Depuis son lancement en mois de janvier dernier, la plateforme de l’Agence Nationale de l’Auto-Entrepreneur, « anae.dz », connaît un engouement significatif important. Près de 42 000 utilisateurs s’y sont inscrits et plus de 10 000 cartes d’auto-entrepreneurs ont été distribuées.
« Depuis le lancement officiel de la plateforme ; nous observons une affluence croissante de toutes les tranches d'âge, pas seulement des jeunes. Ces derniers sont attirés par un statut qui leur permet de régulariser leurs activités informelles d’auto-entrepreneuriat, leur permettant ainsi d'échapper au calvaire du marché noir et d’éviter ses difficultés », affirme Sidhoumi Khaled, sous-directeur au Ministère de l'Économie de la Connaissance, des Start-ups et des Micro-entreprises (ANADE) soulignant que l’ANAE a développé et mis en place cette plateforme spécialement pour l’enregistrement des freelancers et des prestataires de services dans le registre national de l’auto-entrepreneur pour l’obtention de la carte d’auto-entrepreneur.
« Ce statut offre de multiples avantages, tels que l’expansion du marché pour les entrepreneurs. Ceux qui opèrent dans l’informel ont un réseau de partenaires souvent restreint et privé, tandis que ceux qui sont réglementés peuvent élargir leur cercle de partenariat et même collaborer avec des entreprises nationales, des hôpitaux, selon leur domaine d’activité », explique M. Sidhoumi. S’exprimant en marge de la participation de l’ANAE au salon ECO-ECSEL Expo du E-commerce et de l’économie numérique qui se tient du 6 au 8 mai à Oran, il affirme que cette carte est équivalente au registre de commerce et à la carte d'artisans. Elle entraîne une affiliation automatique à la CASNOS (assurance maladie et cotisation à la retraite) avec tous les autres avantages que cela implique.
M. Sidhoumi ajoute que la fiscalité de l’auto-entrepreneur dépend de l’Impôt Forfaitaire Unique (IFU), avec un taux de 0.5 % de son chiffre d'affaires annuel. Dans le même ordre d’idées, Slimane Ghani, représentant de la direction des impôts Alger-Centre, note que ce régime de fiscalité est préférentiel, étant soumis à l’IFU et à la couverture sociale via la CASNOS.
Le service de la plateforme ANAE.DZ est numérisé à 95 % pour toutes les inscriptions et jusqu'à l’obtention de la carte d’auto-entrepreneur. La demande se fait sur la plateforme où il suffit de remplir un formulaire simple, en indiquant l’activité professionnelle et les informations d'état civil, d’ajouter une photo et une copie de la carte d’identité, de valider le numéro de téléphone et d’approuver la demande de la carte. Pour le reste du processus, l’auto-entrepreneur a besoin d’un numéro d’identité fiscale obtenu auprès des impôts. L’authentification de son dossier nécessite une visite aux services fiscaux, accompagnée de l’attestation de NIF, du formulaire de déclaration d’existence, de la carte d’entrepreneur et du justificatif de résidence.
En ce qui concerne l’affiliation à la CASNOS, le processus est automatique: l’auto-entrepreneur obtient son numéro de sécurité sociale sur la plateforme et peut choisir de payer son abonnement annuel à la sécurité sociale en espèces ou en ligne via l’espace « Damancom ».
L’ANAE informe et sensibilise
Pour vulgariser cette nouveauté dans le marché du travail, l’ANAE intensifie ses efforts pour toucher le maximum de personnes. Une journée de sensibilisation a été programmée aujourd’hui à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari-Boumediene (USTHB) au profit des étudiants et des jeunes diplômés afin de les sensibiliser à l’importance de l’auto-entreprenariat. Cette initiative vise à promouvoir l’esprit entrepreneurial en milieu universitaire en facilitant l’accès à l'auto-emploi pour les jeunes et en les encourageant à s’intégrer dans l’économie formelle, contribuant ainsi à la prospérité de l'économie nationale. Le coup d’envoi a été donné depuis l’Université d’Oran à travers une visioconférence menée par un représentant du ministre de l’Économie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises.
Afin d'aider les étudiants et les jeunes diplômés à créer leur propre startup ou micro-entreprise, le formateur au Centre de Développement de l’Entreprenariat (CDE) de l’USTHB a expliqué les différentes procédures et mécanismes lors de cette journée. Il a également mis en lumière les avantages du statut de l’auto-entrepreneur qui offre plusieurs facilitations.
« Les domaines du conseil, de l’expertise et de la formation, les services numériques et activités connexes, ainsi que les prestations à domicile, les services à la personne, les services de loisirs et de récréation, les services aux entreprises, les services culturels, de communication et d’audiovisuel sont les activités éligibles au statut d’auto-entrepreneur », énumère M. Tidadini.
Il est à noter que cette journée de sensibilisation est la troisième qu’organise le CDE. Cette rencontre a mis en avant les expériences d’étudiants et de jeunes diplômés lancés dans le domaine de l’auto-entreprenariat. Les rencontres précédentes, quant à elles, avaient abordé plusieurs thèmes importants tels que les premières démarches à suivre pour créer un projet ou encore le modèle de bilan comptable d’une micro-entreprise.