Le chef de la diplomatie algérienne a entamé jeudi dernier une tournée dans trois capitales africaines, en l’occurrence Luanda (Angola), Kampala (Ouganda) et Bujumbura (Burundi).
L’Algérie affiche sa volonté de relancer, voire de densifier ses relations avec des pays du continent africain. Elle semble vouloir réactiver ses réseaux africains délaissés des années durant. En effet, après la récente visite du président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui a prononcé un discours historique devant le Parlement algérien, de nouveaux contacts sont pris avec d’autres pays d’Afrique noire avec qui l’Algérie avait des relations solides par le passé. Et c’est le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qui a été chargé, en tant qu’envoyé spécial du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, de cette mission.
Le chef de la diplomatie algérienne a entamé jeudi dernier une tournée dans trois capitales africaines, en l’occurrence Luanda (Angola), Kampala (Ouganda) et Bujumbura (Burundi). Hier, Ahmed Attaf, muni toujours de lettres manuscrites du président Tebboune, a été reçu par le président de la République d’Angola, Joao Manuel Gonçalves Lourenço. A cette occasion, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères, «le ministre a remis au président angolais une lettre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dont il a transmis les salutations fraternelles et fait part de la volonté de poursuivre leurs efforts communs pour ouvrir des perspectives plus larges aux relations de fraternité, de coopération et de solidarité entre les deux pays».
La rencontre, ajoute la même source, a permis «d’évoquer les différents aspects et axes des relations privilégiées entre l’Algérie et l’Angola, ainsi que les moyens de leur imprimer une nouvelle dynamique en prévision des échéances bilatérales de haut niveau, conformément à la forte volonté qui anime les dirigeants des deux pays pour le renforcement de leur coopération bilatérale dans divers domaines et la consolidation de la coordination à différents niveaux». «La rencontre a également été l’occasion d’examiner les principaux dossiers et questions à l’agenda de l’Union africaine et de souligner la pleine disponibilité de l’Algérie à apporter toute forme de soutien et d’appui au président Joao Manuel Gonçalves Lourenço durant son mandat à la présidence tournante de l’organisation continentale à partir du mois de février prochain», conclut le communiqué.
Une vingtaine d’accords de coopération
A l’occasion de cette visite, Ahmed Attaf fait part de la signature, prochaine, d’une vingtaine d’accords de coopération entre l’Algérie et l’Angola. «Nous nous apprêtons à signer une vingtaine d’accords de coopération (qui) concernent des domaines prioritaires que nous avons identifiés ensemble», déclare-t-il à l’issue de l’audience que lui a accordée Joao Manuel Gonçalves Lourenço.
Il annonce, dans le même sens, qu’une réunion de la commission mixte algéro-angolaise devrait se tenir prochainement et qu’un conseil d’affaires sera créé afin de permettre une «interaction entre les communautés d’affaires algérienne et angolaise». L’objectif de ces démarches est, assure-t-il, de hisser le niveau de la coopération économique à celui des relations «excellentes» et «exemplaires» entre les deux pays. «Il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que les relations économiques ne sont pas à la hauteur de ce que nos deux pays souhaitent (...). C’est pour cela que nos deux ministères des Affaires étrangères travaillent d’arrache-pied pour corriger cette anomalie», soutient-il. Sur le plan économique, assure le ministre, «le potentiel de coopération est énorme».
Vendredi, Ahmed Attaf était à Kampala, où il a été reçu par le président de la République d’Ouganda, Yoweri Museveni. La rencontre, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères, a été l’occasion de «passer en revue les résultats positifs obtenus dans le cadre de la mise en œuvre des décisions prises par les deux dirigeants, le président Abdelmadjid Tebboune et son frère, le président Yoweri Museveni, lors de la visite d’Etat effectuée par ce dernier en Algérie en mars 2023».
«Les principales questions inscrites à l’agenda de l’Union africaine (UA) ont été abordées ainsi que les questions d’actualité continentale et internationale, notamment les développements de la situation dans les Territoires palestiniens occupés et la région du Proche-Orient en général, outre le processus de décolonisation au Sahara occidental», souligne la même source. Ahmed Attaf a entamé cette tournée par le Burundi, où il a été également reçu en audience à Bujumbura par le président Albert Shingiro. L’audience a été suivie d’une séance de travail élargie aux membres des délégations des deux pays.
Les entretiens entre les deux parties ont permis de «passer en revue l’état et les perspectives des relations entre les deux pays» et de «convenir de certaines mesures visant à donner un nouveau dynamisme à la coopération bilatérale, à travers l’enrichissement et l’actualisation du cadre juridique, l’activation des mécanismes de coopération institutionnels et la définition des domaines prioritaires, à la lumière des potentialités et des aspirations des deux pays en matière de développement».
«Les entretiens ont porté essentiellement sur la préparation de la 2e session de la grande commission mixte et les moyens de profiter, de manière optimale, de cette échéance bilatérale pour obtenir davantage de résultats positifs sur la voie de la consolidation des relations algéro-ougandaises, notamment dans les domaines de la défense, de l’économie, de l’énergie, du commerce et de l’enseignement supérieur», précise un communiqué du ministère.