Le promoteur Noureddine Lakelak a été condamné, le 5 janvier, par le tribunal de Béjaïa, à 3 ans de prison ferme et une amende d’un milliard de centimes, dans une affaire l’opposant aux copropriétaires du village Capritour, situé dans la commune de Boukhlifa, à 16 kilomètres à l’est de Béjaïa.
Selon des sources judiciaires, le Centre national du registre du commerce (CNRC) et la direction générale des impôts (DGI) se sont constitués parties civiles dans la même affaire, eu égard à la nature des chefs d’inculpation retenus contre le prévenu, à savoir «évasion fiscale et non-modification du registre du commerce».
Dans ce même procès, le mis en cause a été relaxé pour le troisième chef d’inculpation d’«escroquerie». A l'issue du procès, les copropriétaires estiment avoir prouvé à la justice «l’irrégularité de l’activité de ce gérant autoproclamé», comme ils le désignent. Récemment, les résidants de Capritour ont déploré la situation d’abandon et d’insécurité régnant derrière les murs et aux alentours du complexe, incombant la responsabilité au promoteur qui, selon eux, «se maintient en toute illégalité ».
L’été passé, ces derniers sont montés alors au créneau pour dénoncer «la mauvaise gestion de Noureddine Lakelak et la détérioration voulu du cadre de vie dans le village». Les résidants affirment, par ailleurs, que «les intimidations contre les habitants du village se poursuivent», au risque d’enregistrer des débordements malheureux, notamment entre les agents de sécurité employés par Lakelak, qui aurait, affirment les résidants, «intimé l’ordre d’empêcher les villageois de rejoindre leur domicile», invitant les services de sécurité à constater de visu la situation. Pour rappel, ce n’est pas la première fois que le condamné a des démêlés avec la justice.
Le dernier en date, en avril 2013, a conduit à la mise sous séquestre de la Sarl Capritour, doublé d’une «interdiction de signature faite à Lakelak sur le compte bancaire de Capritour domicilié à Béjaïa», précise-t-on, et ce, dans une affaire l’opposant à son ex-associé qui dénonçait alors «une gestion opaque des affaires du village et demande la désignation d'un séquestre».
A l’époque, la décision de justice sommait la Sarl Capritour de rembourser son associé la somme de 138 800 381 60 DA et un dédommagement de 350 millions de centimes. Poursuivi dans de nombreuses affaires scabreuses, l’une d’elle l'a envoyé devant le tribunal en 2007 pour «passation de marchés non conformes à la réglementation en vigueur» et de «dilapidation de deniers publics».
Le procès opposait, d'une part, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme et, d'autre part, l´ex-directeur de l'OPGI de Béjaïa et l'architecte et opérateur immobilier, Noureddine Lakelak. Le représentant du ministère public a requis alors des peines lourdes pour «la surfacturation des prestations que le promoteur a établie» lors de la réalisation des logements à El Kseur, occasionnant, selon les experts, un préjudice de plus de 59 millions de dinars à l'OPGI.