Alors qu’un couloir vert est prévu pour les grands projets agricoles au Sud : Le financement de l’agriculture élargi à toutes les banques

05/12/2023 mis à jour: 07:07
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Le gouvernement aspire à faciliter la conduite des projets agricoles dans le Sud pour réaliser les résultats escomptés - Photo : D. R.

La part actuelle des wilayas du Sud dans la valeur de la production agricole atteint les 26% (sur un montant global de 4550 milliards de dinars), selon le premier responsable du secteur. Ces régions alimentent par ailleurs les besoins nationaux en céréales à hauteur de 11%, contre 26,4% pour les fruits et légumes, 32% pour la pomme de terre et enfin plus de 98% pour les dattes.

Une rencontre, la première du genre, a réuni, hier à Adrar, des représentants du gouvernement (quatre ministres), des walis du Sud, des parlementaires, des banquiers et des industriels sur l’agriculture saharienne.

C’est le premier rendez-vous dédié à l’un des dossiers les plus importants du secteur, auquel a assisté le ministre nouvellement installé, Youcef Cherfa, qui a annoncé à l’occasion l’ouverture d’un couloir vert pour faciliter l’accès au foncier, le raccordement à l’énergie électrique et les procédures liées au forage des puits.

Un cadre réglementaire est en phase de préparation à cet effet. Des mesures destinées aux grands investissements structurants dans le Sud, tels que précisé dans le discours du ministre. Une autre nouveauté est également prévue. Le financement de l’agriculture ne sera plus du ressort de la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR) uniquement.

Il sera désormais élargi à l’ensemble des acteurs de la scène bancaire. Et ce, à la faveur de la convention conclue hier en marge de la rencontre entre le ministère de l’Agriculture et l’Association des banques et établissements financiers (ABEF). Il s’agit également d’accompagner les agriculteurs via des bureaux d’études agréés.

A travers de tels dispositifs, le gouvernement aspire à faciliter la conduite des projets agricoles dans le Sud pour réaliser les résultats escomptés, à savoir développer les filières stratégiques (lait, huile, sucre, aliments de bétail…) et réduire la dépendance vis-à-vis des importations, à travers notamment la mise en place de pôles intégrés spécialisés dans le Sud, qui représente, à titre indicatif, 7% de la surface agricole utile (SAU) globale.

Leur part actuelle dans la valeur de la production agricole atteint les 26% (sur un montant global de 4550 milliards de dinars), selon le premier responsable du secteur. Ces wilayas alimentent, par ailleurs, les besoins nationaux en céréales à hauteur de 11%, contre 26,4% pour les fruits et légumes, 32% pour la pomme de terre et enfin plus de 98% pour les dattes.

«Les wilayas du Sud ont joué un grand rôle dans la réussite de la saison agricole 2022-2023 en dépit de la sécheresse. Cependant, on est loin d’atteindre les objectifs tracés», a souligné le ministre, mettant en exergue la nécessité de lever les entraves. D’où l’organisation de cette rencontre, qui a été l’occasion aux participants de faire le point sur l’investissement agricole dans le Sud, mais également de souligner les potentialités que recèlent ces régions pour ce qui est des filières stratégiques essentiellement.

L’objectif de cette rencontre étant également d’évaluer les dispositifs d’accompagnement mis en place depuis la création de l’Office de développement des cultures industrielles en terres sahariennes (ODAS), et de mettre en valeur les opportunités d’investissement existantes dans les wilayas concernées par le programme.

Organisée sous le thème : «L’agriculture dans le Sud, un atout majeur pour la sécurité alimentaire», la rencontre tend globalement à mettre en valeur les capacités des régions du Sud dans le cadre de la promotion de «la nouvelle stratégie», mise en œuvre depuis quatre ans et portant sur l’investissement agricole structurant, dont les objectifs sont le renforcement de la sécurité alimentaire et la réduction de la facture des importation.

L’occasion a été pour les participants d’aborder les entraves rencontrées sur le terrain par les investisseurs et de débattre autour des solutions à adopter pour accélérer la cadence des projets. Il s’agit essentiellement d’arrêter un plan de travail pour renforcer la coordination intersectorielle en vue d’insuffler un nouvel élan et une nouvelle dynamique à l’investissement agricole, sachant que les blocages sont globalement d’ordre administratif et se posent au niveau local.

Ce qui explique le recours au couloir vert. Pour rappel, depuis sa création en 2020, l’ODAS a attribué plus de 282 000 ha de terres agricoles destinées à la production stratégique, à sa tête les céréales, à travers les wilayas du Sud. Un autre portefeuille foncier est en phase de lancement, selon le ministre Youcef Cherfa.

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