A quand un Nuremberg pour Israël ?

28/08/2024 mis à jour: 02:52
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Crimes contre l’humanité, crimes de guerre, génocide. Les dirigeants israéliens récoltent les titres de l’horreur au point qu’ils sont désormais considérés comme des pestiférés. Exception faite des Etats-Unis, aucun pays n’accepte de les recevoir.

Ils ont commencé dès 1948 par le massacre de Deir Yassin, du nom de cette localité palestinienne dont les habitants ont été massacrés par les terroristes de l’Irgoun, l’organisation dirigée alors par Menahem Begin, et les rares survivants ayant échappé à la mort par miracle ont été contraints de fuir, laissant tous leurs biens sur place. Depuis, les massacres collectifs de Palestiniens sont devenus une culture de l’horreur chez le nouveau occupant qui a remplacé les Anglais et qui perdure jusqu’à ce jour.

Et pourtant ! Les juifs, eux, sont les rescapés des camps de concentration nazis, six millions d’entre eux ont péri dans les fours crématoires, victimes du plus grand massacre collectif de l’histoire de l’humanité, devenu un exemple cité régulièrement dans l’espoir que l’horreur ne se répète pas.

Malheureusement, même les victimes d’hier sont devenues les bourreaux d’aujourd’hui. Et ils ne s’en émeuvent pas. Au contraire. Un mélange de messianisme, de nationalisme d’un autre temps, les a rendus aveugles au point d’être imperméables à la souffrance d’autrui et que faire couler le sang est devenu chez eux une seconde nature. Semer la mort et la destruction est considéré par leurs fanatiques comme une mission divine.

Ces dernières semaines, ils ont donné à la guerre un visage encore plus violent. Après la destruction des hôpitaux, ensuite des écoles à Ghaza, les Israéliens se sont livrés à des exterminations de masse de femmes et d’enfants.

La polio, qui a été éradiquée de l’enclave il y a de cela 25 ans, revient en force. Plus sinistres et plus cruels encore, ils empêchent l’entrée du vaccin à Ghaza. Cela «se fera dans plusieurs semaines», disent les Américains, qui croient en une promesse d’Israël. Si cela est vrai, les autorités d’occupation auront tout le temps de voir l’épidémie s’étendre et emporter plusieurs milliers d’enfants.

Le génocide prend des dimensions multiformes. La communauté internationale est tétanisée face à ce crime de grande envergure. Le ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, qui paraît très sensible à la douleur du peuple palestinien, promet de préparer une liste de dirigeants israéliens pour des sanctions, sans préciser leur nature. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Ce n’est pas la première fois que le monde est confronté à une situation aussi dramatique. La planète a connu les horreurs de la Seconde Guerre mondiale.

A la fin du conflit, a été créé le fameux tribunal de Nuremberg pour juger les dignitaires nazis responsables des exterminations de masse dans les territoires européens. Depuis, le monde a décidé de ne plus laisser faire et de punir les coupables où qu’ils se trouvent.

La promesse n’a pas été totalement tenue. Mais il y a eu quand même des procès retentissants, comme celui du Serbe Milosevic à La Haye pour le massacre des populations musulmanes de Bosnie. Il y a même eu un mandat d’arrêt international contre le président russe, Vladimir Poutine, et contre un autre dirigeant européen. Mais le plus gros des affaires a surtout ciblé une quinzaine de dirigeants africains, ce qui a fait dire à certains qu’il y a là deux poids deux mesures.

Le cas le plus médiatisé a été celui de Omar El Béchir, le dictateur soudanais, un criminel qui a surtout détruit son pays et préparé le terrain à la guerre civile qui dure encore. Il avait lâché des milices arabes, dites djihadistes, contre les tribus africaines du Darfour. Le massacre qui s’en suivit est encore dans toutes les mémoires.

Le mandat d’arrêt international contre lui est toujours en vigueur, et lui croupit actuellement dans les geôles. On peut rappeler également le cas de Laurent Gbagbo, président de la Côte d’Ivoire, qui a préféré plonger le pays dans la guerre civile que de reconnaître une défaite par les urnes. Jugé à La Haye, il a été libéré après quelques années de détention. La liste est longue.

Malheureusement, les crimes perpétrés par les dirigeants israéliens dépassent l’imagination. Aucun dirigeant du monde, aucune organisation internationale n’a prononcé, même du bout des lèvres, l’idée de poursuites judiciaires contre eux.

On va voir ce que donnera l’initiative de M. Borrell. S’il réussit à seulement la présenter. Malheureusement, il y a de quoi être pessimiste quand on sait que les Etats-Unis veillent au grain. Ils empêcheront par tous les moyens un procès de leurs protégés, Netanyahu et Gallant par exemple.
 

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