L’avant-dernier point de la visite de reconnaissance effectuée cette semaine à travers la daïra d’Aïn el Arba par le nouveau wali de Témouchent, est un chantier de réalisation d’un silo à céréales à Tamzoura.
Le chef de l’exécutif de wilaya s’est enquis de savoir si ce réservoir à grains sera opérationnel à l’heure de la campagne moisson battage 2025. C’est que la plaine de la Mleta où il est implanté fournit 40% de la production céréalière de la wilaya. Si le wali a été assuré qu’il le sera, aucun de ses interlocuteurs ne lui a cependant indiqué qu’il demeurera inutilisé cette année au regard de la sécheresse qui sévit depuis cinq ans et alors que deux mois après le lancement de la campagne labours semailles, début octobre, pas une goutte de pluie n’est venue humidifier le sol.
Par contre, paradoxalement, il lui a été expliqué que la moisson-battage devrait intervenir un mois avant depuis le changement climatique intervenu dans la région. Car depuis, sur les 48 000 ha de la plaine, aucun verdoiement ne s’est ajouté à celui qu’exhibent en coiffe les géants parmi les arbres multiséculaires qui, çà et là, par effet de contraste, soulignent la désolation générale.
Pis, le plus affligeant dans l’affaire, c’est l’absence de gratification des agriculteurs pour leur collectif et méritoire effort puisqu’ils n’ont laissé en friche le moindre arpent. Auparavant, avant l’arrachage du vignoble et l’abandon de cette spéculation par les pouvoirs publics, les agriculteurs avaient au moins la possibilité de compter en contrepartie sur les rentrées que leur rapportait leur production viticole.
Ceci étant, pour le reste des réalités de la daïra, il n’est d’aucuns qui ne relèvent d’autres indicateurs jugés positifs. Ainsi, il est noté l’érection d’une zone industrielle d’importance sur le territoire de la commune de Tamzoura, sauf que l’on ignore jusque-là l’impact socio-économique réel de cette entité sur la région.
Il n’en reste cependant pas moins vrai que cette daïra de 571 km², la plus vaste de la wilaya, est en train de rattraper son retard pour ce qui est des équipements structurels. Ainsi, en matière d’infrastructures scolaires, 36 établissements y accueillent sa population scolaire. Et parmi ceux en cours de réalisation, un CEM l’est en remplacement du collège Boushaba à Ain el Arba.
En fait, ce dernier aurait dû être rasé il y a plus de deux décennies en raison du risque que représentaient ses matériaux de construction, le ministère de l’Éducation ayant alors engagé une nationale opération de remplacement. C’est dire donc si Ain el Arba a été durablement sous-encadrée, comme toute zone considérée périphérique.
Elle rattrape également son déficit en matière de structures sanitaires. L’hôpital de 60 lits qui doit y être édifié pour ses 50 000 âmes attend que l’entrave sur son terrain d’assiette soit levée. En outre, au titre des satisfactions, l’on se plait à souligner que 99% de taux raccordement à l’AEP sont enregistrés, 95% au tout-à-l’égout, 99% à l’électricité, 85% au gaz de ville.
L’effort est aussi porté sur la construction de logements, un effort doublé d’un louable souci en matière d’urbanisme comme à Sidi Boumédiène où les bâtiments élevés ne dépassent pas le R+1, préservant ainsi un mode de vie à échelle humaine comme il sied en zone rurale.
Il reste cependant un acquis longtemps attendu en cette daïra, celui du dédoublement de la RN 108, ce qui lui permettra un accès direct à l’autoroute est-ouest qui passe à proximité. Ce projet, dont l’étude a été finalisée, profitera à l’ensemble de la wilaya en la désenclavant davantage.