Amélioration du climat des affaires, réforme bancaire, restructuration… : Les promesses économiques des candidats

25/08/2024 mis à jour: 00:57
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Les programmes des trois candidats à la présidentielle présentent certains points de similitude - Photo : H. Lyès

A chacun son discours et à chacun ses engagements dans cette campagne électorale pour redynamiser l’économie.

Amélioration du climat des affaires, création de pôles économiques, diversification de l’économie, réforme bancaire, équité territoriale, développement des régions du Sud, valorisation de la ressource humaine et bien d’autres sujets figurent parmi les principales questions abordées par les candidats à l’élection présidentielle du 7 septembre prochain.

A 13 jours du rendez-vous électoral, les candidats et leurs représentants multiplient les sorties et les meetings pour présenter les priorités de leurs programmes. Des priorités qui sont majoritairement d’ordre économique. A chacun ses engagements et ses promesses dans ce cadre.

Se basant sur les faiblesses actuelles de l’économie algérienne, les animateurs de cette campagne en pleine période estivale tentent de convaincre en mettant l’accent sur les attentes des citoyens et des opérateurs économiques. Certaines questions se taillent la part du lion par rapport à d’autres dans les interventions des candidats et de leurs représentants.

Tebboune : «Une révolution économique et agricole»

C’est le cas notamment pour la mise en place des pôles économiques intégrés, une question qui figure dans le programme actuel du gouvernement. «Pour le candidat Tebboune, le développement des zones économiques à travers l’ensemble des wilayas du pays est prioritaire, car c’est avec une économie forte que la souveraineté d’un pays se construit», a déclaré, hier, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Mustapha Yahi, à partir de Sétif. Et ce, après avoir souligné la veille depuis Touggourt que le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune est porteur d’une vision stratégique claire pour la réalisation d’un développement global dans le sud du pays.

L’on parle même à ce niveau d'«une révolution économique et agricole». «Le Sud bénéficie d'un intérêt particulier dans le programme du candidat indépendant, visant à réaliser une révolution économique et agricole dans la région et à en faire une locomotive de développement de l'économie nationale grâce aux potentialités et aux richesses considérables qu'elle recèle», a relevé Mustapha Yahi, dont les sorties rappellent à chaque fois les réalisations du premier mandat.

Un point sur lequel insistent les représentants de Tebboune promettant «de nouveaux horizons à l’économie nationale et un soutien à l'économie pour instaurer un Etat moderne à la hauteur des attentes des citoyens».

Justement, à ce niveau, pour le prochain quinquennat, ce ne sont pas les attentes qui manquent, particulièrement pour la débureaucratisation de l’acte d’investir au niveau local et la facilitation des conditions à cet effet (financement, foncier…). Mais également pour l’accélération de la mise en place des moyens de paiement modernes et l’ouverture des bureaux de change.

Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelkrim Benmbarek, a assuré également, depuis Batna, que «le choix du programme du candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune lors de la présidentielle du 7 septembre consolidera la stabilité économique et la cohésion sociale, et assurera la continuité dans la réalisation davantage d’acquis». L’intervenant a salué à l’occasion «le bond qualitatif enregistré dans le développement à travers les wilayas au cours du premier mandat de M. Abdelmadjid Tebboune».

Aouchiche : «Rétablir la confiance envers le système monétaire»

Si Tebboune parle de nouveaux horizons, de son côté, le candidat du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, promet une restructuration de l’économie nationale en fonction des spécificités de chaque région du pays.

Là aussi, les engagements portent sur «les pôles industriels et agricoles» pour «mettre fin à la dépendance aux hydrocarbures» et sur la création de clusters et de zones économiques spéciales pour favoriser l’innovation et la collaboration entre entreprises. «Notre pays a tous les atouts pour construire une économie diversifiée et intégrée tenant compte des spécificités et des potentialités de chaque région», a indiqué à Jijel Aouchiche, dont le programme électoral est intitulé «Vision de demain».

Globalement, pour le candidat du FFS Youcef Aouchiche, il s’agit d’améliorer le climat des affaires en misant sur «un allégement des procédures de création d’entreprises», «la garantie d’une stabilité du code des investissements», «la dépénalisation de l’acte de gestion pour encourager l’entrepreneuriat» et des gages de «transparence dans l’attribution des marchés publics et les transactions commerciales».

Le candidat propose par ailleurs la mise en place d’un «fonds souverain alimenté par les revenus du pétrole et du gaz pour investir stratégiquement dans divers secteurs économiques». Autre point contenu dans son programme : «utiliser le secteur des énergies et des mines comme levier pour soutenir et développer les autres secteurs économiques».

Pour Aouchiche, le cap est mis sur l’investissement dans les industries sidérurgique, métallurgique, mécanique, électrique, électronique, agroalimentaire et chimique, mais également sur l’instauration de nouvelles incitations fiscales et financières aux entreprises investissant dans la recherche et le développement de nouveaux produits et procédés.

En matière de réforme du système bancaire, le candidat du FFS a inscrit parmi ses priorités «la réhabilitation des missions fondamentales et régaliennes de la Banque d’Algérie» en lui accordant «une indépendance vis-à-vis des pouvoirs exécutif et politique».

De même qu’il est question d’œuvrer pour assurer «la stabilité monétaire». Il s’agit surtout pour Aouchiche, tel que mentionné dans son programme, de «rétablir la confiance envers le système monétaire».

Dans ce sillage, le candidat du FFS suggère une révision de la loi monétaire et bancaire, un élargissement des pouvoirs du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) et la digitalisation de tout le système bancaire pour renforcer leur transparence. La dynamisation de la Bourse figure également parmi les engagements de Youcef Aouchiche.

Hassani : «Faciliter l’accès au foncier»

Pour sa part, le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani Cherif, insiste dans ses meetings électoraux sur la relance des projets agricoles, industriels et touristiques, en investissant dans la ressource humaine. De ce côté aussi, l’accent est mis sur le Sud. Le candidat du MSP promet d’ailleurs une révolution économique et agricole dans la région.

De manière générale, pour ce qui est de l’investissement, le candidat du MSP s’engage à «consacrer la compatibilité et la visibilité des législations» régissant l’investissement, à «limiter le recours à la règle de 51/49 aux secteurs stratégiques et de garantir un suivi régulier des indicateurs liés à l’environnement des affaires».

Il s’agit notamment pour Abdelaali Hassani Cherif de faciliter l’accès au foncier et de «résorber la dichotomie du secteur économique suivant une approche socioéconomique».

La simplification des procédures de déclaration et de paiement fiscaux est l’autre priorité affichée. Et ce, en plus de «l’amélioration des modèles de management des banques et des établissements financiers».

Il s’agit aussi pour le candidat du MSP d’assurer une certaine «équité entre les transactions bancaires conventionnelles et islamiques». Le candidat propose également de «développer le système d’assurance Takaful» qui, faut-il le noter, est en phase de faire ses premiers pas en Algérie. 

 

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