A cause d’un oued hautement pollué à Bordj El Kiffan : Risque de MTH sur la population de Benziane

08/02/2022 mis à jour: 19:08
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Une partie de l’affluent de oued El Hamiz qui traverse la localité de Benziane

Le risque de Maladies à transmission hydrique (MTH) et autres maladies contagieuses plane sur le Douar Benziane. 

Et pour cause, ce pâté de maisons érigé sur un affluent de oued El Hamiz (à l’est de la capitale) est assiégée par les ordures et la pollution qui émanent de ce cours d’eau hautement insalubre. Il va sans dire que depuis quelques mois, la stagnation des eaux due à une pluviométrie faible a significativement accentué le risque de maladies sur la santé des habitants. «Nous avons pris attache avec les autorités concernées pour ce problème, en vain. 

Notre cas nécessite une délocalisation, voire même un relogement», alerte un habitant, et d’ajouter : «En l’absence d’une prise en charge idoine, nous avons entrepris plusieurs réalisations avec nos propres deniers. 

Cependant, cela reste insuffisant, car le vrai problème reste celui de la pollution et des mauvaises odeurs qui émanent de l’oued». Par ailleurs, l’accumulation des eaux pluviales et usées dans cet espace durant les périodes de pluie marque les problèmes d’assainissement pour les lotissements implantés aux abords de cette rivière. Il se crée ainsi une écosystème propice à la propagation de germes pathogènes avec lesquels la population est en contact permanent. 

Signalons qu’en plus de la pollution de l’oued, qui a considérablement altéré le cadre de vie des habitants, se pose également le problème de l’irrigation des terres agricoles du périmètre par les eaux de l’oued. A partir du lieudit Douar Ben Ziane, jusqu’à la proximité de Rouiba, le cours d’eau traverse des milliers d’hectares de terres agricoles. 

D’après des habitants du douar, «des agriculteurs irriguent leurs parcelles de terre en puisant des eaux de l’oued tout au long des deux rives. Faut-il que nous attrapions le choléra pour que les pouvoirs publics interviennent. Depuis des années, nous demandons à ce que ce oued soit nettoyé, mais en vain. Nous continuons à vivre dans l’insalubrité et la pollution. 

Il y a quelques années, des travaux de curage ont été lancés, mais ils n’ont concerné qu’une infime partie de l’oued», concluent-ils. Il est à rappeler que le lotissement Douar Ben Ziane a été construit sur les rives de l’oued durant les années 1990, sur les restes d’un hameau de maisons très anciennes. Seuls quelques mètres séparent les habitations du lit de l’oued. «L’extension s’est faite de manière anarchique et improvisée durant la décennie noire, où les responsables locaux de Bordj El Kiffan, entre autres le DEC, ont attribué des lots de terrain à tort et à travers. 

Ce lotissement n’aurait pas dû voir le jour compte tenu de sa proximité avec un oued très pollué», regrette un ancien habitant de la localité. Les appréhensions des habitants ne sont pas à leur comble puisque, en plus de l’avilissement du cadre de vie et le risque sanitaire, le scénario d’une éventuelle inondation est à craindre. A la moindre chute de pluie, aussi fugace soit-elle, l’oued peut sortir de son lit et provoquer une catastrophe. 

D’ailleurs, des inondations se sont déjà produites par le passé, révélant la vulnérabilité de ce lotissement d’habitations face à une crue menaçante. Si la capitale est en train de se débarrasser de la grande pollution qui émane de Oued El Harrach et autre sites hautement pollués, l’est de la capitale, en l’occurrence le douar Benziane, n’est paradoxalement pas à l’abri de ce genre de dégradation écologique. 

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