Le Front des forces socialistes (FFS) s’est élevé, dans un communiqué publié à l’occasion du double anniversaire du Printemps amazigh et du Printemps noir, contre ce qu’il considère comme une «fermeture sans précédent du champ des libertés individuelles et collectives» ainsi que des tentatives qui viseraient à «attiser la discorde», pointant du doigt des «manœuvres sournoises pour semer la haine et la division dans les rangs d'un même peuple».
«Alors que nous sommes au plus fort du mois de Ramadhan, mois de la rahma où doivent régner la tolérance et la réconciliation, nous nous trouvons face à certains cercles qui s'efforcent sournoisement de raviver des débats stériles au contenu inutile mais aux fins dangereuses», peut-on lire dans le communiqué qui ne donne pas plus de détails sur ces «polémiques» qui, selon les membres du parti, «ne serviront personne, y compris leurs promoteurs».
Et de poursuivre toujours en termes sibyllins : «Ces conspirations, fondées sur l'instrumentalisation des sensibilités populaires et la manipulation des fibres de la division visent à porter atteinte aux constantes nationales, à l'unité de la nation et à sa cohésion. Il est logique dès lors de s'interroger sur le choix du contexte et le timing pour répandre de telles toxines dans la société.
Qui sont derrière ces tentatives ? Pour quels objectifs ? et à quels desseins ?» Le parti dirigé par Youcef Aouchiche appelle ses adhérents et l’opinion publique à la «plus grande vigilance» afin de ne pas se laisser entraîner derrière ce qu’il décrit comme des «promoteurs du chaos et de la division».
«Participer avec ou se ranger derrière ces marchands aventuriers qui font appel aux constantes nationales en jouant sur les fibres émotionnelles intenses et sensibles qui leur sont associées pour espérer des acquis politiciens mesquins ou des buzz médiatiques insensés, c'est faire le lit de l'extrémisme, si ce n'est l'extrémisme lui-même. Ce qui est inacceptable et condamnable à plus d'un titre, surtout que le pays est confronté à des défis immenses et fait face à un environnement régional et international des plus périlleux caractérisé par une recomposition violente de l'ordre mondial, où seuls les Etats et les sociétés fortes sauront éviter les dangers», soutient le parti.
Et de préciser : «Il est clair aujourd'hui que l'amorce d'un processus politique inclusif et l'entame d'un projet national sur les bases de la démocratie et du patriotisme et dans le respect des fondements et des valeurs nationales garantira le progrès et la sécurité de notre nation et mettra en échec tous les complots visant notre pays et notre peuple. Tout le monde, en premier lieu le pouvoir, est appelé à assumer les responsabilités qui sont les siennes.»
Sur le chapitre de la question identitaire et de la célébration du Printemps amazigh et du Printemps noir, le FFS affirme renouveler son engagement en faveur du combat pour la démocratie et l'émergence d'une personnalité algérienne avec toutes ses composantes sociétales et civilisationnelles, où la diversité de notre pays sera, selon les termes utilisés, «un facteur de richesse et de développement et non pas un élément de division et de déclin, une personnalité purement algérienne, qui ne soit ni le prolongement des projets orientalistes ni l'otage des schémas occidentalistes préétablis», peut-on lire dans le communiqué en question.
Le FFS affirme lutter avec «détermination» pour que la question identitaire «ne soit pas un acte folklorique conjoncturel et s'inscrive contre toute tentative d'instrumentalisation visant à la cantonner dans une région spécifique, ce qui viderait la question de son contenu et priverait notre pays de cet élan civilisationnel».
Les responsables du plus vieux parti d’opposition écrivent : «L'amazighité, aux côtés des autres composantes de l'identité nationale, est un facteur d'unité et une manifestation de la diversité et de la richesse culturelle et civilisationnelle de notre pays, et l'un des atouts les plus importants du projet national que les Algériens souhaitent bâtir.»