Ahmed Attaf dresse le bilan des activités diplomatiques : «Nous soutenons les Etats pas les gouvernements»

31/12/2024 mis à jour: 04:04
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Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères - Photo : D. R.

Dans sa rétrospective des événements, le ministre relève que l’année 2024 a été principalement marquée, détaille-t-il, par la recrudescence et l’exacerbation des conflits et des guerres dans un contexte tendu, sans précédent depuis la guerre froide.

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a animé hier une conférence au siège de son département pour présenter le bilan des activités de la diplomatie algérienne pour l’année 2024. Il est revenu sur plusieurs dossiers d’actualité, notamment la Syrie, la Palestine, la Libye, le Sahara occidental et l’ONU.

Il a annoncé la tenue, au début de l’année 2025, du troisième Sommet tripartite Algérie-Tunisie-Libye. L’initiative de lancer ce cadre tripartite, rappelons-le, a été prise à l’occasion du dernier sommet de la Ligue arabe, tenu en novembre 2022 à Alger.

La première réunion consultative de ce mécanisme s’est tenue à Tunis, où les trois dirigeants ont décidé de «former des groupes de travail conjoints chargés de coordonner les efforts pour protéger la sécurité des frontières communes contre les dangers et les flux de la migration irrégulière et d’autres manifestations de la criminalité organisée, et d’accroître une approche participative du développement de ces régions».

A cet effet, l’Algérie a renforcé sa coopération par des visites menées par le président de la République en Tunisie, en Mauritanie et au sultanat d’Oman, ainsi que par les visites de dirigeants africains en Algérie. Dans le chapitre régional, M. Attaf a révélé que la mission qui lui été confiée par le président de la République auprès de plusieurs pays africains est triple et comprend notamment la candidature de l’Algérie à la vice-présidence de l’Union africaine (UA), affirmant qu’«il y a un large consensus pour accorder à l’Afrique deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU, et c’est ce sur quoi nous échangeons en tant qu’Africains».

Au sujet du continent africain, le ministre dressera un constat alarmant : «Je n’ai jamais vu une situation aussi dégradante au niveau du continent africain, la précarité, les guerres... Il n’y a pas une seule des cinq régions du continent qui ne soit minée par des conflits et des guerres. Aucune région n’échappe à cette fatalité.

Du jamais-vu même du temps de la guerre froide», déplore-t-il, révélant que dans les zones en conflit, que ce soit en Libye ou au Sahel, il y a 5 à 8 acteurs étrangers qui sont impliqués. «Les interférences extérieures compliquent la recherche de solutions politiques pour des raisons simples, à savoir les intérêts des antagonistes, ce qui amène l’Algérie à mettre des digues face à ces interférences étrangères.»

«Notre ambassade en Syrie est en activité»

A propos de la crise en Syrie et la positon algérienne, le ministre a indiqué, qu’à l’instar de plusieurs pays, l’Algérie est dans l’expectative. «La positon de l’Algérie est très claire à ce sujet : nous soutenons les Etats mais pas les gouvernements. Toutefois, comme nous ignorons l’évolution de la situation, nous sommes donc en train de suivre de très près ce qui se passe. Mais il reste que la solution et le dialogue doivent se dérouler sous l’égide des Nations unies.

C’est ce qu’on appelle : une opération parapluie», note-t-il. Et d’ajouter que l’Algérie insiste sur trois principes : «Le premier est que la Syrie appartient à tous, sur le respect de l’intégrité territoriale de la Syrie et enfin sur le fait que le dialogue doit se dérouler sous l’égide des Nations unies. Notre ambassade en Syrie est en activité permanente. La Syrie a de la place pour tout le monde et tous les Syriens sont impliqués dans la construction de son avenir.»

Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a annoncé l’organisation par l’Algérie d’une réunion ministérielle au Conseil de sécurité des Nations unies sur l’évolution de la question palestinienne et la situation au Moyen Orient. «Les discussions lors de cette réunion porteront sur l’extension du fléau du terrorisme et de sa propagation à travers notre continent.» Pour ce qui est de l’avenir de la Ligue arabe, l’Algérie continuera de plaider, selon M. Attaf, pour sa réforme.

Dans sa rétrospective des événements, le ministre relève que l’année 2024 a été principalement marquée, détaille-t-il, par la recrudescence et l’exacerbation des conflits et des guerres dans un contexte tendu, sans précédent depuis la guerre froide. Notre pays, précise-t-il, était tenu de s’adapter aux mutations survenues au niveau régional et international.

Le ministre a affirmé qu’«avec toutes les évolutions et transformations qu’a connues l’année 2024, nous avons observé un virage catastrophique dans les relations internationales au cours des trois dernières années». En outre, il précise, sur un autre chapitre, que «l’Algérie est un acteur-clé dans la résolution du dossier de la sécurité énergétique, à travers l’accueil du Forum du gaz au début de l’année prochaine et la participation du président de la République au G7».
 

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