Les accidents de la route continuent d’endeuiller des familles entières. Le dernier bilan de la Protection civile fait état de 29 morts à travers le territoire national.
Ce décompte macabre concerne les neuf premiers jours du mois sacré de Ramadhan. Autrement dit, trois personnes périssent quotidiennement sur la route, depuis le début de ce mois du jeûne.
A ce bilan s’ajoute le nombre important des blessés, parfois graves, enregistrés durant la même période. Selon les chiffres rendus publics par les services de la Protection civile, 1 478 blessés ont été secourus dans 1 057 accidents de la circulation.
Du 30 mars au 1er avril, 11 personnes sont décédées et 382 autres blessées dans 276 accidents qui se sont produits dans plusieurs wilayas. Le bilan le plus lourd a été enregistré au niveau de la wilaya de Batna, où une collision entre deux camions et un véhicule léger, survenue sur la RN 87, a fait deux morts et deux blessés.
Ces chiffres donnent le frisson et appellent les automobilistes à redoubler de vigilance et surtout à faire preuve de plus de rigueur dans le respect du code de la route. En 2022, 5 512 personnes ont trouvé la mort et 40 000 ont été blessées dans 5 822 accidents de la route.
Un bilan qui maintient l’Algérie parmi les pays qui ont la mortalité routière la plus élevée. Ainsi, l’Algérie enregistre presque le même nombre de morts sur la route que la France.
Cela alors qu’elle dispose d’un parc automobile roulant nettement inférieur à celui de la France. La principale cause des accidents de la route est le non-respect du code de la route (excès de vitesse, dépassement dangereux…).
Les services de sécurité lancent régulièrement des campagnes de sensibilisation pour tenter de juguler ce fléau et convaincre les automobilistes de l’importance de respecter le code de la route pour leur sécurité. Malgré ces efforts de sensibilisation, certaines pratiques et comportements d’automobilistes, qui mettent en danger leur vie et celles d’autrui, persistent encore.
Certains observateurs avisés considèrent que le code de la route n’est pas suffisamment dissuasif et appellent au durcissement des sanctions contre les contrevenants.
Pour eux, il y a nécessité d’alourdir les amendes forfaitaires applicables à certaines contraventions telles que l’excès de vitesse et le dépassement dangereux, qui constituent les principales causes des accidents mortels.
Pour réduire la mortalité sur les routes, le législateur algérien a apporté, en 2006, quelques modifications au code de la route dans son volet répressif. Des voix se sont élevées à l’époque pour dénoncer son caractère purement répressif.
Aujourd’hui, l’approche adoptée par les autorités semble différente, avec notamment l’annulation, en février 2022, du retrait de permis pour certaines contraventions. Mais pas seulement, le gouvernement a durci l’octroi des agréments pour les auto-écoles et renforcé leur contrôle.
Aussi, en termes de sensibilisation, le gouvernement a décidé d’introduire à l’école un cours obligatoire sur la prévention et la sécurité routières.
Selon le décret exécutif n° 23-98 publié le 5 mars au Journal officiel, «l’intégration de l’éducation routière en milieu scolaire s’effectue à travers l’enseignement des règles de circulation, de prévention et de sécurité routières dans des activités pédagogiques et périscolaire».
Cette nouvelle discipline vise à inculquer aux enfants les bonnes pratiques et comportements et à leur faire prendre confiance quant aux dangers de la route.