Alors que le G7 menace de plafonner les prix des exportations russes : Les prix du pétrole repartent à la hausse

03/09/2022 mis à jour: 09:16
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Les prix du pétrole se sont à nouveau raffermis, à quelques jours de la réunion de l’OPEP+ qui pourrait décider lundi prochain de nouvelles réductions de production. Le rebond des prix intervient alors que les pourparlers nucléaires entre l’Iran et les Etats-Unis semblent au point mort et que la Russie menace de priver certains pays de pétrole, en cas d’une décision du G7 en faveur d’un plafonnement de prix. 

Les contrats à terme sur le brut Brent ont augmenté de plus de 2 dollars à 94,37 dollars le baril en début de cotation, et les contrats à terme sur le brut US West Texas Intermediate (WTI) ont également progressé de 2 dollars, à 88,61 dollars.
 

Les deux indices de référence ont glissé de 3% à des creux de deux semaines lors de la session précédente et le Brent était sur la bonne voie pour une baisse hebdomadaire de près de 6% tandis que le WTI était prévu pour une chute d’environ 5% au cours de la semaine.
 

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+) doit se réunir le 5 septembre dans un contexte tendu, le principal producteur, l’Arabie Saoudite, affirmant que les prix ne reflètent pas les fondamentaux du marché. L’OPEP+ a révisé cette semaine les équilibres du marché pour cette année et voit désormais la demande en retard sur l’offre de 400 000 barils par jour (bpj), contre 900 000 bpj prévus précédemment. Le groupement de producteurs s’attend à un déficit de marché de 300 000 bpj dans son scénario de base pour 2023.
Après le gaz, la Russie menace de priver des pays de pétrole 
 

Le marché garde, par ailleurs, un œil sur un éventuel plafonnement des prix des exportations de pétrole russe. Les ministres des Finances du G7 devaient confirmer, hier, leur intention d’imposer un plafonnement des prix du pétrole russe, dans le but de limiter les revenus de Moscou, et d’éviter les flambées des prix de l’or noir. En réponse à cette initiative, le Kremlin a déclaré, hier, que la Russie cesserait de vendre du pétrole aux pays qui imposent des plafonds de prix sur les ressources énergétiques de la Russie. Des plafonds qui, selon Moscou, conduiraient à une déstabilisation significative du marché mondial du pétrole. «Les entreprises qui imposent un plafonnement des prix ne feront pas partie des bénéficiaires du pétrole russe», a déclaré, selon Reuters, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, aux journalistes lors d’une conférence téléphonique, approuvant les propos tenus jeudi par le vice-Premier ministre Alexander Novak. «Nous ne coopérerons tout simplement pas avec eux sur des principes non marchands», a souligné Peskov. «Une chose peut être dite avec confiance : une telle décision conduira à une déstabilisation significative des marchés pétroliers.»
 

Plus tôt cette année, l’Union européenne a imposé une interdiction partielle des achats de pétrole russe, qui, selon Bruxelles, stoppera 90% des exportations russes vers le bloc des Vingt-Sept membres lorsqu’elle entrera pleinement en vigueur. La cheffe de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré vendredi qu’il était temps pour l’UE d’envisager un plafonnement des prix similaire sur les achats de gaz russe. En réponse, Peskov a déclaré que «ce sont les citoyens européens qui payaient le prix de ces mesures, et s’appauvrissent (…) alors les entreprises américaines s’enrichissent». 
 

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