Les consultations seront d’ordre technique et porteront sur les différends commerciaux entre les deux parties, a précisé Diego Mellado, le nouvel ambassadeur de l’UE en Algérie.
Prévues initialement en novembre dernier, les discussions sur la révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) auront lieu en janvier 2025. Une délégation de la direction générale du commerce de la Commission européenne (CE) est attendue à Alger dans ce cadre.
Les consultations seront d’ordre technique et porteront sur les différends commerciaux entre les deux parties. Des échanges de visites entre les deux parties suivront pour poursuivre les négociations sur ce dossier. C’est ce qu’a affirmé hier l’ambassadeur de l’UE en Algérie, Diego Mellado, lors d’une rencontre avec la presse.
L’accent sera mis sur les règles d’origine, les normes sanitaires et phytosanitaires, ainsi que les procédures douanières. Insistant sur la création d’une «ambiance apaisée» entre les deux parties, le représentant diplomatique de l’UE en Algérie précisera : «Avec l’Algérie, on veut regarder la relation dans sa globalité.»
Une relation jugée «positive» eu égard à l’importance des échanges, l’Europe étant le premier client de l’Algérie en gaz et le premier investisseur avec un stock de 23 milliards d’euros et des échanges commerciaux de 50 milliards d’euros, selon l’ambassadeur européen. «Nous sommes conscients que dans ce pays (l’Algérie, ndlr), il y a une volonté de diversifier l’économie, et en Europe, on mise sur l’industrialisation du continent.
L’Algérie devrait être un partenaire dans cette démarche d’industrialisation de l’Europe», ajoutera le nouvel ambassadeur de l’UE en Algérie. Pour ce dernier, il s’agit surtout d’évaluer vers des échanges beaucoup plus tangibles en révisant l’accord d’association dans sa globalité. «On n’a pas une étude point par point», a-t-il précisé à ce sujet, relevant que la réunion de janvier prochain est «très importante» dans ce nouveau contexte mondial. Un contexte dans lequel, l’élément géopolitique est à prendre en considération.
Un pacte pour la méditerranée en 2025
Et ce, au même titre que les défis climatiques et la transition énergétique. «L’énergie, c’est crucial avec l’Algérie. Nous voulons un partenaire énergétique solide pour aller vers la transition», a souligné l’ambassadeur, rappelant qu’une délégation algérienne du secteur s’est rendue à Bruxelles il y a deux semaines, pour discuter justement sur la coopération dans ce domaine. Une coopération que l’Europe aspire renforcer pas uniquement dans le cadre de l’AA.
Un nouvel outil sera en effet lancé en direction de la Méditerranée. Il s’agit du pacte euro-méditerranéen qui sera effectif dès 2025, en attendant, il y a eu la semaine dernière (dans le cadre de l’installation de la nouvelle Commission européenne) la création d’un nouveau portefeuille dédié à la Méditerranée, avec pour objectif le renforcement des liens entre ses deux rives.
Autrement dit, une politique de voisinage revisitée après l’échec de la politique européenne de voisinage (PEV). «On veut trouver des éléments communs pour redéfinir un pacte pour la Méditerranée. C’est vraiment une volonté politique. Il ne s’agit pas uniquement de liens commerciaux.
Le pacte pour la méditerranée aura comme grand titre de renforcer les liens», expliquera l’ambassadeur Diego Mellado. Et de préciser : «Une politique commune : c’est ce qu’on veut développer dans le nouveau pacte, notamment avec l’Algérie», que ce soit en matière d’investissement, de stabilité économique, de création d’emploi où d’énergie.
Il reste à savoir quel serait l’engouement des pays voisins du sud de l’Europe pour ce nouvel instrument de coopération. Une question qui se pose notamment pour l’Algérie qui bénéficie depuis 2023 de l’initiative européenne «Partenariat euro-algérien pour l’investissement durable». Un projet qui met également l’accent sur la promotion de la transition verte, de la sécurité énergétique et de la création d’emplois.