Alors que les prix réagissent aux sanctions occidentales contre la Russie : L'Opep+ joue sa cohésion

02/06/2022 mis à jour: 09:53
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Les prix du pétrole poursuivaient hier leur tendance haussière, suite à la décision des dirigeants de l'Union européenne de mettre en œuvre une interdiction partielle et progressive du pétrole russe.

Les prix réagissent aussi à la décision de la Chine de mettre fin à son verrouillage dû à la Covid-19 à Shanghai, et aux consultations préalables des membres de l'Opep+ qui tiennent aujourd'hui leur réunion mensuelle. Une réunion sous haute tension au vu de spéculations sur une possible exemption de la Russie.

Le brut Brent était en hausse à plus de 117 dollars le baril en début de cotation, alors que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a augmenté, au-dessus de 116 dollars le baril. Les deux indices de référence entament le mois de juin en nette hausse, après avoir enregistré des gains importants en mai, marquant un sixième mois consécutif de hausse des prix.

Alors qu'en Chine, le verrouillage strict dû à la Covid-19 à Shanghai a pris fin hier, après deux mois de strict cloisonnement de la ville, ce qui suscite des attentes d'une demande de carburant plus ferme du pays et donc une reprise des importations chinoises, les dirigeants de l'UE se sont mis d'accord sur le principe de réduire de 90% les importations de pétrole en provenance de Russie d'ici la fin de cette année.

Les sanctions les plus sévères du bloc depuis le début de la crise entre la Russie et l'Ukraine. Une fois pleinement adoptées, les sanctions sur le brut seront échelonnées sur six mois et celles sur les produits raffinés sur huit mois. L'embargo exempte le pétrole transporté par oléoduc, une concession faite à la Hongrie et à deux autres Etats enclavés d'Europe centrale, qui se sont opposés aux sanctions.

Peu de temps après la décision de l'Union européenne de réduire considérablement les importations de brut russe, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a atterri à Riyad, en Arabie Saoudite, pour rencontrer son homologue saoudien, le prince Faiyçal Ben Farhan Al Saoud.

Les deux hommes ont salué le niveau de coopération au sein de l'OPEP+, selon les déclarations à la presse du ministère russe des Affaires étrangères. «Les deux parties ont noté l'effet stabilisateur que la coopération étroite entre la Russie et l'Arabie Saoudite a sur les marchés mondiaux des hydrocarbures, dans ce secteur stratégiquement important», a déclaré le ministère russe dans un communiqué publié sur son site internet.

La déclaration intervenait alors que les médias occidentaux rapportaient que certains membres de l'OPEP+ envisageaient de retirer la Russie du groupe. Le Wall Street Journal, citant des délégués «anonymes» de l'OPEP, a suggéré que l'exemption de la Russie de l'OPEP+ pourrait potentiellement ouvrir la voie à d'autres producteurs pour pomper beaucoup plus de brut, comme le souhaitent les Etats-Unis et les pays européens.

Une décision qui pourrait faire vaciller l'alliance OPEP+ formée en 2016, et qui met en œuvre depuis 2020 des réductions de production pour maintenir la stabilité des marchés pétroliers et agir contre l'effondrement des prix, en particulier alors que les économies se sont fortement contractées pendant la pandémie de Covid.

Officiellement, aucune information n'a été publiée sur le sujet de l'exemption de la Russie, à la veille de la réunion mensuelle de l’OPEP qui se tient aujourd'hui par viséoconférence.

L'OPEP+ devrait en principe s'en tenir à un accord de production de pétrole conclu l'année dernière, et relever les objectifs de production de juillet de 432 000 barils par jour, selon des déclarations de six sources de l'OPEP+ à Reuters, ce qui confirme que l'Alliance continue de repousser les appels occidentaux à une augmentation plus rapide de la production pour faire baisser les prix. 

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