Le secrétaire général de l’ONU appelle à «l’intensification des efforts» pour «sauver» les Objectifs du développement durable (ODD).
Les dirigeants du monde se réuniront aujourd’hui et demain à New York pour évaluer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) fixés par l’Organisation des Nations unies (ONU) pour 2030. Considéré comme la «pièce maîtresse» de la semaine de haut niveau de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies, ce «sommet» vise à «remettre le monde sur la voie d’un avenir plus vert, plus propre, plus sûr et plus équitable pour tous».
Adoptés en 2015 par l’ensemble des Etats membres, les ODD concernent la pauvreté, l’éducation, l’agriculture, le climat, la biodiversité, l’énergie, l’eau, l’égalité des genres, la prospérité économique ou encore la paix. L’agenda de l’ONU, étalé sur 15 ans, connaît des difficultés sur le terrain. Selon le dernier rapport du secrétaire général, António Guterres, les objectifs tracés sont loin d’être atteints.
Pour l’ONU, la promesse de travailler ensemble en vue de «garantir les droits et le bien-être de chacun sur une planète saine et prospère» est aujourd’hui en «péril».
L’échéance de 2023 approche et les avancées réalisées sur le terrain se font de plus en plus rares. «Pour la première fois depuis des décennies, les progrès en matière de développement s’inversent sous les effets conjugués des catastrophes climatiques, des conflits, du ralentissement économique et des effets persistants de la Covid-19», souligne encore le rapport de l’ONU selon lequel à l’état actuel des choses, seules 12% des objectifs sont en bonne voie.
«Une évaluation préliminaire des quelque 140 cibles pour lesquelles des données sont disponibles montre que plus de la moitié d’entre elles accusent un retard modéré ou sérieux, et même si des progrès ont été enregistrés pour quelque 30% d’entre elles, il n’y a eu aucune évolution ou la situation a régressé par rapport au niveau de référence de 2015», précise l’organisation qui tire la sonnette d’alarme.
«Si la tendance actuelle se maintient, 575 millions de personnes vivront encore dans l’extrême pauvreté en 2030, et seul un tiers environ des pays atteindront la cible consistant à réduire de moitié les niveaux de pauvreté à l’échelle nationale. Il est choquant de constater que la faim atteint des niveaux que le monde n’avait plus connu depuis 2005 et que les prix des denrées alimentaires demeurent élevés dans un plus grand nombre de pays qu’au cours de la période 2015-2019», relève le rapport de M. Guterres.
Ce dernier appelle à intensifier les efforts pour «sauver les ODD et lutter pour un avenir meilleur». «Le Sommet des ODD de lundi (aujourd’hui, ndlr) sera le moment pour les gouvernements de se présenter à la table avec des plans et des propositions concrètes pour accélérer les progrès», a-t-il martelé le 16 septembre devant un large éventail d’acteurs de la société civile qui militent pour le développement durable.
L’ONU estime ainsi qu’il y a urgence de replacer les 17 objectifs de développement durable au cœur du débat de l’Assemblée générale. «Le Sommet des ODD sert de cri de ralliement pour relancer l’élan, pour que les dirigeants du monde se réunissent, réfléchissent à notre situation et décident d’en faire plus», souligne l’organisation qui espère donc des décisions fortes à l’issue de ce sommet pour réaffirmer l’engagement de tous les pays, et plus particulièrement des plus riches, «en faveur d’une vision de l’avenir qui garantit que personne ne soit laissé pour compte». «Des changements fondamentaux dans l’engagement, la solidarité, le financement et l’action doivent nous remettre sur la bonne voie pour mettre fin à la pauvreté, réaliser des sociétés justes et rétablir une relation équilibrée avec le monde naturel», conclut l’ONU.