant des technologies modernes.
Ce qui se fera sur le terrain via la collecte, l’uniformisation des données relatives à la situation du marché et l’établissement de fiches d’informations quotidiennes et l’analyse des éléments de stabilité du marché national. Et ce, avant de passer à la phase de proposition d’initiatives pour renforcer les capacités de recherche et de développement des activités agricoles via des plans de diversification des sources de production et d’approvisionnement suivant une politique financière rigoureuse pour accompagner les mesures qui seront prises.
Ce qui conduira, selon le ministre du Commerce, «inéluctablement à la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurité alimentaire, au développement de notre économie nationale, et à la réalisation du développement durable tangible en phase avec toutes les transformations sociétales». Dans ce sillage, Tayeb Zitouni n’a pas manqué de mettre l’accent sur l’importance de l’approche participative entre les différents départements ministériels et les organismes publics pour la réussite de ces missions.
Concernant la contribution du ministre de l’Agriculture dans ce cadre, Youcef Cherfa a de son côté rappelé la mise en place de multiples plans relatifs aux cultures stratégiques, dont les céréales, les plantes oléagineuses et sucrières, à travers des projets à grandes superficies au Sud, en partenariat avec le Qatar et l’Italie.