Alors que la communauté internationale sombre dans l’indifférence : Statu quo meurtrier à Ghaza et en Cisjordanie

01/09/2024 mis à jour: 00:40
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Tous les enfants de Ghaza et de Cisjordanie sont en danger de mort - Photo : D. R.

Le ministre de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé un nouveau bilan hier, porté désormais à près de 41 000 victimes, des femmes et des mineurs en majorité, depuis le début du conflit.

La guerre contre Ghaza entre dans son onzième mois, avec son lot de massacres quotidiens sur fond de désengagement international. Plus de 94 000 Ghazaouis, pour la grande majorité des civils, ont été blessés depuis octobre dernier, indique le même bilan.

Bientôt une année de carnages acharnés et rien ne semble infléchir les intentions meurtrières du gouvernement Netanyahu, puisque durant les dernières 48 heures, près de 90 personnes ont péri sous les tirs d’artilleries dans plusieurs sites de réfugiés, selon le responsable palestinien.

Dans le camp de réfugiés d'Al Nuseirat, 9 membres d’une même famille ont été tués suite à un bombardement, rapportent des sources hospitalières, indiquant par ailleurs que des pilonnages nocturnes, tout aussi meurtriers, ont continué à cibler le camp de réfugiés de Jabaliya.

La résistance ne baisse pas les bras pour autant, puisque, de l’aveu même des autorités militaires israéliennes, d’intenses combats ont continué à opposer hier leurs troupes aux éléments armés du Hamas, sur plusieurs points de ce vaste territoire de ruines auquel est réduite la bande de Ghaza.

Mais depuis plusieurs jours, les regards se tournent plutôt vers la Cisjordanie, où de petits groupes de combattants palestiniens reprennent l’initiative. La chaîne qatarie Al Jazeera cite des rapports de renseignements à Tel-Aviv qui multiplient les avertissements, à l’intention des autorités sécuritaires, sur l’imminence d’une explosion généralisée sur le territoire si les populations sur place continuaient à subir l’embargo économique et le harcèlement militaire.

Le scénario mettrait en difficulté l’armée, notent encore les rapports, déjà sur la brèche à Ghaza et plus au nord, à la frontière avec le Liban. Durant la journée d’hier, la situation a continué à être tendue dans la localité de Jénine, place forte de la résistance à l’occupation, où se déploient en nombre  les blindés israéliens.

Selon le directeur d’un hôpital sur place, cité par les médias, le bruit des explosions ne cesse depuis les dernières 48 heures et tend même à gagner en intensité.

Les mouvements Jihad islamique et Hamas affirment, pour leur part, avoir coordonné des attaques contre les troupes israéliennes par le moyen de voitures piégées, alors que dans plusieurs camps de réfugiés, le mot d’ordre est à la mobilisation pour faire barrage aux incursions israéliennes. Les combats ont fait plus de 20 morts ces derniers jours, selon des sources palestiniennes, dont un octogénaire et deux adolescents.

Qui se souvient des négociations ?

Le gouvernement criminel de Benyamin Netanyahu profite donc du reflux des condamnations internationales pour continuer à martyriser les populations palestiniennes et tenter d’éradiquer les poches de résistance. Quant au processus de négociations, tous les acteurs semblent s’être résolus à l’impasse, concrètement au diktat israélien, en s'abîmant dans des rounds et discussions sans fin sur une trêve ou un cessez-le-feu.

Le contexte électoral américain, entré dans la phase sensible de la ligne droite à deux mois de l’élection, prive manifestement les médiateurs d’un catalyseur qui, tout en s’assumant comme un soutien inconditionnel de Tel-Aviv, imprégnait un agenda et un rythme aux tractations. 

L’assassinat d'Ismail Haniyeh à Téhéran, le 31 juillet dernier, est par ailleurs un tournant qui ne pouvait pas ne pas impacter, du moins dans le moyen terme, les capacités du mouvement Hamas à peser dans les pourparlers. Il y a également que la nouvelle donne imposée à l’Iran, avec la possibilité d’une confrontation armée ouverte, dicte à son régime un nouvel agenda dont les effets se font déjà sentir à travers la baisse d’activité de ses présumés proxys ces dernières semaines.

Les capricieux équilibres politiques en Israël, avec une extrême droite toujours aussi déchaînée et décidée à en découdre et des rapports lunatiques entre le Premier ministre et l’institution militaire, se manifestent également par une attitude contradictoire vis-à-vis de l’intérêt de négocier.

Jeudi dernier, une passe d’armes violente a opposé Benyamin Netanyahu à son ministre de la Défense, selon des médias, sur l’option d’occuper militairement une partie de l’enclave palestinienne, après la cessation des hostilités, et les deux hommes se sont séparés sans l’ombre d’un compromis.

Enfin, le retour de plus en plus évident du voisinage arabe à une posture de neutralité, après les quelques épisodes d’implication au profit de la protection des civils palestiniens et de l’arrêt de la guerre il y a quelques mois, laisse Ghaza et les autres Territoires palestiniens, aujourd’hui en ébullition, seuls face à la redoutable machine de guerre israélienne.

La Norvège dénonce l’attaque sioniste contre un convoi humanitaire

La ministre norvégienne du Développement international, Anne Beth Tevenrim, a indiqué vendredi que l’attaque sioniste contre un convoi d’aide du Programme alimentaire mondial (PAM) dans la bande de Ghaza «est absolument inacceptable».

Dans une déclaration publiée par le ministère du Développement international, reprise par l’agence palestinienne de presse Wafa, Mme Tefenrim s’est dite «choquée» suite au ciblage d’un véhicule des Nations unies par des tirs menés par les forces d’occupation sionistes.

La ministre norvégienne a indiqué que le véhicule transportant des employés du PAM avait été pris pour cible par les forces d’occupation, soulignant en outre que l’enclave palestinienne «est l’endroit le plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires». Mercredi, le PAM a annoncé la suspension de ses activités à Ghaza, «jusqu’à nouvel ordre», après qu’un véhicule de son convoi ait été exposé aux tirs des forces d’occupation sionistes.
 

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