Alors que l’UE prévoit de nouvelles sanctions : L’Opep prévient qu’elle ne remplacera pas le pétrole russe

05/05/2022 mis à jour: 18:48
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Le pétrole russe peine à trouver des clients

La réunion de l’OPEP+ se tient aujourd’hui dans un contexte très tendu, marqué par la proposition de l’Union européenne d’appliquer un embargo pétrolier progressif sur la Russie. Une annonce qui a fait réagir le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo, qui a déclaré, lors de la réunion du comité technique conjoint de l’OPEP+ qui se tenait hier, en prélude aux réunions de l’Opep+, qu’«il n’était pas possible pour d’autres producteurs de remplacer l’approvisionnement russe».
 

«Ce qui est clair, c’est que les exportations russes de pétrole (...) de plus de 7 millions de bpj ne peuvent pas être compensées ailleurs. La capacité de réserve n’existe tout simplement pas», a déclaré le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Sanusi Barkindo, dans son allocution prononcée en ouverture des travaux du Comité technique conjoint (JTC) de la Déclaration de coopération (DoC), qui a tenu hier sa 62e réunion par vidéoconférence pour examiner les conditions et les tendances émergentes du marché mondial du pétrole. La rencontre s’est tenue en préparation de la 40e réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) et de la 28e réunion ministérielle OPEP et non-OPEP (ONOMM), toutes deux prévues aujourd’hui.
 

Dans son allocution, le secrétaire général de l’OPEP a rappelé en outre «le rôle déterminant joué par les pays membres de l’OPEP et les pays producteurs de pétrole non membres de l’OPEP participant à la DoC suite au déclenchement de la pandémie de Covid-19 en 2020». «Le secrétaire général a également abordé les incertitudes actuelles liées aux développements géopolitiques et les conséquences possibles pour le marché pétrolier. Il a encouragé les pays de la DoC à continuer de coopérer à travers le cadre historique dans l’intérêt de la stabilité du marché pétrolier et de la croissance économique», indique le communiqué de l’Opep.
 

«Il est vital que nous ayons des marchés de l’énergie stables, tant pour les producteurs que pour les consommateurs, comme cela a été le cas pendant la pandémie. A cet égard, nous exhortons les dirigeants mondiaux à continuer de soutenir le type de multilatéralisme présenté dans la DoC, afin d’assurer un flux d’énergie sans entrave, stable et sûr vers le monde entier», a-t-il ajouté. 
 

L’OPEP+ devrait convenir, à l’issue de sa réunion prévue aujourd’hui, d’une nouvelle légère augmentation des objectifs de production pour juin, en dépit des attentes selon lesquelles les sanctions européennes réduiraient la production russe et contrecarreraient davantage les inquiétudes sur la croissance de la demande liées aux blocages sanitaires chinois.
 

Les ministres de l’OPEP+ devraient ainsi convenir d’augmenter les objectifs de production de 432 000 barils par jour (bpj) pour juin, en vertu d’un accord conclu en juillet de l’année dernière, prévoyant le même seuil d’augmentation mensuelle jusqu’à la fin septembre, pour annuler ses réductions de production restantes. Hier, les prix du pétrole ont bondi dès les premières heures de cotation de plus de 4%, dans le sillage de l’annonce des sanctions prévues par l’UE, le brut Brent atteignant près de 110 dollars le baril.
 

Selon un rapport interne répercuté par Reuters, l’OPEP+ s’attend à ce que l’offre dépasse la demande de 1,9 million de bpj en 2022, soit 600 000 bpj de plus qu’une prévision précédente. L’OPEP prévoit que la demande mondiale de pétrole en 2022 augmente de 3,67 millions de bpj en 2022, en baisse de 480 000 bpj par rapport à ses prévisions précédentes. A ce propos, le secrétaire général de l’Opep a déclaré que les blocages chinois freinaient l’utilisation des carburants de transport et des matières premières pétrochimiques.
 

L’OPEP+ prévoit, par ailleurs, que la production de pétrole des pays non OPEP de l’alliance soit en moyenne de 18,2 millions de bpj, soit une révision à la baisse de 600 000 bpj par rapport aux prévisions précédentes, reflétant en partie la baisse des approvisionnements russes, survenus dans le sillage de la crise avec l’Ukraine.
 

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