En application des résultats du Conseil des participations de l’État (CPE) relatifs à la récupération des biens dans le cadre de la lutte contre la corruption, le transfert de la propriété des entreprises concernées à des sociétés publiques se poursuit.
Dans l’objectif de relancer l’activité au sein de ces entités économiques à l’arrêt, plusieurs secteurs ont, en effet, repris dans leur giron les unités de production, objet de récupération.
Ainsi, le ministère de l’Agriculture et du développement rural (MADR) a repris trois entreprises. Selon un communiqué rendu public hier, le secteur a récupéré une entreprise de production de viandes blanches et d’œufs destinés à la consommation, qui est affectée désormais au complexe Agrolog. Spécialisé dans la branche agroalimentaire, ce complexe est constitué d’un portefeuille d’entreprises activant dans les segments de filières de l’aviculture, la production des viandes rouges, la logistique agricole, l’entreposage frigorifique, la transformation et le conditionnement des produits agricoles ainsi que l’agréage et le contrôle technique. Il se retrouve ainsi renforcé avec la reprise de cette nouvelle unité.
Le Groupe industriel public du lait (Giplait), qui compte déjà 16 filiales, a pour sa part inscrit dans son portefeuille une entreprise de production fromagère alors que la société de développement des filières stratégiques a repris une société spécialisée dans la production d’huile d’olive.
Cette entreprise a, pour rappel, été récemment créée avec la restructuration du Groupe de valorisation des produits agricoles (GVAPRO) en entreprise publique économique par actions pour développer les cultures agricoles stratégiques.
Elle est chargée du développement des cultures stratégiques, notamment les légumineuses, les graines oléagineuses dont le tournesol, et les arbres résistants, tels que l’arganier et le pistachier, en sus de la multiplication des semences.
Imetal reprend KIA Motors et Casteel Industry
Dans l’industrie automobile, l’usine Kia Motors de Batna a été transférée au groupe public Imetal, via sa filiale Fondal. L’usine Kia de Batna fait partie des 23 usines concernées par l’opération de reprise.
Le directeur général du groupe Imetal a déjà entamé des visites sur les sites des usines récupérées pour évaluer leur état et planifier leur remise. Dans ce cadre, le wali de Batna a confirmé que l’usine conservera sa vocation initiale d’assemblage de véhicules.
Il a également annoncé la reprise prochaine des activités et le maintien des employés actuels, avec des recrutements supplémentaires prévus pour accompagner cette relance.
A titre indicatif, l’usine Kia, qui s’étend sur 50 hectares avec des installations modernes inaugurées en 2018, un investissement de 14 milliards de dinars, a une capacité d’accueil pouvant atteindre 5000 employés en mode full CKD (Complete Knock Down).
L’infrastructure est dotée de plusieurs lignes d’assemblage, d’une piste d’essais et de divers autres équipements. Toujours dans le cadre du processus de récupération des biens confisqués, l’usine sidérurgique Casteel Industry, située dans la zone de Draâ El Hadja, à M’sila, est également entrée dans le giron d’Imetal, ayant été également reprise par sa Fondal qui entamera une réhabilitation de l’usine, à l’arrêt depuis 2019. De même qu’elle procédera à une évaluation complète de son état, en vue du démarrage de la production «dans les meilleurs délais possibles». Quatre hôtels ont par ailleurs bénéficié de cette opération pour être mis sous la tutelle du Groupe public, hôtellerie, tourisme et thermalisme (GHTT).
Rappelons qu’une réunion a eu lieu le 8 août dernier entre le ministère de l’Industrie et les groupes publics, dont Madar, Gica, et Imetal, afin de coordonner la reprise des usines et de finaliser les modalités de récupération.
Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a à cette occasion donné des orientations à l’effet de prendre en charge «dans les plus brefs délais» les unités industrielles confisquées, en vertu de jugements définitifs de la justice,
M. Aoun a également instruit les responsables des groupes à l’effet de «se rapprocher et de coordonner avec les services du Domaine de l’Etat au niveau local, en vue d’accélérer la préparation des différents contrats nécessaires à cette opération pour finaliser la procédure».