La Banque africaine de développement (BAD), qui prépare ses assemblées annuelles 2023, entend mobiliser l’investissement privé dont l’Afrique a besoin pour atteindre «ses objectifs urgents en matière d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets».
Les assemblées annuelles seront ainsi, selon les organisateurs, un rendez-vous décisif pour attirer les investissements des acteurs privés vers le secteur de l’énergie propre en Afrique. «A l’échelle mondiale, le financement du climat par le secteur privé représentait 49% du total atteint en 2020, soit quelque 310 milliards de dollars. En revanche, sur les 29,5 milliards de dollars en flux de financement climatique comptabilisés en Afrique en 2020, 80% ont été mobilisés auprès d’organismes publics internationaux, ceux du secteur privé ne représentant que 14 %.»
Au cours de l’assemblée annuelle qui se tiendra à Charm el Cheikh, en Egypte, au mois de mai, «les gouverneurs, les administrateurs, les dirigeants africains et les partenaires de développement du groupe de la Banque discuteront des stratégies les plus efficaces pour mobiliser davantage de ressources, notamment celles provenant de leurs propres pays, ainsi que des possibilités d’investissement dans les énergies renouvelables et l’agriculture durable.
Quelque treize chefs d’État et de gouvernement africains devraient participer à ces réunions» indique la BAD dans un communiqué. Des financements supplémentaires seront également nécessaires pour mettre en place tout un arsenal de mesures d’adaptation face aux effets du climat, au nombre desquelles la transition vers une agriculture intelligente et la construction d’infrastructures (routes, ponts, etc.) satisfaisant aux critères de résilience climatique. «Les effets conjugués de la pandémie de Covid-19 et de l’inflation galopante au niveau mondial ont restreint la marge de manœuvre budgétaire des gouvernements africains, et ont conduit, en outre, à une augmentation du financement privé», indique la BAD.
Le thème général cette année «Mobiliser les financements du secteur privé en faveur du climat et de la croissance verte en Afrique» reflète, selon la BAD, « l’urgence croissante exprimée par les dirigeants africains pour une accélération marquée des efforts visant à limiter, d’ici 2100, l’augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Il s’agit là d’un impératif pour protéger les pays les plus vulnérables, en particulier ceux du continent africain».
Si la tendance actuelle des flux de financement climatique vers l’Afrique se poursuit, «le continent sera confronté à un déficit annuel qui pourrait dépasser 127 milliards de dollars d’ici 2030. L’Afrique pourrait, en outre, perdre jusqu’à 12% de son PIB d’ici à 2100.
En comparaison, le déclin projeté pour les Etats-Unis et d’autres pays industrialisés serait inférieur à 1% du PIB», prévient la BAD. Les assemblées annuelles 2023 emboîtent le pas au 27e Sommet mondial sur le climat (COP27), qui a également eu lieu à Charm El Cheikh en novembre 2022.
Lors de la COP27, la Banque africaine de développement «a fait entendre la voix de l’Afrique en appelant à un soutien mondial en faveur d’une transition énergétique juste, au respect des engagements en matière de financement climatique et à la nécessité d’indemniser les pays vulnérables pour les pertes et les dommages causés par les effets du climat qu’ils subissent», selon la BAD.