Annonçant des découvertes prometteuses, Mohamed Arkab affirme : «Le lithium peut positionner l’Algérie en acteur-clé des technologies vertes»

30/12/2024 mis à jour: 19:21
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Photo : D. R.

Le ministre a relevé l’importance du lien entre le développement des énergies renouvelables  et celui des minerais stratégiques. «La transition énergétique ne se limite pas aux ressources renouvelables, mais englobe aussi les matériaux essentiels à leur développement», a précisé Mohamed Arkab dans son discours.

Dans son allocution hier à l’ouverture du workshop dédié au lithium, le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, a fait part de découvertes prometteuses concernant ce métal communément appelé «l’or blanc» dans le sud du pays, notamment dans le massif du Hoggar. Ces régions, riches en formations granitiques et pegmatitiques, présentent en effet des conditions géologiques favorables à l’exploitation du lithium.

Cette richesse importante est en quête d’exploitation étant une opportunité économique majeure qui permettra à l’Algérie de renforcer sa place sur la scène internationale dans ce domaine. L’Algérie ambitionne en effet, selon le ministre, de s’imposer comme un acteur majeur dans l’exploitation du lithium et des technologies vertes.

En somme, le premier responsable du secteur a principalement mis l’accent sur les bénéfices économiques d’une exploitation locale du lithium, appelant à orienter les efforts vers cette filière. «Il est temps de nous concentrer sur les minerais stratégiques à forte valeur ajoutée, comme le lithium, qui peut positionner l’Algérie en acteur-clé des technologies vertes», a affirmé Mohamed Arkab en présence des secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, chargés des Mines et des Energies renouvelables, des PDG des groupes Sonatrach, Sonarem et Sonelgaz, ainsi que des présidents d’agences et d’organismes relevant du secteur, d’acteurs d’institutions officielles, de sociétés et d’instituts de recherche et de développement, d’investisseurs, de chercheurs et d’experts de renom.

Des experts dont la contribution est fortement attendue dans ce cadre, notamment pour ce qui est de la stratégie à mettre en œuvre dans ce cadre. «Le lithium représente un défi majeur que nous devons relever pour ouvrir une nouvelle ère économique pour notre pays», a-t-il déclaré. Et d’insister sur la nécessité de mettre en place une stratégie «claire et ambitieuse». Pas seulement pour le lithium,  mais également pour les autres ressources minérales dont regorge le pays et qui restent cependant sous-exploitées.

Abordant cette question, Arkab n’a pas manqué de rappeler les efforts financiers consentis pour les programmes d’exploration et de recherche. Ce qui a conduit à la découverte de centaines de gisements et ce qui s’est traduit par ailleurs par l’organisation de nombreuses enchères via l’Agence nationale des activités minières.

Le ministre a relevé l’importance du lien entre le développement des énergies renouvelables et celui des minerais stratégiques. «La transition énergétique ne se limite pas aux ressources renouvelables, mais englobe aussi les matériaux essentiels à leur développement», a précisé Mohamed Arkab dans son discours.

Une alternative pour accélérer la transition

De leur côté, les experts qui ont participé aux ateliers tenus à l’occasion ont estimé que le lithium constitue une alternative importante pour accélérer la transition énergétique en Algérie, en permettant notamment de stocker l’énergie verte produite à travers le pays. Ainsi, le professeur Karim Zaghib, expert international en techniques des batteries, a plaidé en faveur du développement des batteries lithium-ion, afin de stocker l’énergie issue des énergies renouvelables.

Parmi ces types de batteries, il existe des batteries appelées «LFP», constituées du trio lithium-fer-phosphate, a expliqué l’expert algérien établi au Canada, lors d’une présentation dans laquelle il a abordé la question de l’électricité et son impact sur la société. Il s’agit pour le spécialiste de se concentrer sur l’importance de l’innovation dans la technologie des batteries pour parvenir à la durabilité et réduire l’empreinte carbone.

Le professeur Zaghib a, par ailleurs, abordé les différents types du stockage d’énergie et la comparaison entre différentes batteries et leurs caractéristiques telles que la densité énergétique et la sécurité, ainsi que le processus de conversion des métaux, en particulier comment convertir les minerais de lithium en matériaux prêts à être utilisés dans les batteries. Et d’énumérer les différents usages du lithium, notamment dans l’industrie du verre, la céramique, le traitement de l’air et même dans la médecine.

Mais pour exploiter cette richesse, il est nécessaire, selon M. Zaghib, «d’investir dans la formation du capital humain et encourager le recyclage» pour récupérer le lithium à partir des objets usés tels que les téléphones mobiles, les micro-ordinateurs et les batteries usagées. Selon lui, 28 tonnes de batteries recyclées permettent par exemple d’obtenir une tonne de lithium.

L’appel a été également lancé pour l’élaboration d’une cartographie nationale des produits miniers rares. Pour sa part, le directeur de l’Agence du service géologique de l’Algérie, Abderezak Khama, a souligné l’importance du lithium, car entrant dans la composition de différents outils technologiques.

«Nous avons des indicateurs sur la présence du lithium en Algérie, notamment dans la région du Hoggar. Nous avons aussi les chotts qui représentent un potentiel à étudier et à valoriser, en approfondissant et en actualisant les anciennes recherches réalisées», a estimé M. Khama.
 

 

 

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