Application des prix de référence de l’OAIC pour les légumes secs : La nécessaire maîtrise des réseaux de distribution

09/08/2023 mis à jour: 14:53
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Les prix de référence fixés par l’Office  algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) en février dernier pour les légumes secs et le riz ont subi des augmentations. 

Ainsi, l’OACI chargé d’importer pour les besoins nationaux ces produits alimentaires depuis février dernier – après la vague de froid qui pour rappel avait  induit une flambée des prix– est revenu à la charge pour remettre de l’ordre sur le marché des légumes secs tout en limitant la marge bénéficiaire des intervenants dans la chaîne de distribution. Néanmoins, les nouveaux prix sont un peu plus élevés que les anciens.

Le prix de vente des lentilles aux consommateurs est ainsi de 280 DA/kg selon la dernière note de l’OAIC rendue publique ce 7 août, soit une augmentation de 50 DA. Pour les haricots blancs, l’Office a arrêté le prix à 280 da /kg (contre 260 da/ kg auparavant). Le prix des pois chiches a également augmenté de 50 da, passant de 330 da/kg en février dernier à 380 da/ kg actuellement. Parallèlement, concernant le riz, l’OACI n’a pas annoncé une importante hausse. Alors que  le prix était fixé à 140 da/ kg, il y a sept mois, il est actuellement à 160 da/kg, soit une hausse de 20 da.

Ces prix contrastent avec ceux appliqués par les détaillants depuis plusieurs semaines pour les légumineuses et depuis la décision de l’Inde d’interdire l’exportation du riz non basmati. Mais qui restent aussi élevés par rapport aux petites et moyennes bourses, comme nous le soulignera Hacène Menouar, président de l’association de protection des consommateurs El Aman. «Même avec cette liste, les prix de référence restent élevés connaissant l’importance de la demande pour ces produits de la part des couches moyennes et sachant que ces produits remplacent les protéines animales devenues inaccessibles», nous dira Hacène Menouar pour qui l’urgence est de travailler pour la maîtrise des réseaux de distribution pour  combler l’absence de la traçabilité et de la facturation, notamment au niveau des marchés de gros. Ce qui devrait se faire  à travers la numérisation selon notre interlocuteur. «Nous avons des cartels qui sont organisés dans tous les domaines et jouent sur les prix et sur la disponibilité», regrette M. Menouar. Il faudrait donc développer les circuits de distribution et les organiser de manière  efficace.
 

L’OACI est appelé dans ce sens à étoffer ces points de vente pour faire face à la demande. Les Coopérations de céréales et de légumes secs (CCLS) n’ont pas les moyens d’assurer une distribution régulière de ces produits. 

«L’Office  sera dans l’obligation de conclure des contrats avec le privé pour que les prix de référence soient appliqués un peu partout, sinon l’impact ne sera que faiblement ressenti», estime pour sa part Fadi Temmim, coordinateur national de l’Association de protection des consommateurs (Apoce). Selon cette association, il y a lieu de faire suivre une telle démarche par le renforcement du contrôle pour ce qui est de la facturation et de l’application des prix fixés. 

Ce qui reste à vérifier sur le terrain dans un marché soumis au diktat des commerçants comme c’est le cas pour d’autres produits de large consommation. Les hausses appliquées sont d’ailleurs souvent injustifiées.

Sinon, comment expliquer l’augmentation des prix  des lentilles, des pois chiches et des haricots blancs depuis quelques semaines ? D’autant que les nouveaux prix sont appliqués, alors que la consommation est en baisse en cette période de grandes chaleurs. Même interrogation pour le riz dont les stocks importés avant les restrictions annoncées par l’Inde ne sont pas encore épuisés. «Ce sont des pratiques illégales, les détaillants et les grossistes se sont déjà préparés pour l’arrivée de l’automne.

 Ils nous ont habitués à ce genre de comportements. Les consommateurs sont toujours les perdants», regrette un père de famille. Et de poursuivre : «Nous n’arrivons pas à sortir de cette spirale inflationniste en l’absence de l’intervention des services concernés.» Interrogé sur les raisons de hausses appliquées, un commerçant nous répond : «Le problème se pose au niveau des grossistes. Nous sommes obligés de suivre, sinon nous risquons des pertes.»

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